Événements

Cinés Métis 2010
3ème édition. Dans le cadre du 35e festival Musiques Métisses d’Angoulême

Français

L’Afrique dans ses images

Depuis trois ans, Musiques Métisses inclut dans ses décentralisations charentaises des films venus d’Afrique. Avec la musique et la littérature, le cinéma renforce ainsi la découverte artistique d’autres cultures, objectif premier du festival charentais.

En partenariat avec le pôle d’éducation à l’image de la Région, Ciné Métis invite les salles de cinéma charentaises à projeter et à rencontrer des œuvres cinématographiques venues d’Afrique, accompagnées par leurs réalisateurs ou des professionnels africains. Oubliés des distributeurs français, présentés dans quelques rares festivals européens, les films africains, malgré leur petite production, témoignent des réalités du continent et d’écritures cinématographiques spécifiques.

Cette année, des films venus d’Ethiopie, du Niger, du Cameroun et de Guinée Bissau sont proposés aux salles charentaises ; on y parle de l’histoire mouvementée de l’Ethiopie contemporaine à travers le retour au pays d’un jeune médecin (Teza de Haïlé Gérima) ; des relations tendues entre la culture de l’oignon et le mariage de la fille aînée au Niger (Pour le meilleur et pour l’oignon de Sani Elhadj Magori); de l’accès à la culture par la vidéo dans un quartier populaire de Ouagadougou au Burkina-Faso (Lieux saints de Jean-Marie Téno) ; du don pour la musique d’une jeune africaine dans une comédie musicale endiablée orchestrée par Manu Dibango (Nha Fala de Flora Gomez).


Laissez-vous aller à la découverte de l’Afrique dans ses images, en suivant la caravane de Ciné Métis dans les salles charentaises !


Le programme

TEZA
Ruffec– Le Family
Lundi 26 avril à 20h 30
entrée : 5 à 6,5 euros

Marthon – Le Silverado
Vendredi 14 mai à 20h 30
entrée : 5 euros

Angoulême – salle Némo
Mardi 18 mai à 20h 30
entrée : 2,5 euros


NHA FALA
Ruffec– Le Family
Lundi 26 avril à 10h 30
séance scolaire : Lycée Professionnel Louise Michel de Ruffec

Chasseneuil s/Bonnieure – Le Vox
Jeudi 06 mai à 20h30
entrée : 5 euros

Barbezieux – Le Club
Mardi 11 mai à 19h30
entrée : 3,5 à 6,30 euros

Confolens – Le Capitole
Jeudi 13 mai à 20h30
entrée : 5 à 6,5 euros


LIEUX SAINTS
La Couronne – Théâtre
Mercredi 5 mai à 20h30
entrée : 0,5 à 1 euro

Barbezieux – Le Club
Dimanche 9 mai à 20h30
entrée : 3,5 à 6,3 euros

La Rochefoucault – La Halle aux grains
Lundi 10 mai à 20h30
entrée : 4 euros


POUR LE MEILLEUR ET POUR L’OIGNON Jarnac – CRPC
Mercredi 19 mai à 20h 30
entrée : 3,2 euros


RESUMES DES FILMS, extraits de CRITIQUES et LES INTERVENANTS

Lundi 26 avril à 20h 30 au cinéma Le Family à Ruffec, en présence de Thierno Ibrahima Dia, enseignant de cinéma et webmaster du site Africiné, le site de la critique africaine de cinéma.

Vendredi 14 mai à 20h 30 au cinéma Le Silverado à Marthon, en présence de Murielle Kamprath, enseignante au lycée agricole de La Couronne.

Mardi 18 mai à 20h 30 au cinéma Némo à Angoulême, en présence de Thierno Ibrahima Dia.


TEZA de Haïlé Gérima (Ethiopie, France, Allemagne, USA, 2008, 2h 20)
Grand Prix du festival panafricain du cinéma de Ouagadougou 2009, Prix du meilleur scénario au festival de Venise 2008, Grand prix du long métrage au 28e festival international du film d’Amiens 2008
Au début des années 70, Anberber est parti de son village de Minzero pour aller étudier en Allemagne. Il n’est plus du tout le même lorsqu’il revient chez lui en Ethiopie, au début de l’année 1990, pour, dit-il, y mourir. Que lui est-il arrivé pendant toutes ces années ? Beaucoup d’épreuves et d’aventures, liées aux changements radicaux du régime et à sa situation d’étudiant étranger. Au travers du destin hors normes de Anberber, Teza raconte l’histoire de l’Éthiopie contemporaine, dans ses rêves et dans ses désillusions, dans ses drames et dans ses désespoirs.

Le film est porté par une force lyrique et une lucidité politiques hors du commun qui en font à la fois une formidable leçon d’histoire et un exercice d’introspection rigoureux
(Thomas Sotinel, Le Monde du 4 août 2008)



Mercredi 19 mai à 20h 30 à la salle des fêtes de Jarnac, en présence de Sani Magori (sous réserves), réalisateur du film


POUR LE MEILLEUR ET POUR L’OIGNON de Sani Elhadj Magori (Niger, France, 52 minutes)

Grand prix du festival Filmer le travail, Poitiers 2009

Le violet de Galmi, l’oignon nigérien, irrigue les marchés ouest-africains avec ses quatre cent mille tonnes produites par an. À Galmi même, Salamatou attend son mariage depuis deux ans. Pressé par la belle-famille et les commérages du village, son père Yaro se décide : « Le mariage aura lieu à la récolte ! » Yaro sait que pour honorer cet engagement il doit cette fois-ci produire plus, et vendre plus cher…

Si Pour le meilleur et pour l’oignon ! évoque par son titre un mariage, c’est bien qu’il s’agit pour le paysan de marier son fils. Le prix de l’oignon détermine sa richesse et donc sa capacité à organiser le mariage que les beaux-parents réclament à grands cris. Contre l’avis des acheteurs et étant allé se renseigner auprès de son organisation professionnelle, il décide d’attendre que le cours remonte pour récolter, mais nous verrons le prix descendre inexorablement. Une telle trame alliant l’intime à l’économique donne une remarquable force au récit, lequel respecte sur le fil le découpage prévu avant le tournage. Il faut dire que Sani Elhadj Magori savait parfaitement ce qu’il voulait tourner : il est agronome et a grandi dans ce village de Galmi dont l’oignon est apprécié dans toute l’Afrique de l’Ouest. C’est en filmant sa famille qu’il arrive à obtenir la confiance des personnages, sachant que les villageois ayant vu le film veulent maintenant tous être dans le prochain, tant ils y retrouvent leur vécu.

(Olivier Barlet, Africultures)





Lundi 26 avril à 10h 30 au cinéma Le Family de Ruffec, en présence de Thierno Ibrahima Dia, enseignant de cinéma et webmaster du site Africiné, le site de la critique africaine de cinéma (séance scolaire)
Mardi 11 mai à 19h 30 au cinéma Le Club de Barbezieux, en présence de Dragoss Ouedraogo, enseignant de cinéma à l’université de Bordeaux.
Jeudi 13 mai à 20h 30 au cinéma Le Capitole de Confolens, en présence de Jean-Claude Rullier, chargé du pôle d’éducation à l’image de Poitou-Charentes.
Jeudi 06 mai à 20h au cinéma Le Vox de Chasseneuil s/Bonnieure, en présence de Thierno Ibrahima Dia.


NHA FALA, film de Flora Gomez (Portugal, France, Luxembourg, 2003, 89 minutes) musique de Manu Dibango

Avant de partir pour l’Europe pour y poursuivre ses études, Vita, jeune Africaine, jure à sa mère qu’elle ne chantera jamais. En effet, selon une ancienne légende, toute femme qui ose chanter se voit frapper d’une fatale malédiction. A Paris, Vita rencontre Pierre, un jeune musicien et, amoureuse, se laisse aller à…chanter. Alors que Vita s’inquiète déjà des conséquences de son acte, Pierre, lui, s’émerveille de son talent. Il insiste, lui fait enregistrer un disque. Le succès est immédiat, mais Vita craint que sa famille n’ait connaissance de sa  » faute « . Accompagnée de Pierre, elle décide alors de retourner près des siens pour témoigner de son nouveau bonheur ; la jeune fille repart dans son pays pour organiser elle-même ses funérailles…

On voit « Nah falla » avec le même bonheur qu’une comédie musicale de Jacques Demy : les chants orchestrés par Manu Dibango sont pleins de vie… (Olivier Barlet, Africultures)
« Nha Fala » est une comédie musicale et un conte moderne qui pose la question de la double culture et de la relation parfois difficile entre tradition et modernité. La musique est le meilleur moyen d’expression que possèdent les Africains. Elle est présente au quotidien, annonce les bonnes et mauvaises nouvelles. On extériorise ses états d’âme avec elle. Manu Dibango est, à lui seul, une anthologie de la musique africaine. Il est aussi un de mes musiciens préférés. Et puis, il y a cette rencontre entre un musicien et un cinéaste, qui partagent la même culture, le même souci pour l’avenir de notre continent (Flora Gomez, réalisateur du film)



Mercredi 5 mai à 20h 30 au Théâtre de La Couronne, en présence de Murielle Kamprath, enseignante au lycée agricole de La Couronne.

Dimanche 9 mai à 20h 30 au cinéma Le Club de Barbezieux, en présence de Jean-Claude Rullier, chargé du pôle d’éducation à l’image de Poitou-Charentes.

Lundi 10 mai à 20h 30 au cinéma La Halle aux grains de La Rochefoucault, en présence de Murielle Kamprath.

EN AVANT-PREMIERE !
LIEUX SAINTS de Jean-Marie Téno (Cameroun, France, 2009, 70 minutes)

À travers le portrait de 2 hommes, Jules César l’artiste-artisan et Bouba le petit entrepreneur, Lieux Saints pose la question de l’accès à la culture dans un quartier populaire de Ouagadougou et montre comment le refus de la misère culturelle est devenu un des moteurs de lutte contre la misère économique.
Face à la montée galopante des connexions Internet et de nouvelles technologies, de l’envahissement de nos espaces hertziens par les programmes télévisuels satellitaires provenant de l’étranger mais aussi de la cherté des films 35 mm et l’extension des villes africaines il fallait, comme le dit Jean-Marie Teno que »les africains, comme d’habitude inventent les nouvelles façons de se réapproprier leurs cultures ». Dans le ciné Club de Saint Léon les films africains sont aussi montrés. L’exemple raconté dans le documentaire est celui de Idrissa Ouedraogo, le célèbre réalisateur Burkinabé. Un de ses films est victime de piraterie et montré à un public à moindre coût. Dans le film, le réalisateur parle sans détours du fait que les cinémas subventionnés négligent leur public premier que sont les africains et s’orientent – pour des raisons économiques ? – vers les maisons de distributions étrangères. Le documentaire confronte le réalisateur burkinabé aux réalités cinématographiques autres que celles vécues dans les tours d’ivoire des quartiers d’affaires de Ouagadougou. (Simon Inou, Afrikanet)
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