« Ceux qui sont morts ne sont jamais partis »
Birago Diop, extrait de son poème Souffles
Ma mère, Florence, ma sur, Ayélé, mes frères, Alexandre et Raphaël, toute ma famille ainsi que moi-même, avons la grande tristesse de vous annoncer le décès de Françoise Ligier survenu le 22 novembre à Paris.
Françoise était ma tante
une tante exceptionnelle, tant par l’amour qu’elle a porté à sa famille que par l’exemplarité de son engagement professionnel.
Beaucoup d’artistes, d’intellectuels et de professionnels liés à l’Afrique ont croisé son chemin : beaucoup ont lié avec elle des liens d’amitié, parfois même de fraternité.
Françoise est entrée à la Radio (comme elle l’appelait) dans les années 1960 : Radio France Internationale n’existait pas encore. Elle commence sa carrière à l’Ocora (Office de coopération radiophonique) puis prend part à la naissance de Radio France Internationale en 1975.
Journaliste et productrice d’émissions historique et littéraire (notamment Mémoire d’un continent), Françoise est surtout (re)connue pour avoir créé trois concours essentiels de RFI : celui des nouvelles de langue française, celui de théâtre interafricain (tous deux hélas aujourd’hui disparus) et le concours Découvertes. Il serait très long de citer tous les artistes que Françoise a contribué à faire connaître sur la scène internationale. Permettez-moi de n’en citer que quelques-uns : des auteurs comme Sony Labou-Tansi, Koffi Kwahulé, Kossi Efoui, Jean-Luc Raharimanana ou Abdourahman Waberi ; des musiciens comme Habib Koïté, Nahawa Doumbia ou Clement Masdongar.
Depuis sa retraite, Françoise partageait son temps entre la France et le Mali, son pays d’adoption. Elle ne s’est jamais arrêtée de travailler, de se mettre au service des cultures et des artistes africains. Il y a quelque temps, elle est tombée gravement malade. Hier, elle s’est éteinte des suites de cette maladie : elle avait 77 ans.
Je sais combien l’annonce de sa disparition va peiner ceux qui la connaissaient à travers le monde. Mais les graines de passion, de liberté, d’intelligence et d’altruisme que Françoise a planté tout au long de sa vie, par-delà les frontières et les océans, ont germé avec force et leurs fruits ne sont pas prêts de disparaître. Bien au contraire
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