Ce n’est pas la première fois que le cinéma dénonce l’exploitation par certains marabouts sans scrupules des enfants talibés qui leur sont confiés. Dans Haramuya, le burkinabé Drissa Touré en dressait un portrait caricatural comme ici tandis que dans Abouna, le Tchadien Mahamat Saleh Haroun traitait le sujet avec beaucoup plus de nuances. Rien n’a cependant encore égalé Djangaan où la finesse avec laquelle le Sénégalais Johnson Traoré suivait le devenir d’un enfant donnait une grande force à la démonstration.
C’est ce qui manque ici : le personnage d’Hamady n’est jamais central dans le récit. Même s’il ne s’agit que d’un court métrage, cela empêche le spectateur de n’y voir qu’une honnête révolte sans prétention, sans que l’émotion ait construit une réelle participation. L’élégante alternance entre situations et scènes de rues renforce cette impression sociologique et la révolte des enfants manque la dimension poétique ou lyrique qui lui aurait donné du poids.
2001, vidéo, coul. 13 min, contact : 06 11 74 12 32.///Article N° : 2675