14 titres qui sonnent comme autant de vux pour l’humanité. Une déclamation d’amour de l’artiste togolais. Le titre de l’opus se veut clin d’il au Mood Indigo de Duke Ellington et Barney Bigard.
Dans le texte originel, ce mood est décrit telle une « douleur dépassée ». Un mood teinté de blues, bien arrimé à l’Afrique actuelle. Indigo est un album dédié aux anonymes, sans qui le monde n’existerait. Tous ces hommes et femmes qui demeurent dignes, en dépit des souffrances vécues. Indigo est un album sombre mais gai, « tirant le beau du laid », pour paraphraser Oxmo Puccino, qui campe en invité. Accompagné de la chanteuse béninoise Pepe Oléka, ils posent, Elom 20ce et lui, à trois voix, en français, en fon et en yoruba sur « Je ne pleure pas ce sont les oignons ». Une mélodie envoûtante sur un texte qui donne à voir un bout d’Afrique
Influences jazzy, fusion et rock. Instruments en conversation avec les punchlines d’Elom20ce. Les arrangements sont aussi l’uvre d’Alexis Hountoundji. Il y pose tantôt sa basse, tantôt sa batterie, tantôt sa voix. Un univers proche de son propre répertoire. Multiple, sombre et enjaillé. Outre le Mc franco malien le plus jazzy de l’Hexagone, on y retrouve aussi Le Bavar – un membre de La Rumeur – sur un couplet bref, puissant, juste. Posé sur le titre « Comme un poison dans l’eau« . Blitz the Ambassador et le rappeur Allemand Amewu sont sur « Aveugles, bavards et sourds« . Le son est lourd. D’autres feats, tout aussi intenses, sont à relever dans l’opus. La participation de Zalem et Sitou Koudadjé, la garde rapprochée d’Elom20ce, est à saluer.
Un album fait d’histoires et de rêves panafricains. Un beau projet.
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