Jean-Paul Gourevitch, après avoir remercié les intervenants rappelle les objectifs et présente le programme de l’atelier selon une division en trois phases : fin de la matinée consacrée à une étude des manuels africains, après-midi consacrée à une étude des manuels français, samedi matin consacrée à une confrontation et à une synthèse des manuels. Il ajoute : « Nous n’avons pas conçu cet atelier comme une série de conférences qui allaient s’ajouter les unes aux autres, mais comme une coproduction. C’est pour cela que nous vous avons distribué les mêmes documents que ceux sur lesquels ont travaillé les conférenciers, afin de favoriser la participation aux débats de chacun qui seront enregistrés et dont le compte-rendu figurera dans les actes ».
Il précise ensuite que Seydou Sow, directeur des Nouvelles Editions Africaines du Sénégal qui avait obtenu sa prise en charge (voyage + séjour) par l’ambassade de France à Dakar s’est vu au dernier moment refuser son visa pour des raisons administratives et ne pourra donc être présent. Il donne lecture de la lettre de Seydou Sow aux participants. Cette lettre figure en annexe des actes.
Il commente le document d’accompagnement distribué à tous les participants et qui porte sur l’année 1960, celle des indépendances, telle qu’elle est relatée respectivement dans les manuels français et les manuels africains. « Le premier document répertorie les textes portant sur des manuels africains portant sur l’année de l’indépendance. Ces textes ont été choisis par des professeurs, des éditeurs et des librairies africains. Il comporte 64 pages extraites de 7 manuels dont quelques passages ne sont pas très lisibles compte tenu de la mauvaise qualité de certaines photocopies envoyées et bien que j’aie repassé au stylo bleu certains textes. Le second document constitue un ensemble de 24 pages tirées de 11 manuels français sélectionnés par des professeurs français. On peut déjà constater par le poids physique des deux documents que les indépendances africaines occupent plus de place dans les manuels africains que dans les manuels français. »
Il explique enfin que cet atelier et notamment la réunion de confrontation du lendemain n’est qu’une étape d’un parcours mené avec le Partenariat Eurafricain et les associations partenaires comme Planet’Etudiants. « Ces manuels formatent des attitudes pour les jeunes français et africains sur les indépendances et le rôle respectif de la France et des pays africains. Dans le contexte mondialiste et panafricain dans lequel ils s’inscrivent, ces manuels nous posent une interrogation manifeste qu’on pourrait résumer schématiquement ainsi : est ce qu’une mémoire partagée des indépendances est possible ? Est-ce qu’on peut aborder de façon décomplexée les relations entre la France et l’Afrique ? Est-ce qu’on peut faire le partage entre ce qui relève de l’information, des faits, et ce qui relève et c’est tout à fait normal de l’émotionnel de la part des uns et des autres ? Aussi pour éclairer ce débat et après un bref compte-rendu que je ferai de la journée d’aujourd’hui, nous avons fait appel à deux grands témoins, Eugénie Diecky d’Africa n° 1 qu’il n’est pas besoin de présenter car tous les Africains et plus largement tous ceux qui s’intéressent à l’Afrique la connaissent et Loïc Hervouët qui comme l’indique le document qui récapitule le curriculum vitae des intervenants est président de l’Agora Internationale et a mené une carrière très médiatique dans le journalisme et la radio. Ce sera non seulement l’occasion de rebondir sur les débats d’aujourd’hui mais de tracer des perspectives d’avenir en ce qui concerne la mémoire des relations franco-africaines et plus spécifiquement les livres d’histoire qui la relatent. »
Enfin après avoir rappelé l’importance de la cérémonie du samedi après-midi au grand amphithéâtre de la Sorbonne à laquelle tous les participants sont invités et où seront distinguées les personnalités africaines du Cinquantenaire des Indépendances, il laisse la parole à Huguette Zinsou Guibbert.
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