« Kénédougou se situe dans la région de Sikassou, dans le sud du Mali, et mon village qui se trouve dans cette même région s’appelle Nébadougou, un village sénoufo où l’on fabrique des balafons. » Ainsi s’introduit Neba Solo, musicien artisan, comme il aime à le répéter, mais surtout grand maître du balafon, doué d’une technique hors du commun. « Lorsque j’ai commencé à jouer du balafon, j’ai changé ma manière de jouer et de fabriquer les balafons. Tout le monde en était offusqué, surtout mon père », ce qui ne l’a pas empêché de persister et de faire de la musique son métier – et d’en être fier. Kene balafons, le nouvel opus de Neba Solo, illustre la musique de la région de Kénédougou. « Parce que dans chaque village, il y a toujours un ou deux groupe qui jouent du balafon », cet album restitue l’ambiance des villages sénoufo : « Kénédougou Koly, c’est la musique de Kénédougou, les cultivateurs, les produits locaux (bananes, pommes de terre), Noumou foly est un hommage aux forgerons qui sont aussi importants que les autres artisans, puisqu’ils confectionnent les instruments qui servent à fabriquer les balafons, à cultiver la terre. Il y a aussi un titre qui s’intitule vaccination. J’essaie de faire évoluer les choses en évoquant l’importance de la vaccination. Il fallait donc un message pour sensibiliser la population. Je chante aussi pour encourager les jeunes au travail. » Inventif, habile, inspiré, le balafoniste raconte sans racolage son univers. Kene balafon est tout simplement un album séduisant.
