Depuis 35 ans, les Africains-Américains sont de plus en plus nombreux à célébrer cette fête qui a pour but de renouer leurs liens avec l’Afrique.
La première kwanzaa a été fêtée à Brooklyn en 1966. Tout rituel, dès sa naissance, développe sa propre légende. Lors de cette première, organisée par un certain Maulana Karenga, les enfants formaient un ballet, chacun tenant un carton sur lequel était inscrit l’une des six lettres du mot « kwanza », qui en swahili signifie « premier ». Mais il y avait un enfant de trop, le septième, le dernier. Qu’à cela ne tienne, on ajouta pour lui un « a » et depuis la « kwanzaa » est dédiée à ce septième enfant, équivalent à l' »ouvrier de la onzième heure » de l’Évangile… Le chiffre sept est ainsi devenu le seul symbole sacré de la kwanzaa, qui se déroule en sept jours, du 26 décembre au 1er janvier, succédant à Noël et à la « fête des Blancs » (Thanksgiving), mais sans aucune référence religieuse. La kwanzaa est devenue surtout l’affaire des femmes : la plupart des livres et des émissions de radio ou de télé qui lui sont consacrés inventent une « nouvelle cuisine africaine » qui surprendrait beaucoup les mamas d’Abidjan ou de Lagos mais n’en est pas moins savoureuse. Une semaine par an, les Africains-Américains (qui sont déjà 15 millions à pratiquer la kwanzaa) mangent différemment des autres Américains. Banane plantain, gombo, igname, manioc, patate douce et piment remplacent les hamburgers ou le poulet frit. Mais surtout, pendant une semaine, les Africains-Américains découvrent qu’être des Africains en Amérique plutôt que des Américains venus d’Afrique peut devenir un plaisir partagé en famille…
///Article N° : 94