L’Afrique du sud, un 9ème art en noir et blanc…

Print Friendly, PDF & Email

Vue d’Europe, la bande dessinée sud-africaine semble être l’une des plus dynamiques d’Afrique. Les recueils des concours d’Africa comics, édités de 2002 à 2008, révèlent bien des auteurs. A commencer par Sunet du Plessis et Marisa Cloete présents dans les deux éditions de 2007-2008 et de 2005-2006, mais aussi Danïel du Plessis, Michelle Goodall, Liezel Prins, Michelle de Klerk, Karl Frank Stephan, Catherine Clarke, Nicolene Louw, Daniel Blignant, Tyron Love, Joe Daly visibles dans Africa comics 2003 où leur pays est, de loin, le plus représenté. Les Sud-Africains étaient également la communauté la plus importante dans l’édition de 2002 : Marieke Blomerus, Lee Helme, Noel Van Ster, Grant Muller, Clinton Jordaan, Albert de Andrade, Ingrid Van der Merwe, Lara Ann Jibrail, Johan de Lange, Sian Kuiken, Karen Botha, Nicolas Nesbitt, Mariette Kemp, Bongani Mutsweni, Minas Maroudas et déjà Daniel du Plessis, Joe Daly et Marisa Cloete. L’anthologie précédente, Matite africane, montrait également le dynamisme du milieu.
De fait, le nombre de dessinateurs et d’illustrateurs professionnels est important dans le pays. Tout d’abord, parce que l’édition de la littérature de jeunesse est traditionnellement très présente dans les pays d’Afrique australe anglophone, en particulier ceux où l’influence britannique reste encore importante du fait, entre autres, de la présence d’une minorité descendant de colons installés au 19ème siècle. Pour ce qui est de l’Afrique du Sud, Sparx Media.cc, agence créée en 1998, représente 63 d’entre eux, recensé sur le site illustrators.co.za (1). Certains d’entre eux font des incursions régulières dans la bande dessinée. L’autre raison tient à la forte tradition sud-africaine dans le domaine du dessin satirique et de la caricature que seuls sur le continent, l’Égypte et l’Île Maurice peuvent égaler (2). Retour sur une histoire où dessins et politique ont longtemps été liés, une alliance parfois bien étouffante pour le premier.
Mais, comme partout, l’histoire de la BD commence par la presse….

Des dessinateurs de presse, à cheval entre caricatures et BD….
Le premier caricaturiste du pays s’appelait William Schroeder (1852-1892), à l’époque du grand dynamisme éditorial qu’a représenté la colonie du Cap, il avait créé un hebdomadaire satirique nommé The Knobkerrie qui dura trois ans (1884-1886). Il dessina également pour le journal The lantern et démontra, lui l’anglophone, de réelles sympathies pour la cause afrikaner. Le second dessinateur à se faire remarquer est Daniel Boonzaier (1865-1950), qui fut un fervent partisan de la nation afrikaner. En 1903, il devient le premier dessinateur sud-africain de l’histoire à être embauché à plein-temps par un journal, le South african news, en l’occurrence. Il y créa le personnage de Hoggenheimer qui devint pour très longtemps le stéréotype de l’affairiste sud-africain blanc dans l’imaginaire collectif. Par la suite, Boonzaier deviendra le dessinateur vedette du Die burger de 1915 à 1941.
Il y fut remplacé par Thomas Honiball (1905-1990) qui deviendra le premier bédéiste du pays. Jusqu’à sa retraite en 1974 (3), il créera les plus fameuses séries de l’univers graphique afrikaner : Oom kaspaas (oncle Kaspaas), Adoons-hulle (qui parle d’une famille de babouins) et Jakkals en wolf (le chacal et le loup) qui rentrent dans le panthéon de la « volkskultuur » (culture du peuple) du pays. Si ses descriptions de la nature du pays, ses illustrations des contes issus du répertoire blanc local, ses histoires d’animaux sont à remarquer, il n’en est pas de même de ces caricatures et strips politiques qui sont plus dans le « goût de l’époque »… En d’autres termes, les noirs n’y jouent qu’un rôle mineur, voire dévalorisé dans la majorité des cas. Cette situation n’est pas propre à Honiball ou Boonzaier. L’immense majorité des dessinateurs de presse de cette époque reste silencieuse dans leurs publications sur la politique du parti national au pouvoir depuis 1948 et initiateur des lois d’apartheid. Certains comme Victor Ivanhoff, dans le Vaderland et surtout Eric Thamm dans le Die Transvaler, se font même remarquer par leur racisme virulent.
A partir des années 50 jusqu’à la fin des années 70, les dessinateurs anglophones (Jock Leyden, Len Sark, David Marais, John Jackson, Bob Conolly, Abe Berry) ne se privent pas de critiquer les positions du parti national au pouvoir sans pour autant réellement remettre en cause la politique d’apartheid qui profite à leur communauté. En un sens, cette attitude correspond d’ailleurs parfaitement au dilemme qui agite les Sud-Africains d’origine anglaise partagés entre le peu d’enthousiasme pour la politique ségrégationniste et les avantages qu’ils en retirent. La plupart de ces caricaturistes dessinaient d’ailleurs les noirs en reprenant les stéréotypes en vigueur (lèvres lippues, sourire béat permanent, langage « petit nègre »), à l’exception de Abe Berry qui fut le premier à décrire la vie dans les townships et les bantoustans. Une autre exception fut Len Sak, dessinateur vedette de la presse noire (bien que juif d’Europe de l’est et donc blanc), qui, en 1958, lance dans Drum le personnage de Jojo qui allait devenir pour quatre décennies, le héros noir le plus populaire du pays (4). Bien que dessiné de façon très stéréotypée mais sans jamais être ridicule, Jojo devint un personnage populaire dans lequel le public pouvait se reconnaître et s’identifier. Deux albums reprenant quelques dizaines de la masse de strips publiés sortiront par la suite : Jojo’s world (160 pages, 1991), Heita Jojo ! (140 pages, 2001). L’un des plus féroces critiques de la politique d’apartheid fut Richard Smith, auteur de l’un des strips les plus célèbres de l’histoire : Smith & Abbot Ink. Pourtant malgré des piques qui pouvaient être assez rudes, Smith utilisait également les stéréotypes les plus courants sur les noirs et n’adopta jamais les thèses ou le langage du combat pour la libération que préconisaient certains leaders de la cause noire. Démarrée en 1972, la série s’arrêta en 1976, juste avant les émeutes de Sharpeville qui allait bouleverser l’ordre des choses. Ces caricaturistes dits « libéraux » vont céder la place dans les années 80 à une génération beaucoup plus virulente et impliquée politiquement. Parmi ceux-ci, on compte Dereck Bauer (5), Dov Fedler, Andy (Dave Anderson) et, le plus connu, Jonathan Shapiro, dit Zapiro qui vont publier dans la presse alternative, souvent appuyée par des capitaux étrangers ou des ONG soutenue par des organisations anti-apartheid. Cette activité (ou plutôt activisme) se verra régulièrement contrariée par les lois sur la presse, en particulier The internal security act de 1982 et versera régulièrement dans un pessimisme sombre et cynique. En parallèle, les premiers dessinateurs de presse non-blancs commencent à émerger (6). Le plus prolifique est Nanda Soobben (né en 1954) qui travaille pour la presse indienne dès les années 80 (The post) puis en 1998, après plusieurs périodes d’exil (1986-1987 au Brésil et 1990-1993 aux Etats Unis), devient le premier homme de couleur à travailler pour un des principaux titres du pays, le Daily news, non sans avoir créé sa propre école de graphisme en 1995. Son recueil sur l’apartheid, The wizard of Hod, est considéré comme un collector. De nos jours, le nombre de caricaturistes sud-africains est important dans un pays où la presse régionale est très présente.
L’activité n’est plus liée à une couleur de peau. Ils peuvent être noirs (Daniel Mothowagae, Bethuel Mangena, Mgobhozi), métis (Brendan Reynolds, Weyni Deysel) ou blancs (Stidy, Grogan…). Tous les journaux ont leurs dessinateurs, qu’ils soient de langues zoulous (Sifiso Yalo à UmAfrika, Qaps Mngadi à Isolezwe) ou même afrikaans (Niël Van Vuuren au Beeld) (7).
Une bande dessinée revendicative
Cette évolution se vérifie également pour la production de bande dessinée indépendante, non liée à la presse généraliste. Dans les années 70, les magazines d’étudiants des universités anglophones ont beaucoup publié de bandes dessinées fortement influencées par la bande dessinée américaine « underground » comme Robert Crumb et Gilbert Shelton. La plus connue était Wits (avec le sous-titre Don’t get mad, but you’ve just bought wits), magazine satirique dotée d’une couverture directement inspirée du magazine américain Mad qui était apparu dans les années 50 (8) à l’Université de Witwatersrand et était très en vogue au début de la décennie 70.
L’un des jeunes auteurs apparus à cette époque était Andy Masson qui, sous le pseudonyme de « Pooh » avait produit Vitoke in Azania suivi par d’autres séries, toujours dans des publications universitaires : The big chillium, The legend of blue Mamba, etc. Par la suite, celui-ci continuera, comme d’autres artistes, sa carrière dans la presse « alternative (9) » et les milieux des ONG. En 1981, l’EDA (Environnemental and Development Agency) le recrute pour dessiner un scénario de Robert Berold et Dick Cloete. Cela donnera l’album Vusi goes back : a comic about the history of South Africa avec comme objectif de montrer une autre vision de l’histoire sud-africaine, différente de celle du régime de l’époque. Ces planches servaient d’introduction à l’ouvrage People’s workbook publié par l’EDA qui visait à aider les populations des « bantoustans (10) » à se prendre en charge. La même année, Andy Mason (sous le nom de N.D. Mazin) co-produisit avec Mogorosi Matshumi, la série BD Sloppy qui traitait de la vie dans les townships sous un angle humoristique dans le mensuel Learn and teach, financé par une ONG éducative. Motshumi (né en 1955) allait continuer la série durant plus de dix ans et devenir l’un des très rares auteurs noirs de bandes dessinées durant l’époque de l’apartheid. Sa carrière avait commencé en 1978 dans le journal The friend où il fut emprisonné pour un dessin jugé trop « agressif ». A sa sortie de prison, il travailla pour The voice, où il produisit durant un an la série BD In the ghetto jusqu’à la fin du journal. Sloppy restera comme la seule série à avoir capté la vie très particulière des townships tout en amusant les lecteurs. Motshumi, qui produisit cette série au milieu de difficultés énormes, eut souvent recours à des éléments autobiographiques pour faire passer des messages. Malheureusement, Sloppy disparut avec la fin de Learn and teach qui s’arrêta comme beaucoup d’autres publications dites « alternatives » au milieu des années 90. Un autre exemple de bédéiste noir se trouve être le poète et peintre Percy Sedumedi qui produisit une série intitulée Travels of the free spirit dans les années 80. A la même époque, une organisation anti-apartheid spécialisée dans l’éducation, The South African Council for Higher Education plus connu sous le nom de Sached Trust, a souvent eu recours à la bande dessinée dans son mensuel éducatif pour les jeunes, Upbeat. En 1981, le journal publie sa première histoire, une adaptation par Mzwakhe Nhlabati (dessin) et Lesley Lawson (scénario) d’un célèbre roman de Ezekiel Mphahlele publié en 1959 : Down second avenue. La série sortira sous forme d’album en 1988, Down second avenue : the comic, premier titre d’une collection de bandes dessinées éducatives. A la fin de l’histoire, l’éditeur avait placé 14 pages d’exercices, ce qui démontrait bien la volonté didactique de cette série graphique. La même année, en 1988, dans sa collection People’s college comics, The Sached Trust publiera Equiano : The slave who fought to be free, dessinée par Rick Andrew, scénarisé par Joyce Ozynski et Harriet Perlman et destiné expressément à un public de jeunes lecteurs noirs de 9-14 ans. Pour la petite histoire, Rick Andrew (dont c’était le travail de fin d’études), qui avait été choisi pour son style naturaliste, avait reçu comme instruction de ne pas utiliser l’ironie ou la satire, celles-ci étant considérées comme peu lisibles pour un public de jeunes lecteurs noirs… Mhudi, un autre titre, sortira, adapté du premier roman écrit en anglais (en 1919, mais publié en 1930) par un auteur sud-africain noir, Sol T. Plaatjie (fondateur de l’ancêtre de l’ANC : le SAANC) et dessiné par Grant Cresswell, en co-édition avec une autre ONG, The storyteller group. En parallèle, Joe Dog (Anton Kannemeyer) et Adam Baard (Conrad Botes), futurs créateurs de Bitterkomix, tentaient en 1989, le genre satirique en sortant Case N°308, l’histoire d’un guitariste de rock asocial transformé en zombie par un psychologue militaire au moment de son incorporation dans l’armée. Mzwakhe Nhlabati poursuivra sa carrière d’illustrateur pour Upbeat et d’autres magazines comme Staffrider (où il croisa régulièrement Nadine Gordimer) l’un des titres fleurons du Black Consciousness movement. Il dessina également la couverture d’un des romans les plus connus du réveil culturel africain : Do not say to me that I am a man de Mtutuzeli Matshoba. En matière de bandes dessinées, l’une des séries les plus connues sur laquelle il travailla fut Romance at Riverdale High scénarisé par l’auteur pour la jeunesse Christopher Van Wyk (né en 1957).
La BD, comme média de sensibilisation et d’éducation
Le début des années 90 fut une époque d’intenses activités pour The storyteller group, organisme fondé par Neil Napper et Peter Esterhuysen. Leur objectif était de développer une culture de l’écrit au sein de la population noire en diffusant une littérature graphique compréhensible visuellement par tous. Ils commencèrent en 1990 avec 99 Sharp street, une série du dessinateur d’origine mozambicaine Carlos Carvalho, diffusée à travers un magazine promotionnel distribué dans une chaîne de détaillants de vêtements pour consommateurs noirs. Ils furent très actifs entre 1991 et 1996 et comptèrent jusqu’à 20 employés permanents. Leur premier succès fut River of our dreams, un album diffusé à 250 000 exemplaires (quasi-certainement un record en Afrique…) via le quotidien New Nation. Il s’agissait du résultat de plusieurs ateliers organisés dans diverses écoles, bibliothèques, associations ainsi que de concours organisés à travers tout le pays. Le reste de leurs productions consiste en des albums didactiques sur le SIDA, l’éducation, l’auto-entreprenariat, l’environnement et bien d’autres thématiques abordées en fonction des soutiens reçus. La plupart étaient en couleur, très influencée par la « ligne claire », à la différence du Sached plus « underground ». L’auteur le plus prolifique était Alastair Findlay, caricaturiste politique qui démarra avec le quotidien de langue afrikaans Vrye Weekblad à la fin des années 80 et publie maintenant dans City press ou Sunday sun, des journaux libéraux. Alastair Findlay est également le dessinateur de la première BD afrikaner, Hemel op Aarde (traduit par Le paradis dans le ciel), publié en 1997 par les éditions Queillerie, sur un scénario de Tinus Horn.
L’une des plus belles réalisations de The storyteller group fut Deep cuts (1993), superbe album constitué d’adaptations de plusieurs nouvelles d’écrivains sud-africains par Can Themba, Alex La Guma et Bessie Head. Malheureusement, le public, peu habitué à ce genre de produits, ne suivit pas et ce fut un échec commercial. L’année suivante, The storyteller group édita Heart to heart, une BD sur le sida qui était le résultat d’un atelier en milieu rural et qui proposait une fin alternative avec changement de style graphique (11). The storyteller group participa à la campagne électorale de 1994 en proposant des petites BD sur la démocratie, le droit de vote et la liberté (12). Peu après, le duo se sépara à l’amiable avant qu’Esterhuysen ne meure prématurément.La fin de l’apartheid et le développement économique n’y changent donc rien : la bande dessinée sud-africaine reste un support de l’éducation et a du mal à se développer en dehors. L’exemple en est avec Mthombothi studios (13) créé par le Belge Johan Delannoie et son épouse en 1999. Leur principale série, The adventures of Themba and Bizza (5 titres à ce jour) est vendue, d’abord et avant tout, comme un support à l’apprentissage scolaire (histoire, géographie…) (14). Mhtombothi édite également une autre série dessinée par Alby Mavimbela : Tholakele, constituée de deux albums pour enfants qui traitent d’une petite fille désireuse d’apprendre ses leçons avec sa maman.
La fin de l’apartheid est également l’occasion pour une partie de la population de se réapproprier son histoire. En 2005 est lancé un gigantesque projet : « raconter la vie de Nelson Mandela en 9 volumes ». Le Madiba legacy series, financé par la Fondation Mandela, avait pour ambition d’apprendre aux jeunes à lire et leur apprendre leur histoire. L’aventure dura jusqu’en 2009 et mobilisera toute une équipe de dessinateurs dont le congolais Pitshou Mampa et le Sud-africain Pascal Nzoni (15). D’autres albums sortent, également liés à « la cause noire ». En 1997, Braam Botha, Bill Van Rijssen et Medée Rall sortent Spirits of the ancestor, album de 27 pages qui traite des peintures rupestres et autre découvertes archéologiques liées au peuple san (16). Une version en xhosa sortira également (Amandla ezinyanya umoya wezinyanya ?) (17).
Il y a également le travail de l’éditeur Umlando Wezithombe Publishing qui, en 2006, sort la collection Africa illustrated. L’écrivain et scénariste Nic Buchanan y sort trois albums, cette année-là. Le premier, Job Maseko : unarmed but dangerous (dessiné par Raymond Whitcher), est l’histoire d’un prisonnier de la seconde guerre mondiale qui fut décoré pour avoir coulé une frégate allemande. Puis Nic Buchanan sort (sur des dessins de Sivuyile Matwa) Kingdom of gold : the curse of Mapungubwe sur un ancien royaume devenu un site archéologique ainsi qu’avec le même dessinateur, The prophecy of the cattle killing, sur une ancienne prophétie xhosa des années 1850.
L’absence d’édition spécialisée
Les tentatives pour sortir de ce prisme éducatif existent cependant. Au milieu des années 90, Carlos Carvalho a édité chez Human and Rousseau les deux albums de la série Zizi and Xau : The Eagle calls et The secret of great Zimbabwe. Celle-ci est arrêtée de nos jours.
En 2001, l’alliance entre la BD, un média (Sunday times) et des annonceurs (Caltex, Texaco, Visa, GT banque et Henkel) a permis le démarrage de l’un des plus gros succès africain en matière de bande dessinée : la série manga Supa strikas, produite par le studio d’animation, Strika Entertainment, qui a le football pour thème (18). Après une centaine de numéros édités, Supa strikas tire de nos jours à 1,4 millions d’exemplaires dans 16 pays. L’an dernier, la série est devenue une série animée visible en Afrique, dans le sud-est asiatique et en Amérique latine. Au début des années 2000, Themba Siwela (né en 1975) lançait Majimbos dans le mensuel « pour lecteurs noirs », Bona. Il s’agissait de lapremière série sur un township produite par un artiste qui en était originaire (19).
En 2006, toujours, le Outline project, soutenu par l’Alliance française du Cap et le Comics brew du Cap, permit, à l’occasion d’une exposition, de montrer le travail de 12 jeunes talents nationaux. Mais cette expérience ne fut pas renouvelée.
Enfin, on peut citer le cas du Français Brice Reignier (20), installé sur place depuis 1995, qui s’était fait remarquer à l’occasion de l’exposition « Vues d’Afrique », organisée en 2006 par le ministère des Affaires Etrangères français et présentée à l’occasion du festival d’Angoulême, exposition pour laquelle il avait proposé une histoire intitulée Le docteur du Cap. Depuis, Brice illustre des livres pour enfants et des bandes dessinées pour les grands éditeurs sud-africains. En 2009, il a publié What’s new ? chez Cambridge University Press, un album historique de 30 pages sur les conséquences de l’invention du télégraphe.
Mais cette activité ne doit pas masquer le peu d’empressement des éditeurs à investir dans ce domaine. Bien des auteurs n’ont guère d’autres choix que de s’auto-éditer comme Jesca Marisa qui a produit et publié les deux volumes de Awakenings (21). Certains, à l’image d’autres auteurs africains, se montrent sur le web (22). Seuls les journaux continuent de publier de la BD, en général satirique. C’est le cas de Jeremy Nell avec les séries Urban Trash et Ditwits (23). Au milieu des années 2000, un éditeur de Johannesburg, Pepic and Kraus, a essayé de se spécialiser dans le domaine (24). Malgré deux titres issus d’artistes locaux (Kruger Park et Mustang Sally, 2007), son catalogue se cantonne à l’adaptation en anglais de 6 titres de séries classiques françaises : Titeuf, Laufeust, etc. grâce à des droits acquis avec le soutien de l’Ambassade de France.
Le phénomène Bitterkomix
Cependant, le milieu de la BD de ces 20 dernières années est surtout dominé par le groupe Bitterkomix, créateur du journal de BD underground en langue afrikaans. Fondé en 1992, au moment de la chute de l’apartheid, par Joe Dog (Anton Kannemeyer, enseignant en art plastique à la section des Beaux-arts de l’université des Stellenbosch) et un de ses anciens élèves, Conrad Botes (qui signe aussi sous le nom de Konradski), le journal prend une tournure « trash » à partir du numéro 4. Provocante, anticléricale, antimilitariste, antiraciste, d’un rapport outrancier au sexe, Bitterkomix s’attaque frontalement à une société afrikaner en traitant plus particulièrement de la paranoïa de l’homme blanc afrikaner. D’autres dessinateurs comme Joe Daly puis Karlien de Villiers (tous les deux, anciens élèves de Kannemeyer comme Conrad Botes) rejoindront la revue qui compte près de 20 numéros. Les Bitterkomix publieront également des monographies comme Stet (1989), Die foster bende (Conrad Botes et Ryk Hattingh – 2000) et surtout Gif (poison), a collection of afrikaner sekskomix (1994) qui fut interdit pour pornographie par le South African Publications Board durant plus de huit mois et provoqua des débats houleux sur la liberté d’expression au sein de l’université de Stellenbosch qui avait accueilli l’ensemble des planches sous forme d’exposition. Anton Kannemeyer sera d’ailleurs suspendu d’enseignement durant quelque temps avant de reprendre ses cours d’illustrations, très orientés vers la bande dessinée. Le groupe a également publié différents best of en anglais et en afrikaner comme le magnifique The Big bad bitterkomix handbook (2007). Les auteurs du groupe Bitterkomix penchent régulièrement vers l’esthétique underground (on peut les apparenter à des auteurs comme Robert Crumb, Matt Konture ou Max Anderson) et vers les dessins trash de Heavy metal, pendant anglophone de Métal Hurlant. Mais, fait rare pour un pays anglo-saxon, les auteurs du mouvement Bitterkomix revendiquent également l’influence du 9e art franco-belge dans leur travail. Comme le précisait Karlien de Villiers en 2007 : « Dans mon enfance, les seules BD que je lisais régulièrement étaient Les aventures de Tintin (25) ». Tintin au Congo et son cortège de préjugés raciaux est d’ailleurs l’une des cibles favorites de Joe Dog qui en fait même le thème de son dernier album, Pappa in Afrika (non encore traduit en France). Mais même s’il s’en sert comme cible, l’influence d’Hergé est incontestable dans le travail de Joe Dog. C’est particulièrement vrai pour l’un des rares albums publiés en dehors du « circuit Bitterkomix » : Zeke and the mine snake (scénarisé par Vuka shift, David Philip Publishers, 1998), une belle histoire d’aventures se déroulant dans le milieu des mineurs.
Cette influence est également présente dans le parcours professionnel des autres artistes pour lesquelles elle est revendiquée depuis le début « We were more french influenced, to bring a point across. Moebius, etc. (26) », en particulier avec des auteurs indépendants comme le précise Karlien de Villiers : « Anton et Conrad m’ont également permis de découvrir par la suite les travaux d’auteurs qui m’ont influencé comme David B., Marjane Satrapi, Julie Doucet, […] Jean Philippe Stassen, Baudoin (27) ».
Grâce à des éditeurs comme L’association ou Cornélius, les auteurs Bitterkomix sont publiés en langue française. En 2000, juste après avoir été invités au festival d’Angoulême de 1999, Conrad Botes, Joe Dog et son frère Lorcan White participent à Comix 2000, album de 2000 planches muettes qui constituait une photographie très représentative de la bande dessinée indépendante internationale. Par la suite, Conrad Botes et Joe Dog seront publiés en France en 2002 dans Lapin, journal édité par L’association, et Conrad Botes en 2006 dans Ferraille illustrée, édité par Les requins marteaux. En 2007, en éclaireur, paraissent les premiers albums « d’auteurs Bitterkomix » en France : Joe Daly avec Scrublands, un album quasi-muet, chez L’association et Karlien de Villiers avec Ma mère était une très belle femme aux éditions Ça et là, superbe bande dessinée autobiographique où l’auteur revient sur son enfance à l’époque de l’apartheid (28), « temps béni » où « on ne parlait ni de sexe, ni de politique : on ne savait rien. C’était impossible de lutter, puisqu’on n’avait même pas idée qu’il pouvait exister une autre réalité. (29) » 2009 et 2010 sont des années de consécration en France pour l’ensemble du groupe. Plusieurs albums individuels sont publiés : Conrad Botes avec Rats et chiens chez Cornélius et surtout Joe Daly chez L’associationavec le très farfelu The Red Monkey dans John Wesley Harding (30) – une aventure policière sur fond de scandale écologique où les deux héros recherchent un animal du nom d’un titre de Bob Dylan – et les deux premiers tomes de la trilogie de Dungeon quest, albums-pastiches des jeux de rôle où l’auteur revisite à sa manière un des pans de la culture populaire contemporaine. 2009 sera également l’année d’une exposition au Festival International de la bande dessinée d’Angoulême où Joe Dog, Conrad Botes, Karlien de Villiers et Joe Daly seront les invités d’honneur. Malheureusement une polémique naîtra avec la Cité Internationale de la Bande dessinée et de l’Image qui demandera à ce que l’on retire certaines planches jugées trop choquantes pour un jeune public. Un accord fut finalement trouvé en dernière minute.
Cette même année voit l’édition de Bitterkomix (31), une anthologie rétrospective, transcription en français de The Big bad bitterkomix handbook. Au-delà du travail de traduction, l’éditeur L’association a produit une nouvelle version du livre qui n’existait pas dans l’édition originale en langue afrikaan. Reprenant entièrement l’organisation de ce superbe collectif, y rajoutant un appareil critique et historique, L’association contextualise l’ouvrage pour le rendre plus lisible aux lecteurs européens. Quelques scènes doivent en effet être remises dans le contexte de post-apartheid : en ouverture, par exemple, des personnages blancs à tête de Tintin se battent contre des Noirs dessinés de façon caricaturale et ressemblant au jeune coco de Tintin au Congo. Dans une autre partie, des petits Blancs, toujours échappés de Tintin au Congo luttent contre la prolifération de sexes noirs démesurés. Ailleurs, d’autres personnages à tête de Tintin transportent un Noir en chaise à porteurs. On peut également y découvrir Joe Daly donnant sa version de la bataille de Blood river, acte fondateur pour le peuple afrikaner. Tout cela fait de cet album, un des livres majeurs de l’époque, à ne pas mettre entre toutes les mains, cependant. Les États-Unis saluent également le talent du collectif puisque des galeries new-yorkaises s’arrachent leurs peintures provocatrices tournant, elles aussi, autour de la problématique des problèmes sociaux de la nouvelle Afrique du Sud et attaquant les valeurs conservatrices de la culture afrikaner, à l’origine de l’apartheid. Joe Daly est également édité chez Fantagraphics, la référence américaine du roman graphique (32). En 2010, Joe Dog a également eu les honneurs de la presse généraliste française, puisqu’il fut le seul auteur d’Afrique à participer au numéro spécial du Monde diplomatique en bandes dessinées pour lequel il illustre la couverture et une histoire L’agression d’une femme blanche par un jeune noir à Cape Town qui, à travers un fait-divers, revient, sur les rapports troubles entre blancs et noirs dans l’Afrique du Sud post-apartheid d’aujourd’hui. Mais il serait faux de voir dans le groupe des Bitterkomix une exception en Afrique du Sud. Ce côté trash, provocateur existait déjà, on l’a vu, à l’époque de l’apartheid à travers des revues étudiantes.
Un courant essentiellement alternatif
En effet, le travail de Joe Dog et ses partenaires se situe dans une certaine tradition bien ancrée dans les milieux artistiques locaux. De plus, de par son enseignement universitaire, Joe Dog a fait école et a entraîné un mouvement, qui, sans adhérer formellement à Bitterkomix, suit les mêmes traces. On a pu le constater en 2003, année où les étudiantes des Beaux-arts de Stellenbosch ont publié un magazine de BD exclusivement féminin, premier du genre en Afrique, Stripshow, en anglais et afrikaans, avec des artistes comme Nicolene Louw.
De nos jours, Andy Mason reste l’un des dessinateurs les plus connus du pays. Après Sloppy, abordé plus haut, Andy Mason a également créé plusieurs magazines comme PAX (Pre-Azanian Comix – 6 numéros entre 1985 et 1987), The artist’s life ou Mamba Comix, en 2006. Cette dernière publication dura 4 numéros et contenait des articles, des interviews, des critiques et des planches de bandes dessinées entièrement en couleur. Cette revue permit à une trentaine d’auteurs de montrer leur savoir-faire : Karlien de Villiers, Alistair Findlay (qui apparaîtra également dans un numéro du collectif Africa comics en 2007), N.D. Mazin (pseudonyme de Mason), Rico (dessinateur de Madame et Eve), Zapiro, très connu pour ses caricatures dans la presse, Themba Siwela (par ailleurs employé par Mason dans sa société Artworks Publishing Company) et bien d’autres… Mamba comix était édité dans le cadre du Durban cartoon project, également géré par Andy Mason (et Nanda Soobben), projet qui visait à promouvoir les potentiels en matière de bandes dessinées et d’illustrations dans la région de Durban par des stages, des expositions et des publications. Depuis, en 2009, Mason a fondé le Center for Comic, Illustrative and Book Arts (33) (CCIBA) à l’Université de Stellenbosch. Le site internet du CCIBA lui permet d’ailleurs de continuer certaines séries de strips comme la série Azaniamania qui ne peut être lue que là. Ce centre a également pour ambition de promouvoir la bande dessinée au sein de la société sud-africaine en organisant également des expositions ou des « Creative workshop programme ». Le CCIBA a également lancé en décembre 2009 Don’t joke !, the year in cartoons, un recueil des meilleurs dessins satiriques de l’année écoulée édité par Andy Mason et John Curtis en partenariat avec l’éditeur Jacana Media. En 2010, un second ouvrage, de Andy Mason est sorti, What’s So Funny ? Under the Skin of South African Cartooning.
La BD alternative représente donc un courant non négligeable du 9ème art sud-africain.
Ce constat est également visible à travers le travail de Daan, un autre auteur visible en France puisqu’il avait été publié dans BD Africa, album collectif piloté par P’tit Luc, chez Albin Michel en 2004. D’autres productions et revues se réclamant du même mouvement ont émergé depuis la fin de l’apartheid. C’est le cas de la revue auto-produite Brein, née en 1998, toujours à Stellenbosch. On peut également se référer à la production de 2000 à 2004 du collectif Igubu qui a publié plusieurs titres assez peu commerciaux en 2002 : Igubuzero, dont le premier numéro est sorti cette année-là, une autre revue, Off cuts, Helix (34), Clockworx, Fang club… A ceci, on peut rajouter le bisannuel Psi-ave.
La BD sud-africaine en France
Cependant, avant Bitterkomix, la BD sud-africaine était connue en France depuis près de 15 ans. En effet, la première série sud-africaine à avoir été traduite et adaptée en français est la série des Madame et Eve, gros succès local de librairie avec 30 000 ventes en moyenne dans un pays où un best-seller atteint péniblement les 7000 exemplaires. Publiée en strips quotidiens dans 13 journaux du pays, ainsi que dans 16 magazines à l’étranger, cette série humoristique est le miroir à peine déformant des relations entre blancs et noirs, symbolisés par une « maid » (une servante nommée Eve Sisulu) et sa patronne, bourgeoise blanche à collier de perles (Gwen Anderson). Les 12 albums originaux ont été compilés en six opus par Vent d’Ouestentre 1997 et 2000 avec un certain succès critique et public, malgré son univers plus proche des comics anglo-saxons que de la BD franco-belge (les histoires se déroulaient sous forme de strips de trois ou quatre cases). En dehors du talent des auteurs (Stephen Francis, Harry Dugmore et Rico Scharchel) et de sa justesse d’analyse, Madame & Eve devait également son succès au contexte politique et au regain d’intérêt né en France au milieu des années 90 envers la nation arc-en-ciel post-apartheid (35). Cette série, emblématique de la période de transition du début des années 90 (elle est née en 1992 dans le Weekly Mail & Guardian) se faisait remarquer par un ton caustique et détaché que l’on peut expliquer par l’origine des auteurs (Scharchel est né autrichien, Francis est américain, Dugmore est natif du Botswana) qui s’étaient rencontrés en travaillant à Laughing stock, un magazine satirique de la fin des années 80 créé par Gus Silber (36) et Arthur Goldstuck. De nos jours, bien que n’étant plus traduit en français, le trio continue à publier quotidiennement et à voir leurs strips édités dans des recueils annuels qui se montent à 19. Les deux derniers titres, Strike while the iron is hot (octobre 2009) et Twilight of the vuvuzelas (octobre 2010) font toujours partis des meilleurs ventes de « Cartoons & comic strips » du pays. Ils ont également publié en 1999, un recueil de 191 pages de dessins humoristiques sur Mandela, intitulé Nelson Mandela : a life in cartoons. Dans un pays où la bande dessinée et le dessin de presse sont, on l’a vu, « racialisés », Madam & Eve était la première série à casser les codes et à s’adresser à tout le monde en mettant en scène les relations entre blancs et noirs, ce qui sépare et ce qui… rapproche. Mais la recette ne prend pas à chaque fois. Leur série suivante, au début des années 2000, Ver & Dern, qui racontait les aventures d’un couple un peu paresseux et leurs amis bizarres,n’a pas réussi à trouver son public et a été arrêté depuis. Il n’en reste qu’un recueil toujours en vente, Vern & Dern files, disponible en Grande Bretagne (37).
Par son format de 4 cases se terminant automatiquement par une chute humoristique, son décor minimaliste, son style graphique épuré, Madame et Eve illustre surtout les rapports étroits qu’entretient le 9ème art sud-africain (et celui des autres pays d’Afrique australe) avec la caricature et le dessin humoristique. Cette proximité entre la bande dessinée et la presse est, on l’a vu, générale. La BD sud-africaine prend une forme graphique toujours très proche de la caricature et du dessin de presse. Ce qui pose problème. En effet, à la différence du dessin de presse, les séries satiriques ne se portent pas bien dans le pays. Si Madam & Eve a toujours du succès, elle est l’arbre qui cache la forêt. Il est loin le temps où la première grande série post-apartheid, Shoestring (née en 1993) de Robert Schorman était publiée dans 14 magazines et revues du pays. Aujourd’hui, les principaux strips sont américains. Le City paper de Johannesbourg est le seul média national à ne pas y avoir recours. Enfin, Bitterkomix, célébré en France, relève essentiellement de l’auto-publication. Tiré à un millier d’exemplaires, chaque numéro ne touche qu’un nombre limité de personnes souvent réduit à la communauté blanche.
Face à ce constat, une conclusion s’impose : raconter l’histoire du 9ème art sud-africain revient à épouser la grande histoire, celle que tout le monde retient. Car, dans ce pays plus qu’ailleurs, tout au long des 60 dernières années, l’art n’a été que le reflet de la société.

1. http://www.illustrators.co.za/index.html
2. Cette histoire vieille de plus de 150 ans est racontée en dessins dans un livre de K. Vernon, Penpricks, The Drawings of South Africa’s Political Battle-lines.
3. Hannibal sera remplacé en 1974 par Fred Mouton qui y est toujours !
4. On peut rajouter à cette liste l’adaptation graphique de Jungle jet, une série radiophonique connue. Elle dura de 1965 à 1985.
5. Décédé d’un accident de la circulation en 2001.
6. Dans Suid afrikaanse spot – en strookprentkunstenaars, une encyclopédie sur les dessinateurs de presse (« cartoonist ») datant de 1983, l’auteur (Murray Schoonraad) compte quatre non-blancs sur 380 artistes recensés : Nanda Soobben, Dikobe wa Mogale, Mogorosi Motshumi et Newell Goba.
7. Beaucoup sont recensés sur le site Africartoons : http://africartoons.com/cartoonist
8. Wits a accueilli les premiers travaux de Dov Fedler, l’un des dessinateurs-référence du pays au cours des 50 dernières années, ainsi que ceux de Richard Smith.
9. Terme utilisé pour désigner la presse non-gouvernementale, souvent critique vis-à-vis de l’apartheid.
10. Les bantoustans étaient les régions créées durant la période d’Apartheid en Afrique du Sud en (1961-1994) et au Sud ouest africain réservées aux populations noires et qui jouissaient à des degrés divers d’une certaine autonomie.
11. Il y eut d’autres BD sur le SIDA comme Loving in the nineties de Charlotte Peden (1993).
12. Dans le même genre, on peut citer, par exemple, Tomorrow people : countdown to democracy (1994) édité par Story circle.
13. http://www.themba.net/
14. Mthombothi propose également une série pour les enfants : Kolulu taktaki, disponible en 11 langues.
15. On compte également une biographie en BD de Mandela publié par Oskar jeunesse : La vie de Nelson Mandela par Rob Shone et Neil Reed.
16. Dans un pays où la cause afrikaner s’est appuyée sur « l’antériorité » de l’homme blanc qui serait arrivé dans un pays vide de toute population indigène, l’édition de ce genre d’ouvrages n’est pas négligeable.
17. Les BD en langue africaine sont rares. Elles n’existent que dans le cas de Bd didactiques, réalisées avec l’objectif d’informer. On peut citer par exemple une en sotho : Captain condom : Ntoa e tsoela pele en 1996.
18. http://www.supastrikas.co.za/comic
19. Siwela était de Kwamashu, un township près de Durban
20. Son blog est sur http://breignier.blogspot.com
21.Celle-ci a ouvert une page face book : http://www.facebook.com/group.php?gid=54657467444. Son site est sur http://www.jescamarisa.com
22. Cf. par exemple http://www.lokalkomiks.co.za/
23. A noter cependant un projet d’une anthologie australo-sud africaine qui devrait sortir en 2011, coordonné par Moray Rodha.
24. Ci joint son site : http://www.pepicandkraus.co.za
25. Propos recueillis et traduits par Laurence Le Saux, Bodoï, avril 2007.
26. The outrageous art of south africa’s Bitterkomix, the comics journal N°275, avril 2006.
27. Extrait de Ma mère making of – 2, blog des Editions çà et là : http://infoscaetla.over-blog.com/article- 6881275.html
28. Une nouvelle édition de l’ouvrage est sortie en début d’année 2011.
29. Interview cité dans http://www.evene.fr/livres/actualite/bitterkomix-botes-kannemeyer-daly-villiers-1899.php
30. Le titre de l’édition originale s’intitulait : The red monkey : the leaking cello case, publié en 2003 par un éditeur du cap, Double storey après une première publication dans SL magazine.
31. Chez L’association. ISBN 978-2-84414-286-3.
32. On peut rajouter Ina Van Zyl, qui a dessiné dans les premiers numéros de Bitterkomix et qui vit aujourd’hui aux Pays bas depuis 1996 où elle expose et publie des BD : par exemple le recueil Fly on the wall (2007)
33. Cf. http://www.cciba.sun.ac.za/
34. Igubu était composé de Moray Rhoda, Grant Muller, Vincent Sammy, Noel van Ster, Daniël Hugo, Karl Stephan.
35. On peut les découvrir sur http://www.madamandeve.co.za/
36. Gus Silber a également écrit It takes two to Toyi-toyi : a survival guide to the new South africa, ouvrage satirique sur la période de la transition, dessiné par Stidy.
37. Ce recueil est une réédition d’une première édition locale de 2001.
L’auteur a déjà écrit deux articles sur le sujet :

La BD d’Afrique et la France : l’exception sud-africaine : [africultures]
Zapiro, envers et contre tout : [africultures]///Article N° : 10008

  •  
  •  
  •  
  •  
  •  
  •  
  •  
  •  
Les images de l'article





Laisser un commentaire