L’explosion de la révolte hip-hop

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« Hip » signifie « affranchi » dans l’argot du jazz et « to hop » danser, avec une notion de compétition caractéristique de la danse de la rue. Le mouvement hip-hop, né dans les rues du Bronx à la fin des années 70, s’appuie sur trois formes d’expression : la musique (rap, ragga, beat-box…), l’art graphique (tags, graffitis), et la danse. Ensemble, elles forment une véritable culture avec ses codes, son langage, ses tendances et sa philosophie.
Une danse de résistance
Au milieu des années 80, le smurf (danse debout) et le break (danse au sol) traversent l’Atlantique et commencent à faire des émules en France, notamment grâce aux clips sur le petit écran et à l’émission phare  » Hip-Hop  » animée par Sydney sur TF1. Dans toutes les cités et les banlieues de l’hexagone, des milliers de jeunes issus de l’émigration se reconnaissent dans le hip-hop, ce mouvement créé par leurs « cousins » noirs américains, pour conjurer la violence des ghettos. Né dans la rue, le hip-hop exprime à la fois la révolte des jeunes et revendique des valeurs positives : entraide, refus de la drogue, de l’alcool et du tabac, espoir…
En quelques années, ce mouvement va connaître une véritable explosion en France. Tant à travers la musique rap que le graff’et la danse. Dans ce dernier domaine, à la suite de quelques compagnies pionnières, des dizaines de formations voient le jour. Progressivement, les danseurs se professionnalisent, les techniques s’enrichissent, le hip-hop s’ouvre à d’autres langages corporels. Si la prouesse et la démonstration acrobatiques sont initialement au coeur de cette danse, le besoin d’invention se fait rapidement sentir. Les codes et les « phases » (figures telles que la  » Coupole  » : tour sur le dos, le  » Spin  » : tour sur la tête,  » Thomas « ,  » Passe-passe « …) jusque là extrêmement structurés se mélangent à d’autres techniques : contemporaines, africaines, orientales.
La reconnaissance de l’art des banlieues
Depuis le début de la décennie, l’art rebelle des banlieues est passé du statut  » d’expression socio-culturelle marginale  » à celui de  » langage artistique à part entière « . Grâce au talent et à l’inventivité de quelques compagnies mais aussi et surtout à de grandes manifestations culturelles qui ont soutenu ce mouvement. Evénement annuel, les Rencontres des cultures urbaines de La Villette ont beaucoup contribué à la reconnaissance du hip-hop. En 1996, les Première Rencontres des cultures urbaines drainaient quelques 10 000 curieux venus de la banlieue parisienne comme du centre-ville. L’an dernier, un public deux fois plus nombreux se pressait pour découvrir les grands noms et les révélations de l’année. Sous le label hip-hop se cache aujourd’hui une grande diversité : troupes amateurs ou professionnelles, témoignant de différents degrés de maturité artistique, d’une écriture chorégraphique plus ou moins bien maîtrisée. En partenariat avec les Rencontres des cultures urbaines de cette année, nous avons tenu à présenter ci-après, en un choix forcément subjectif et conformément à notre spécificité, quelques compagnies parmi les plus marquées par l’Afrique de la programmation.

A Lire :
Claudine Moïse, Danseurs de défi, Indigène éditions, 1999. ///Article N° : 987

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