« La France a des problèmes de mémoire, elle connaît Malcom X mais pas Frantz Fanon, pas le FLN », rappe Rocé en 2006 dans l’album de musique Identité en crescendo. Douze ans plus tard, l’artiste apporte une réponse à ces « problèmes de mémoire » avec le projet Par les damné.e.s de la terre. Des voix de luttes 1969-1988. Cette compilation musicale regroupe 24 titres interprétés pendant la période des décolonisations et de la Guerre Froide. Des morceaux qui racontent une histoire de convergences des luttes, qui permettent de penser le présent. Le titre de l’album fait référence à une œuvre majeure « Les damnés de la terre » publiée en 1961 par le psychiatre et auteur anticolonialiste et indépendantiste, Frantz Fanon.
Parmi les voix représentées dans le projet musical de Rocé, il y a celles des indépendantistes antillais, des ouvriers (« Groupe culturel Renault »), des travailleurs immigrés pour une reconnaissance de leurs droits (« Carte de résidence »), celles d’une mémoire oubliée autour de l’esclavage (« Où sont les tamtam » de Guy Cornely), celles qui racontent les douleurs de l’exil (« Le Mal du pays » de Mano Charlemagne). La compilation crée une cartographie des luttes qui embrasse tous les continents.
Le titre Carte de résidence de Slimane Azem & Nourredine Meziane est l’un des 24 titres sélectionnés.
L’album Par les damné.e.s de la terre. Des voix de luttes 1969-1988, est disponible depuis le 2 novembre 2018 en autoproduction chez Hors-cadres.