En Tunisie, depuis la révolution de 2011, la bande dessinée est populaire. Avec une plus grande liberté d’expression de nombreux bédéistes se sont fait connaitre. Le collectif Lab619 est né de ce mouvement.
En janvier 2011, la révolution tunisienne met fin au régime du président Ben Ali. Une nouvelle liberté d’expression née. Des dessinateurs de presse partagent leurs travaux sur les réseaux sociaux. Les personnages de ces dessins deviennent célèbres. C’est le cas du Chat de la caricaturiste Nadia Khiari. Ce chat est un emblème de la révolution.
Le Lab619 est né dans ce contexte. Le nom vient de Lab, pour laboratoire et de 619 pour les trois premiers chiffres du code barre tunisien. Le collectif publie un magazine qui compte déjà 10 numéros. Les numéros ont pour sujets la migration, l’identité ou le futur. Les histoires du quotidien des tunisiens se retrouvent en images.
Pour mettre en avant les talents et rester indépendant, l’équipe du Lab619 a choisi l’autoédition : publier sans demander d’autorisation et d’argent aux institutions.
C’est souvent la débrouille qui permet de terminer un numéro. Le Lab619 est devenu une référence dans le monde arabe. Les lecteurs aiment découvrir les jeunes auteurs. Ils aiment aussi la liberté de ton. En 2019, le collectif a été récompensé par le Comics Guardian Award. C’est le principal prix en BD du monde arabe.
En 10 ans, le Lab619 aura accompagné une période importante de la Tunisie. Désormais des auteurs algériens, libanais ou marocains sont invités à publier dans les pages du magazine. Des nouveaux noms, des nouvelles plumes, des nouvelles histoires de quoi poursuivre toujours plus loin cette belle aventure.