On attend toujours avec impatience les livres sur Madagascar, et en particulier les beaux livres de photographies, tant il est vrai que le regard fixé sur papier peut nous révéler, à chaque fois, quelques beautés nouvelles.
J’attendais donc le livre qu’Eric Brasseur vient de publier à La Renaissance du Livre. Et les photos sont belles.
Mais
On a l’impression de consulter l’album souvenir de photos de vacances prises par quelqu’un qui ne sait plus très bien où il les a prises. Aucune indication de lieu, de date, de saison. Les quelque deux cents images se succèdent, gratuites, entre cartes postales et scènes saisies sur le vif. En quête de sens, le lecteur se raccroche aux beaux poèmes de Robert Mallet. Qui par ailleurs se suffisent à eux-mêmes et n’ont pas besoin d’être illustrés.
Le moins qu’on puisse écrire, c’est qu’on reste sur sa faim. Eric Brasseur explique, en introduction, qu’il a passé trois mois sur la Grande Ile pour en ramener ce reportage qui semble, si on le lit bien, destiné à faire rêver autant qu’à alerter devant les risques de disparition de » cette véritable Arche de Noé « . Trois mois, c’est le temps suffisant pour un périple au cours duquel ce serait bien le diable si on n’en ramenait pas matière à un album de ce type, superbement creux, parfaitement inutile. Avis aux amateurs : il y a encore des voyages à faire !
Pour conclure, en sept grandes pages, Xavier Van der Stappen retrace à grands traits les caractéristiques malgaches : culture, géographie, biodiversité, déforestation, crises politiques
une introduction brève mais consistante.
