Marie Ndiaye, ou l’inaccessible identitaire

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Homi Bhaba, citant Walter Benjamin, évoque l’idée que dans l’accumulation des ruines de l’histoire, nous trouvons à la fois le principe de construction via l’idée de l’édifice qui fut un jour bâtit et le principe de destruction via les fragments épars ou cumulés de ce dernier, de la même façon que civilisation et barbarie s’interpénètrent de manière inéluctable, l’une procédant de l’autre, et ne pouvant être dissociées, lorsqu’il s’agit de les analyser1. Cette image de « l’ange de l’histoire » qui ne cesse de fixer un passé dont il ne peut détourner son regard, tout en étant poussé par le souffle du progrès vers un avenir auquel il tourne le dos, se retrouve dans l’œuvre de Marie NDiaye. Ses personnages cherchent à embrasser un passé irrésolu, tandis qu’ils se trouvent en même temps, fatalement, chassés vers un avenir qu’ils ignorent, voyant au fil de cette course les vestiges de leur histoire s’amonceler, sans qu’il soit pour aucun d’entre eux ou d’entr...

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