Nouveautés du disque

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Décimus, Urban Caraïbes (Sono)
Georges Décimus est l’ex-bassiste du groupe mythique Kassav’. Il retrouve dans cet album son frère, Pierre-Édouard Décimus, pour illustrer la culture urbaine caraïbéenne, entre zouk rap et ragga. Onze plages dont le fameux Zouk La sé sel qui a fait le succès de Kassav, ici remasterisé et remis au goût du jour, entre scratch et programmation, sur un rap de Zéguino. Une surprise, la présence du Congolais Lokua Kanza, qui prête sa voix pour Doudou. L’album manque cependant de singularité dans la mesure il entre dans la lignée de tout se qui se fait aujourd’hui dans la musique caraïbéenne.
Tiken Jah Fakoly , Mangercratie (Blue Silver/Globe)
On connaissait Alpha Blondy, voici Tiken Jah Fakoly, né à Odienné (Côte d’Ivoire), reggaeman, et surtout porte-parole de la jeunesse africaine. Un discours franc et direct peignant le quotidien de n’importe quel pays africain : « Je ne fustige pas seulement les partis au pouvoir ; même ceux de l’opposition ont leurs défauts. Je le fais dans l’intérêt de l’Afrique« . Délivrance, Plus jamais ça, le Descendant, Don, Mangercratie, Djeli ou Crazy World sont pleins d’enseignement. Un album réussi, preuve que toute vérité est bonne à chanter.
Djessy, Sentimental (Lusafrica)
L’histoire de Djessy est un conte de fée. Dès sa première rencontre avec le styliste nigérien Alphadi, elle devient mannequin. Mais c’est pour la musique que son coeur balance. Grâce à Thierry Doumergue, elle enregistre son premier album en 1996. Elle confirme ses talents artiste avec Sentimental, où l’on retrouve la touche particulière de Guy Nsanguè, bassiste de Kassav. Neuf chansons dont on peut surtout retenir Lanmou Éternel, Rêve de papier et Sentimental. Finalement, le zouk est une histoire de sentiments.
Monique Séka, Yélélé (Globe/Sony)
On ne présente plus Monique Séka, la reine de l’afro zouk. Yélélé est une expression baoulé se traduisant par « tu as beau faire ». La chanteuse, qui accumule les succès depuis Tantie Affoué, son premier album sorti en 1985, confirme son savoir-faire. Elle a composé presque toutes les chansons, excepté Ami, Kin la belle et Deïni Deïni, ballade chantée en ashanti sur des rythmes ghanéens. Elle y joue de la guitare et est accompagnée par Mamady Diabaté à la kora. Un album intéressant sans toutefois présenter le meilleur de l’artiste.
Pawolka, Ethiopik (Globe music)
Pawolka mêle la parole (pawol) au tambour (ka). Cet ensemble musical, basé à Lyon, se définit comme le trait d’union entre l’Afrique et les Amériques. A travers Ethiopik, leur second album, il s’attaque à un problème de plus en plus exploré par les artistes de la diaspora : l’esclavage, source de la diversité des rythmes. Sur un son à la fois acoustique et électronique, où se mêlent tambour et piano, entre les textes tantôt chantés tantôt rapés en créole ou en anglais, difficile de suivre… mais le tout reste cohérent, les textes étant le fil conducteur. À suivre.
Toumani Diabaté et Ballaké Sissoko, New ancient strings (Rykodisc)
Toumani Diabaté est issue de la plus ancienne famille de griots. Fils de Sidiki Diabaté, c’est surtout à la fin des années 80 qu’il se fait connaître avec Songhaï, groupe qu’il a formé à Londres. Sidiki Sissoko est lui aussi un virtuose de la kora. Avant eux, leur père avait enregistré les cordes anciennes (Ancient Strings). En reprenant à leur compte cette oeuvre rebaptisée pour l’occasion New Ancient Strings, ils perpétuent la tradition. De Bi Lamban à Yamfa, en passant par Salama ou Kita, on se laisse transporter par les deux koras en accord parfait.

///Article N° : 2025

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