Dans les champs de canne à sucre à la Réunion, pour se donner du courage, les noirs chantaient. Le soir, autour du feu, il chantaient et tapaient dans les mains. Ce rythme, considéré comme un blues local est appelé le maloya. Il représente l’essentiel du patrimoine musical de la Réunion. Et Granmoun Lélé fait partie des anciens, de ceux qui la pratiquent encore comme l’époque. Il enregistre un nouvel album entouré de sa femme et de ses enfants. De chaque mélodie se dégage un parfum de liberté. Un air nouveau qui permet d’explorer d’autres horizons. Une autre façon de raconter son histoire tout en transmettant à la nouvelle génération.
Si la morna, rythme capverdien, est aujourd’hui connue au niveau international, c’est surtout par la voix de Césaria Evora. Il n’en demeure pas moins que sa forme actuelle est surtout l’uvre d’Eugenio Tavares et de B. Leza. Cet opus, qui pourrait aussi bien s’intituler Les incontournables de la Morna, rassemble les compositions des maîtres d’uvre de cette musique : B. Leza, Manuel de Novas, Amandio Cabral, Ney Fernandes, Entero Simas et Morgadinho. Un parfum de nostalgie et de rêve.
A cause de son militantisme, la chanteuse mauritanienne Malouna n’a pas toujours obtenu les faveurs du pouvoir dans son pays. On a plutôt cherché à la « bâillonner ». Issue d’une famille d’artistes et de griots, elle grandit dans la musique. Adolescente, elle accompagne ses parents et donne des concert. Elle va puiser dans son patrimoine et moderniser les musiques traditionnelles. Grâce à sa musique, un condensé des cultures arabes, elle va être reconnue au-delà des frontières de son pays. « Je chante le blues mauritanien » souligne-t-elle chaque fois qu’on l’interroge. Un blues qui rappelle à la fois le chant du désert, celui du berger, ou encore celui de l’Afrique du nord.
En 1993 le Posse Pee Froiss, composé de trois garçons, réveillait les consciences, donnait le ton et ouvrait la voix de ce qu’on allait désormais appeler le rap sénégalais. Depuis lors, plusieurs groupes ont vu le jour. Pee Froiss se distingue surtout par un rap assez militant scandé en wolof, en français ou en anglais, sur des sonorités africaines. Dix années de combat qui aujourd’hui portent leurs fruits.
Le groupe sénégalais Positive Black Soul s’est fait une place sur la scène internationale. Fini les galères du début des années 90 où le band, composé de Doug E. Tee et de Didier Awadi, cherchait à placer un titre sur la cassette Boul Falé. Cet opus, enregistré en 1997, le plus accompli, a failli paradoxalement ne jamais voir le jour pour des problèmes de contrat. Et c’t finalement à leur détriment des rappers que sort aujourd’hui l’enregistrement. Cela n’empêche pas le groupe de tourner sur les 5 continents. Cette uvre est à l’image de leur volonté de réussir dans le rap.
Aux Etats-Unis, une colonie assez importante de Caribéens s’est formée au fil des années. Ceux-ci viennent de Haïti, de Barbade, de la Martinique, de la Guadeloupe, et des îles parsemées au-dessus de la mer des Caraïbes. Au jazz se sont mêlées les musiques afro-cubaine, brésiliennes, latines et aujourd’hui caribéennes. Et des stars sont nées : Armstrong Jeune, Kenny Desmangles, Makarios Césaire
A New York, Greenwich Village, comme le quartier latin à Paris, accueille les artistes de toutes origines. Les musiciens se côtoient et les musiques nouvelles s’intègrent dans les répertoires. Et les rythmes caribéens s’y mêlent, s’adaptent et renaissent. Cet opus reflète la couleur musicale.
Chanteuse d’origine béninoise, Zeynab est soutenue dès son jeune âge par sa famille lorsqu’elle leur annonce que la musique est sa passion. Son père, amoureux de la musique soul l’encourage. Elle chante à l’école primaire et fait partie des groupes de lycée. Elle se démarque des autres par sa présence sur scène. Elle fait vibrer les foules en interprétant des chansons à la mode. Ce premier album montre l’étendue de son talent. On y découvre une artiste éclectique, capable d’interpréter des chansons aussi bien traditionnelles que modernes. Une voix puissante et harmonieuse.
Izé fait partie de la nouvelle génération d’artistes capverdiens capable d’adapter leur voix à n’importe quel rythme. Il pourrait aussi bien accompagner Stomy Bugsy de Césaria Evora. Lorsqu’il débarque en France avec sa famille, il est entouré de différentes couches de populations d’origines africaines. Pour survivre, il forge son identité entre son origine et son environnement. Il trouve l’équilibre dans la musique. Son album est le reflet de sa nature, entre Morna, Funana et Ragga. sa musique s’accommode des instruments traditionnels, le ferrogaïta sur des beats hip-hop.
Pour les aficionados, le maître djembé guinéen n’est pas un inconnu. Il est au devant de la scène nationale depuis l’indépendance de son pays en 1958. Chef-tambour pendant 26 ans, il sillonne le monde et propose une musique authentique, ancrée dans les traditions malinké, en phase avec notre époque. Une musique sacrée pour célébrer un mariage, une naissance, la récolte ; par le rythme, elle maintient le corps en éveil. Des proverbes pour éduquer, prévenir et construire ; par leur force la société garde son équilibre.
Les Hadzas sont les deniers chasseurs-cueilleurs de la Tanzanie, qui elle même regroupe différentes tribus. Le swahili est la langue par laquelle tout le monde communique. La musique des Hadzas se joue à l’aide du zézé, l’ancêtre du violon, ou d’une malimba, instrument que l’on connaît sous le terme de sanza, de mbira ou de kalimba dans d’autres régions d’Afrique. Elle se joue surtout à l’occasion des pratiques animistes. On peut ainsi observer des transes de groupes lors de certaines cérémonies, qui peuvent durer cinq à six heures. C’est aussi une musique de proximité, qui se joue selon l’atmosphère et l’ambiance locale.
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