Se souvenir, se recueillir : l’enjeu des mémoriaux en France

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Alors que le premier procès en France d’un génocidaire rwandais est en cours, les associations qui œuvrent pour la mémoire génocide des Tutsi se mobilisent en cette 20e année de commémoration. Elles attendent notamment l’inauguration d’un mémorial à paris.

Le jour officiel de la 20e commémoration du génocide rwandais est le 7 avril. mais c’est toute l’année que les associations porteuses de sa mémoire et soutiens des rescapés, telles qu’Ibuka et Cauri, font entendre leur voix. En 2010, Ibuka lançait une pétition en faveur de la création de mémoriaux aux victimes tutsi en France. Des Villes ont répondu à l’appel. En avril 2011, un premier monument du souvenir a été érigé à Cluny en Saône-et-Loire, ville d’adoption de l’actrice et ancienne miss France, Sonia Rolland, née à Kigali en 1981. puis en juin 2013, sous l’impulsion de l’association Intore Za, la ville de Dieulefit en Rhône-Alpes a instauré sa stèle commémorative, mais aussi une plaque en hommage à Jean Carbonare, un habitant connu pour avoir dénoncé la préparation du génocide en 1993. Le troisième mémorial a pris place à Bègles depuis novembre 2013, grâce à Adélaïde Mukantabana, présidente de l’association bordelaise Cauri. un autre lieu d’hommage va être inauguré en mai 2014 à Châlette-sur-Loing, ville du Loiret où est représentée l’association Ibuka.

Un mémorial à Paris ?

Les associations amies du Rwanda réclament à l’état depuis plusieurs années un mémorial à paris. Le voeu a été renouvelé lors des commémorations de 2013 dans une lettre ouverte au président de la République. Elles ont rappelé le rôle de ces édifices de commémoration « un lieu de mémoire est avant tout un lieu de recueillement. nous n’avons pas pu enterrer nos morts, ce qui nous condamne à l’errance. un endroit pour pouvoir nous retrouver, penser, prier, serait une contribution à cet impossible deuil », souligne Adélaïde Mukantabana. bien que le gouvernement et la mairie de paris aient donné leur accord en 2012 en faveur d’un mémorial qui pourrait voir le jour au cimetière du Père Lachaise, plusieurs rebondissements ont fait stagner le projet. Le président d’Ibuka France, Marcel Kabanda, déplore un manque de clarté : « nous aimerions simplement une réponse précise de la part de la mairie de paris et de l’état. ce ne sera pas un drame que l’inauguration de ce mémorial n’ait pas lieu en 2014, mais qu’on nous le dise ». Du côté de la ville de paris, Benoist Hurel, conseiller du maire, nous affirme que ce dernier souhaite voir ce projet aboutir, et espère qu’il passe en délibération au premier conseil du prochain mandat en mai. En attendant, Marcel Kabanda rappelle l’importance de la symbolique que pourrait porter ce mémorial : « ce ne serait pas un lieu destiné seulement aux victimes rwandaises. Dans le cadre de l’universalité, ce monument installé dans un espace public au retentissement national permettrait une commémoration citoyenne, et pas seulement communautaire ».

En savoir plus :

– Le collectif associatif Ibuka, créé en 1995, oeuvre pour la mémoire du génocide rwandais. il dispose de plusieurs antennes dans différents pays, dont Ibuka France, née en 2001 : www.ibuka-france.org

– L’association Cauri, créée à l’origine autour du génocide rwandais en 1994, s’est ouverte au militantisme pour le changement des relations franco-africaines : asso-cauri33.over.blog.com

– Le collectif des parties civiles pour le Rwanda est une initiative d’Alain et Dafroza Gauthier. concernés par le génocide, ils sont lancés depuis 2001 dans la poursuite en justice des criminels rwandais présents en france : www.cllectifpartiescivilesrw…///Article N° : 12379

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