Deux années déjà passées et nous sommes à nouveau engagés sur le chemin de l’aventure : celui, de la deuxième édition des Rencontres du Sud, le Mois de la Jeune Photographie d’Abidjan.
La notion d’aventure renvoie à l’imprévu, au hasard, au péril, au risque pris. Et c’est effectivement ce qui ponctue notre chemin, depuis que nous y sommes engagés.
Mais la notion d’aventure comprend aussi l’idée d’à-venir, de ce qui doit ad-venir, quoi qu’il arrive.
Nous n’avons pas dévié de notre chemin. Mais les attributs de cette notion d’aventure en ont modelé les contours ; a détermination et la certitude d’être en route, sur la bonne voie lui ont donné un lendemain.
Notre volonté de faire la promotion de la photographie de création s’est manifestée dans le choix de la thématique de cette 2ème édition : »Photographie et Mariage ». Une invitation à un exercice de création sur le thème pourtant classique du mariage
Avec cette confrontation, il s’agit de transcender l’objet photographique en tant que tel et de le faire exister au travers de sa relation au regard.
Des photographes et des plasticiens, prêts à assumer la part de risque inhérente à la création, ont bien voulu s’adonner à cet exercice artistique. Il en résulte une grande fresque dans laquelle chacun d’eux fait valoir sa propre représentation du sujet à traiter.
Notons parmi eux la présence de l’architectedesigner ivoirien Issa Diabaté dont le travail d’agencement et de construction d’objets trahit incontestablement sa qualité de designer.
Une telle participation enrichit le traitement de la thématique du mariage. Nous pensons aussi au seul écrivain qui a répondu favorablement à notre mariage, je précise, artistique, Mariama N’doye.
Des images sténopé, en passant par le regard cinématographique de Philippe Dollo, la fougue juvénile de Amah Rachel ou le regard frais et teinté d’humour de l’agence Encre Noire, ces différentes approches nous donnent du rêve à rêver.
Autour de ce travail thématique, d’autres photographies se risquent aux cimaises des lieux qui leur sont consacrés : il s’agit des expositions monographiques de Paul Kodjo et d’André Lützen.
La rencontre de ces différentes démarches sont comme des mélanges de saveurs qui mettent en valeur la stimulante fécondité des pouvoirs de la photographie.
La physionomie de cette 2ème édition est plutôt sans frontières : Nous abordons la topographie du Sud au sens large. En effet, Nous désirons contribuer à la reconnaissance de la photographie en Afrique tout en consolidant les échanges qui participent à l’affirmation de son identité.
Cette intention a pris forme à travers l’engagement spontané de personnes venues »de l’extérieur » et qui ont souhaité mettre leur énergie au service de cette rencontre aventureuse entre les différents suds.
Des difficultés d’organisation ne nous ont malheureusement pas permis de concrétiser ce projet avec certains de nos collaborateurs. Nous le regrettons sincèrement et nous leur témoignons tout notre respect compte tenu de la noblesse avec laquelle ils ont réagi à la situation. Est-ce sans raison que nous faisons allusion à l’aventure ? Elle est en effet tant d’ordre artistique qu’organisationnelle !
»Le noyau doit se fendre afin que le cur du fruit se présente au soleil » (Gibran, Le Prophète). Ainsi avons-nous connu la douleur dans cette aventure. Mais la foi à toute épreuve qui nous animait nous a permis d’arriver là où nous sommes. Nous n’en sommes que plus émerveillés d’y être avec vous. Puissions-nous partager avec vous ce temps de l’émerveillement et la part de joie que procure le langage de l’image.
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