Actes Sud, Collection « Afrique »

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Afrique d’oralité, de danse et de musique… L’image est tenace. Pourtant, derrière quelques monuments (Senghor le poète académicien, le Nigérian Wole Soyinka, les sud-Africains Nadine Gordimer et J.M. Coetzee, tous trois prix Nobel de littérature, Amadou Hampâté Bâ, le « vieux sage », ou Ahmadou Kourouma et son récent succès public), bien d’autres talents littéraires valent d’être découverts, non parce qu’ils sont « africains », « noirs », « négro-africains », « francophones », « anglophones » ou « swahilophones » mais parce qu’ils sont écrivains et que leurs œuvres, au même titre que d’autres, méritent de rencontrer leurs lecteurs. La collection « Afriques » veut se faire l’écho de cette richesse et de cette diversité, sans souci d’exhaustivité mais avec la volonté de donner une place, aux côtés des autres littératures du monde, à ces talents longtemps ignorés des scènes et des espaces littéraires. Elle réunit des publications directement écrites en français ou traduites de l’anglais, du portugais, de l’afrikaans et des grandes langues de communication africaines, sans autre forme de catégorisation raciale ou linguistique. Elle propose des textes de fiction, mais aussi des essais permettant de mieux connaître une part de ce continent, un moment de son histoire, un pan de sa créativité ou l’une de ses grandes figures. Elle se veut un lieu de découvertes, d’envies partagées, d’enthousiasmes transmis, dictés par le plaisir et l’émotion d’une lecture, par l’originalité d’une écriture et la pertinence d’un propos ; avec le souhait de mieux entendre ces terres du sud du Sahara, trop longtemps observées à travers le prisme déformant du regard de l’autre (quel qu’il soit et quelles que soient ses bienveillances) et à partir d’une lorgnette inexorablement posée sur un piédestal européen. Afriques au sud du Sahara mais dans les seules limites du continent car il nous semble qu’aujourd’hui la géographie est pertinente que l’histoire. Afriques avec un « s » car il s’agit bien d’un continent – et non d’un pays- constitué d’un ensemble de territoires, divers par leurs espaces, leurs passés, leurs religions, leurs langues et donc leurs littératures.
Bernard Magnier

Amadou Ampâté Bâ, Sur les traces de D’Amkoullel, l’enfant peul
Textes accompagnés des photographies de Philippe Dupuich, 1998/192 pages/ 27,13 euros
Adages, conseils, quatrains mystiques, fables didactiques, documents originaux, manuscrits, répliques savoureuses prononcées au cours d’entretien ou de causeries…se mêlent ici aux photographies de Philippe Dupuich, parti en 1998 sur les traces d’Amkoullel, l’enfant peul.
« Un bel album souvenir du génial griot ».
Amkoullel, l’enfant Peul
Mémoires (Mali), 1991/416 pages/ 24,50 euros/ et Babel n° 50 (10 euros).
Ce livre, qui raconte la petite enfance et l’adolescence de l’auteur dans le mali du début du 20eme siècle, révèle la formation d’un des esprits les plus brillants de l’Afrique noire.
Oui mon commandant !
Mémoires (Mali), 1994/400 pages/ 24, 50 euros/ et Babel n° 221 (10 euros)
Amkoullel, qui commence à noter tous les récits oraux dont il deviendra le dépositaire, mûrir en homme sage, capable de porter sur le monde un regard perspicace, subtil et rigoureux.
« Qu’est-ce qu’un sage ? Un savant désarmé dont les paroles allument des lumières jubilantes dans les brumes de nos esprits. Amadou Hampâté Bâ fut-il est- cela. »
Henri Gougaud, Télérama.
« Ses livres portent la vie encore brûlante »
Amma Darko
Récit traduit de l’anglais (Ghana) par Agnès Pavy
1997/190 pages/ 14, 94 euros
Le destin d’une villageoise du Ghana devenue prostituée en Europe. Descente aux enfers contée dans une justesse de ton où se conjuguent la naïveté, la douleur et une rare sincérité, ce livre est le premier roman d’une jeune Ghanéenne aujourd’hui retournée dans son pays.
« Ce premier livre retient l’attention par la force qu’il dégage, entre la brutalité du témoignage et la fausse naïveté. »
Jean-Luc Douin, Le monde des livres.
« Le style ample, réaliste et direct décrit avec une douloureuse clarté le sort de ces femmes humiliées. »
L’Humanité dimanche.
Philippe Dupuich et Alain Lorraine, La Réunion, île de mille parts.
Textes et photographies, 2001/96 pages/22, 71 euros
Floraison de la canne à sucre, coupe de bambous ou « cuite » du géranium, cérémonie malbar, sortie de messe, lecture du coran ou jour de l’an chinois, facteur à Mafate, coiffeur à Saint-Louis, musiciens des rues ou joueurs de dominos dans les hauts de Sainte-Suzanne…Quarante-sept photographies de Philippe Dupuich illustrées par seize textes de l’écrivain Alain Lorraine pour un portrait de l’île en noir et blanc, dans toutes les facettes de son intimité. L’île de la réunion, dans l’âpre beauté de ses paysages, dans le métissage de sa population, dans ses rites et cérémonies, dans sa quotidienneté, dans ses « mille parts ».
Helon Habila, En attendant un ange
Roman traduit de l’anglais (Nigeria) par Elise Argaud
2004/288 pages/ 21 euros environ
Lomba, jeune journaliste envoyé par son rédacteur en chef pour couvrir une manifestation, a été arrêté. En prison, la mort rode et la violence est insupportable. Pour surmonter la peur, Lomba écrit des poèmes d’amour que le directeur de la prison détournera à son usage personnel, ce qui, dans l’immédiat, permettra à Lomba d’échapper au pire.
Au-delà des murs sombres reviennent les souvenirs, les voix et les l’histoire des proches de Lomba. Et c’est ainsi que se dessinent l’horreur de ce pays, la violence du régime mais aussi le quotidien des personnages leurs amours, leur naïveté, leurs héritage politique et leurs espoirs…
Pour son premier roman, Helon Habila plonge dans le quotidien de la terreur et du chaos Nigérian. Observation lucide et sans excès du désarroi et dénonciation des persécutions dont est victime la population nigériane des années 1190, ce livre ne doit pas pour autant être abordé dans sa seule dimension politique. Comme sons héros, Helon Habila est écrivain, et l’originalité de son travail tient non seulement à son écriture à la fois ample, poétique et d’une efficacité incontestable mais aussi à la densité de la trame narrative qui restitue sans aucun didactisme l’atmosphère du pays. Héritier de Wole Soyinka ou de Ken Saro-Wiwa, ce jeune romancier écrit sur l’intime, le sensible, et c’est donc en touchant à l’universel qu’il nous rend accessibles la mécanique et la complexité de la société nigériane.
Chenjerai, Hove Ossuaire
Roman traduit de l’anglais (Zimbabwe) par Jean-Pierre Richard 1997/192 pages/ 15, 24euros
Dans ce roman primé en 1989 par le prestigieux Noma Award for Publishing in Africa surgit la bouleversante figure d’un « cœur simple », lors de la guerre de libération du Zimbabwe. Un puissant portrait de femme et de mère capable d’affronter toutes les oppressions. Un roman qui invite à entretenir la sagesse de l’espoir.
« Avec ce roman phare, Hove démontre que les écrivains du continent noir d’aujourd’hui sont parvenus à forger un mode d’expression à la fois traditionnel et moderne qui leur permet non seulement de retranscrire au plus près les souffrances de l’Afrique mais aussi de redonner forme à ses espoirs ».
Denise Coussay, Le monde des livres
« Livre de maison, l’ouvrage est aussi de réconciliation avec l’ancien occupant et, surtout, une célébration poignante, pessimiste, de la femme qui s’efforce d’échapper à la tradition ».
Odile Felgine, L’Autre Afrique
Ombres
Roman traduit de l’anglais (Zimbabwe) par Jean-Pierre Richard 1999/160 pages/ 15, 09 euros
« Ombres est né il y a longtemps, le jour où j’ai vu deux jeunes gens, qui s’aimaient, choisir de mourir au lieu de vivre », écrit l’auteur. Sur fond de drame historique, Chenjerai Hove met en scène la tragédie d’une famille marquée par l’exode et la misère.
« C’est un roman de la division entre le dire et le sens, sur fond de partage du langage entre les colonisés et les colonisateurs, et de guerre de libération dans la Rhodésie raciste d’avant le Zimbabwe. »
Marc Guiliani, continental
Ancêtres
Roman traduit de l’anglais (Zimbabwe) par Jean-Pierre Richard 2002/224 pages/19, 50euros
Au Zimbabwe, au cœur d’un village, les histoires des uns font le devenir des autres. Les ancêtres donnent et reprennent la vie, leurs voix hantent les rêves et parlent dans les têtes.
À travers une mosaïque de destins, Chenjerai Hove dépeint l’histoire d’un pays brisé par l’intrusion brutale des colons, la guerre civile, les multiples déplacements de populations et la misère. De l’éternel rêve des pères pour le pays de Gotami au silence des mères fuyant les mariages arrangés, des larmes des petits recherchant leurs racines à l’humiliation d’un peuple entier à qui l’homme blanc a pris la terre et profané les sanctuaires, ce livre est un chant d’amour, douloureux et poétique, pour « ces villageois armés de leurs seules lances et de mots et d’espoir ».
« Les souvenirs d’enfance du romancier Zimbabwéen Chenjerai Hove ou une fable poétique sur fond de guerre et de conflits coloniaux ».
Catherine Bédarida, Le Monde des livres
« Un des romanciers africains contemporains les plus talentueux ».
Tirthankar Chanda, L’Humanité
Antjie Krog, Country of my skull
(Titre provisoire) Traduit de l’Anglais (Afrique du sud) par Georges Lory
C’est en 1994 que l’Afrique du Sud organise pour la première fois de son histoire des élections libres et démocratiques. Après trois siècles de colonisation et quarante années d’apartheid, annoncer la réconciliation s’annonce alors comme une gageure, présidée par Desmon Tutu, prix Nobel de la paix, la commission vérité et réconciliation est chargée de dresser un état des lieux des violations des droits de l’homme perpétrées entre 1960 et 1993. Elle écoute les victimes et les bourreaux afin de faire éclater la vérité publiquement, pour éviter que de tels évènements se reproduisent. A partir de 1996 et pour plus de deux ans, chaque jour ou presque apporte aux Africains du sud son lot de révélations sordides concernant le passé du pays. Connue surtout jusque là pour sa poésie, la journaliste Antjie Krog s’est engagée avec ferveur auprès des personnes qui ont pris la parole dans le cadre de la commission ou dans son sillage. De la création officielle de la commission vérité et réconciliation, en 1994, à la conférence de presse de Robben Island, en 1998, du témoignage des anonymes à ceux des figures non repentantes comme Winnie Madikizela Mandela ou l’ancien président Piether Botha, elle brosse le tableau d’un pays captivant qui réussit son passage de la dictature à la démocratie. Aussi poignant que percutant, Country of my skull donne la parole aux oppresseurs et aux opprimés à travers le récit d’une femme qui ne cache rien de ses impressions, de ses émotions, de ses indignations ni de ses questionnements face au témoignage de gens ordinaires qui ont rencontré brutalement- et souvent tragiquement- le cours de l’Histoire. Country of my skull a été porté à l’écran par John Boorman, avec Juliette Binoche et Samuel L. Jackson.
Ibrahima Ly, Toiles d’araignées
Roman (Mali), 1997/ 412 pages/ 9 euros/ Babel n° 296
Parce ce qu’elle a refusé d’épouser le fiancé de soixante-dix ans que son père lui destinait, Mariama, une jeune et belle africaine du Bélaya, est jetée en prison. Elle y découvre un monde d’horreurs quotidiennes, d’humiliations, de sévices et de terreur. Pour survivre dans cet enfer terrestre où ses compagnons de misère ont perdu toute trace d’humanité, elle tente de préserver le peu de dignité qu’il lui reste et qui lui permet de croire qu’elle n’est pas encore réduite à l’état de bête. Inspiré de fait autobiographiques, ce texte dur et réaliste dénonce les travers d’une société dans laquelle le droit du plus fort a valeur de législation. La tradition africaine soumet les femmes aux hommes et les jeunes aux vieux ; la nouvelle Afrique indépendante est régie par les riches. Et Mariama est une femme, jeune et pauvre…
« Une description au vitriol d’une société ou domine la loi du plus fort. »
L’Autre Afrique.
« Un récit particulièrement dur où s’exprime (…) tout l’espoir de justice et de tolérance d’un écrivain. »
Antoine Spire, croissance.
« Ce long récit accuse. Il met en cause la tradition et un système d’éducation qui font de l’obéissance la valeur absolue. »
Marie-Thérèse Deffontaines, le monde des poches.
Jamal Mahjoub, La navigation du faiseur de pluie
Roman traduit de l’anglais (Soudan) Par Anne WadeMinkowski et Francis Baseden, 1998/ 180 pages/16,46 euros.
De retour sur la terre de son père, Tanner vit une errance mouvementée dans le désert soudanais. Une aventure politique et amoureuse et une quête identitaire sur fond d’espionnage et de guérilla.
« Jamal Mahjoub fait glisser ses mots comme les grains de silex roulent dans la poignée de sable ».
Fabrice Lanfranchi, L’Humanité.
Le télescope de Rachid
Roman traduit de l’anglais (Soudan) par Madeleine et Jean Sévry, 2000/ 352 pages/ 21, 20 euros/ et Babel n° 492 (8 euros).
Roman d’aventures, roman de formation, quête métaphysique et fabrique de rêves, ce livre interroge la science at la foi dans leurs antagonismes, le monde musulman et le monde chrétien, et invente un héros magnifique dont le questionnement audacieux sert de contre poids à la bêtise et à la brutalité des fanatiques de tout bord.
« C’est un beau livre, riche de sagesse et d’enseignements ».
Lire, mars 2000.
Le train des sables
Roman traduit de l’anglais (Soudan) par Madeleine et Jean Sévry, 2001/ 352 pages/ 21, 90 euros/ et Babel n° 622 (9euros)
Roman d’aventure, chronique historique, épopée guerrière, ce livre retrace l’histoire su Mahdi, sorte de visionnaire millénariste ayant tenté d’organiser la résistance du peuple arabe au dix neuvième siècle, entre le soudan et l’Egypte, face à l’avancée de la colonisation.
« Un texte érudit qui flirte avec la philosophie ».
Valérie Thorin, l’intelligent jeune Afrique.
Là d’où je viens
Roman traduit de l’anglais (Soudan) par Madeleine et Jean Sévry, 2004/ 416 pages/ 24, 50 euros
Sur le point de divorcer, Yasin est prié de s’éloigner quelques jours avec son fils Léo. Au volant d’une merveilleuse 504 Peugeot, ils traversent l’Europe… et revisitent la mémoire de Yasin : son enfance au Soudan, sa mère anglaise, son éducation britannique sont autant de souvenirs et d’influences qui aujourd’hui composent son devenir. Et c’est dans cet ample tumulte des origines que Yasin et son fils vont se chercher, s’apprivoiser, se rassurer et s’aimer…
Nimrod, Les jambes d’Alice
Roman (Tchad), 2001/ 144 pages/ 13, 57 euros
Dans un Tchad déchiré par les assauts répétés de la guerre civile, le récit de trois longues semaines d’un exil amoureux, entre un jeune professeur de français et son élève.
« Attention, pierre précieuse ! Attention, diamant littéraire ! »
Nicolas Rey, le figaro étudiant.
« Le poète Tchadien Nimrod mêle avec grâce le fantasme d’un homme et la lâcheté révélée par la guerre. »
Marc Blanchet, Le matricule des anges.
Sol T. Platje, Mhudi
Roman traduit de l’anglais (Afrique du Sud) par Jean Sévry, 1997/312 pages/ 21, 04euros
Épopée guerrière, poème lyrique célébrant les liens étroits unissant l’Homme à la nature et au cosmos, roman d’amour, chant à la gloire de la femme africaine, récit d’aventures, saga historique, ce roman est un texte fondateur de la littérature africaine.
« Un bouquin qui offre le plaisir fou d’aventures épiques au bout d’un continent dont on découvre de mieux en mieux la vraie culture ».
Le Maine libre
« Plaatje donne à ses personnages l’épaisseur du réel et c’est avec plaisir que le lecteur les accompagne jusqu’au bout de leur voyage. »
La libre Belgique.
Ike Oguine, A Squatter’s Tale
Roman traduit de l’anglais (Nigeria) par Carole Vittecoq
À travers le voyage et les déconvenues d’une jeune nigérian parti sur les traces de son oncle émigré aux Etats-Unis, ce premier roman offre un regard africain sur le continent américain et la communauté afro-américaine. Il sort la création africaine du seul espace « originel » tout en conservant le lien avec le continent. La personnalité attachante du héros, son « rêve américain », sa confrontation avec l’envers du décor, ses désillusions et sa dérive ne manquent pas d’émotion et de gravité, tempérées par la dérision, la (fausse) naïveté et l’humour qui l’émaillent.
Pepetela, L’esprit des eaux
Roman traduit du portugais (Angola) par Michel Laban, 2002/114 pages/ 13, 90 euros
À la fin des années 1980, dans un quartier de la capitale angolaise, des immeubles s’effondrent, en douceur, dans un nuage de poussière. Pendant ce temps, un jeune couple plein d’ambition entreprend de grands travaux d’aménagement dans sa résidence. Ce roman met en scène la corruption, la misère et la guerre, auxquels fait écho, non sans humour, le récit poétique d’une enfant, petite Cassandre africaine à l’écoute de la déesse Kianda, qui autrefois aurait élu domicile dans le lac situé sous les décombres…
« Il y a dans l’esprit des eaux un discours sur le monde qui dépasse les enjeux prosaïques d’une fable moralisatrice. »
N.A., Libération
« Voici un truculent traité de décomposition. »
Vincent Hugeux, Le vif/ L’Express
Ken Saro-Wiwa, Sozaboy
(Petit militaire)
Roman traduit de l’anglais (Nigeria) par Samuel Millogo et Amadou Bissiri,1998/ 320 pages/ 22, 56 euros/ et Babel n° 579 (9euros)
Pour les beaux yeux d’Agnès, Méné endosse l’uniforme. Mais nous sommes en pleine guerre du Biafra, inscrite dans toutes les mémoires comme la symbole de l’agonie d’un peuple et singulièrement de ses enfants. Ce livre est le récit d’un perdant conté dans une langue superbe d’invention, un anglais « pourri » selon l’auteur, adapté en français de l’Afrique de l’Ouest par deux traducteurs Burkinabés. Dans la préface à l’édition anglaise (1994), William Boyd écrivait : « Le roman Sozaboy est le fruit d’une cruelle expérience personnelle, mais il est écrit d’une main de maître et avec raffinement en dépit de son style apparemment primaire et naïf. Il véhicule aussi avec autant d’habileté et de dextérité un profond message moral qui transcende son époque et son contexte. Les petits militaires sont légions et de par le monde on ne fait que détruire leur vie. Le roman Sozaboy n’est pas seulement un grand roman africain, c’est également un grand roman qui milite contre la guerre, l’un des meilleurs que le vingtième siècle ait jamais produit. »
« De ce vivace témoignage d’une époque pour le moins troublée, Ken Saro-Wiwa la musique qui rend son écriture à la fois bouleversante et profondément harmonieuse. »
Sandrine Fillipetti, les inrockuptibles.
Accusés de meurtre et condamnés par un tribunal d’exception à la suite d’une mascarade de procès, Ken Saro-Wiwa et huit de ses compagnons ont pendus le 10 novembre 1995.
Wole Soyinka, Ibadan, les années pagaille
Mémoires traduits de l’anglais (Nigeria) par Etienne Galle, 1997/ 512 pages/ 25, 61 euros
Un docu-roman autobiographique écrit par le prix Nobel de littérature aux prises avec ses souvenirs de jeunesse (1945-1965). Sur les bancs de l’école, au collège anglais, ûis lors de ses études à Londres ou à Paris, de retour au pays quand il commence à monter ses premières pièces de théâtre, au cours de ses voyages à Cuba ou au Ghana, on suit Maren, double à peine caché de l’auteur, qui gagne bientôt à l’université le surnom d’Akínkòyí, le perturbateur. Dans toutes les circonstances de sa vie publique ou privée, au fil d’évènements graves ou d’anecdotes cocasses, il donne l’image d’un homme indépendant, libre, drôle, inventif, entreprenant et courageux, conscient du poids de la tradition de son pays et de la modernité à conquérir. Et ce récit de formation d’une conscience rebelle est une véritable école de vie et de lutte.
« Ibadan est un récit agité et polémique. »
Catherine Bédarida, Le monde des livres.
Treize œuvres auxquelles il faut ajouter Femme Noire, Femme Africaine et La Plantation, un roman inspiré de la situation au Zimbabwé

///Article N° : 4231

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