Afrilivres : miroir des livres disponibles édités en Afrique francophone

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Avant Afrilivres, il y avait une multitude de bibliographies disséminées ici et là, à rechercher dans des catalogues d’éditeurs, des revues spécialisées comme pour les livres de jeunesse Takam Tikou de l’association La Joie par les livres, Notre librairie de l’Association pour la diffusion de la pensée française (ADPF), les bibliographies sélectives de l’APNET et le grand catalogue des livres disponibles africains de Hans Zell (www.africanpublishingcompanion.com). Informations morcelées ou vendues à prix d’or, informations mélangeant gaiement production française et production africaine, informations bibliographiques critiques et non commerciales, données obsolètes… Résultat : la plupart des professionnels du livre en Afrique, et d’ailleurs, accèdent à ces informations par bribes de temps en temps et courent après les livres pour les acheter.

Afrilivres ne couvre pas encore la totalité des maisons d’édition repérées dans chacun des 19 pays francophones africains, mais en prend le chemin. Afrilivres est une initiative collective créée fin 2001 par un groupe d’éditeurs africains soutenus par la revue Africultures et par l’Alliance des éditeurs indépendants avec pour objectif immédiat de rendre visible la production de livres en vente et édités en Afrique, ainsi que la commercialisation aisée au Nord d’une sélection de titres. Un catalogue collectif des livres disponibles sur internet, mis à jour en permanence, constitue la partie visible de ce programme rendu possible par le soutien du ministère français des Affaires étrangères et de l’Agence intergouvernementale de la Francophonie.
Ces 19 pays ont environ une centaine d’éditeurs actifs. En novembre 2003, ils étaient plus de cinquante à avoir rejoint Afrilivres et à présenter leurs catalogues de titres disponibles sur le site www.afrilivres.com, soit plus de 1 167 titres dont 819 pour les adultes et 348 pour la jeunesse. Plus de la moitié ont adhéré à l’association du même nom dont le siège actuel est à Cotonou, au Bénin. Seize éditeurs sont diffusés et distribués dans les pays du Nord par Servédit, une société française dont le siège est à Paris et qui propose aussi une librairie et un comptoir de vente.
Insérer ici à peu près les graphiques n° 1, 2, 3 et les tableaux n° 1, 2 (cf explication sur le chemin de fer)
Le courage d’éditer
La majorité des maisons d’édition ont été créées au milieu des années 90 (cf. graphique n° 1). Environ 93 % des sociétés sont indépendantes et 7 % ont dans leur capital l’Etat et/ou des groupes étrangers comme EDICEF et Hatier (filiales d’Hachette), EDITIS (nouveau nom de Vivendi Universal Publishing), groupes français, Beauchemin International et Hurtubise HMH, groupes canadiens. Ces groupes ont des participations dans le capital des Nouvelles éditions ivoiriennes – NEI (privés ivoiriens 50%, EDICEF 30% et Etat 20%), du Centre d’édition et de diffusion africaines – CEDA (Hatier 40%, privés ivoiriens 31%, Etat ivoirien 20%, HMH 9%) en Côte d’Ivoire ; Hamaria (Beauchemin International) au Burkina Faso, les Nouvelles éditions africaines du Sénégal – NEAS (EDICEF, Nathan), les Editions des écoles nouvelles africaines du Sénégal – EENAS (Beauchemin International) au Sénégal (participations majoritaires pour Beauchemin) ; Afrique-Editions (Hurtubise HMH) en République Démocratique du Congo, la filiale d’EDICEF au Gabon, Editions gabonaises-EDICEF (EDIG-EDICEF). Les NEAT (Nouvelles éditions africaines du Togo), en difficulté actuellement, auraient encore dans leur capital des participations du groupe EDITIS.
Leurs créateurs, nés au moment des indépendances, ont une moyenne d’âge de 40 ans. Ils ont été pour certains et certaines d’abord auteurs (Moussa Konaté, Béatrice Gbado). Ce sont majoritairement des hommes même si l’on compte quelques femmes. Ils ont suivi des études supérieures dans leur pays et parfois en Europe. Ils ont aussi été, et sont encore parfois, professeurs d’université.
Les maisons d’édition sont installées dans les capitales sauf une exception sénégalaise dont la société siège à Saint-Louis du Sénégal. Ces éditeurs font tous preuve de courage et de persévérance vu les contextes dans lesquels ils éditent. Ils sont très peu soutenus par les institutions, les banques les ignorent, voire les poursuivent, les coopérations bilatérale et multilatérale ne les aident pas suffisamment, ils ont des concurrents féroces comme les multinationales du Nord (surtout françaises et particulièrement Hachette et EDITIS – Vivendi Universal Publishing), Les Classiques africains, Présence Africaine, mais aussi les ONG qui éditent et distribuent gratuitement ou à un prix symbolique, les instances de leurs gouvernements qui soit participent aux importations massives soit éditent à leur place et/ou sont les donneurs d’ordre de commandes au Nord.
Je te diffuse, tu me distribues…
Les éditeurs se diffusent et se distribuent eux-mêmes dans leur pays. Dans les autres pays, les éditeurs sont aussi les diffuseurs et distributeurs de leurs confrères. Ils travaillent directement avec les librairies professionnelles ou/et par terre pour vendre leur production ou écouler les stocks d’invendus. Ces libraires professionnels sont une fois sur trois aussi des éditeurs, ce qui pose immédiatement la question de la concurrence. Un diffuseur et/ou un distributeur qui n’est ni éditeur, ni libraire, serait peut-être plus égalitaire dans son travail, même si les questions d’intérêt des livres, de remises – entre 10 et 30 % – donc de chiffre d’affaire, jouent en faveur ou non d’un travail efficace et de qualité. Cependant, dans 5 des 19 pays, 12 distributeurs proposent leurs services aux éditeurs, mais seuls quelques-uns peuvent se permettre ce coût ; les Nouvelles messageries de la presse parisienne (société française, filiale d’Hachette, NMPP) détiennent des participations dans le capital de quatre de ces distributeurs.
La solution actuelle n’apparaît pas comme satisfaisante. La mise en place de petites structures indépendantes dans chaque pays n’est pas un projet utopique et ne semble pas non plus irréalisable en termes budgétaires.
Quand les concentrations au Nord engendrent les concentrations au Sud
Alors que la France affiche un catalogue des livres disponibles de plus de 450 000 titres pour 2003 (cf. encadré L’Edition en France), 50 éditeurs de 14 pays africains proposent 1167 titres. En 2004, Afrilivres recensera l’ensemble des titres des éditeurs des 19 pays : une centaine d’éditeurs et plus ou moins 2 000 titres. De grandes disparités subsistent par pays. Il n’y aurait, par exemple, aucun d’éditeur en République Centrafricaine. Le Niger en compte trois, le Rwanda un. Ces disparités profitent aux éditeurs africains les mieux positionnés, notamment aux Nouvelles éditions ivoiriennes (NEI) et au Centre d’édition et de diffusion africaines (CEDA) de Côte d’Ivoire qui éditent déjà une partie des livres scolaires de leur pays. Ces conditions plus favorables procèdent d’abord de longues batailles menées par ces éditeurs, batailles gagnées plus facilement par la présence de participations de puissantes multinationales dans leur capital. Ces atouts permettent à ces deux maisons d’éditer dix fois plus de titres de littérature générale, de développer un fonds de livres de jeunesse plus important, et des livres grand public comme ceux de la collection Adoras (romans sentimentaux dans un contexte africain) de NEI, véritable succès dans toute la sous-région et certainement meilleures ventes des titres édités en Afrique. NEI et CEDA ont ainsi respectivement 125 et 147 titres au catalogue Afrilivres dont 39 et 74 titres en jeunesse, soit environ un quart de la production totale de livres et surtout un tiers de la production de jeunesse (cf. les graphiques n° 2 et 3 et les tableaux n° 1 et 2). Il convient de saluer la qualité des deux catalogues dont les titres répondent incontestablement à la demande.
Plus de 7 000 salariés dans le secteur du livre
Dans les 19 pays, le nombre de structures travaillant, ou déclarant travailler, dans la chaîne du livre est de 1 054, dont 109 éditeurs, 78 libraires, 215 imprimeurs, 636 bibliothèques – lecture publique, scolaires, centres de documentation, universitaires, associatives, etc. -, 12 distributeurs et/ou importateurs dans seulement cinq pays dont quatre filiales des NMPP, et deux importateurs, un au Mali et un autre au Burkina Faso. Ces sociétés et/ou bibliothèques déclarent employer au total 6 872 personnes, dont 648 dans l’édition, 800 dans la librairie, 3 182 dans l’imprimerie, 935 dans les bibliothèques et 300 dans l’importation, la diffusion et distribution. Ces chiffres sont approximatifs : ils proviennent des déclarations des éditeurs d’Afrilivres, des réponses aux enquêtes reçues et des données des pré-rapports de préparation de la réunion acheteurs/vendeurs de livres organisée par la CNUCED/CCI (1) en mai 2003 à Dakar, rencontre organisée en partenariat avec l’Agence intergouvernementale de la francophonie.
La Côte d’Ivoire et le Cameroun sont en tête tant en nombre de structures qu’en nombre de personnes salariées ; ces deux pays sont aussi en tête avec les plus importants chiffres d’affaires du livre ainsi que pour les montants de leurs importations de livres français (cf. tableaux n° 3 et 4).
Le secteur de l’imprimerie concentre près de la moitié des effectifs pour à peine un quart des structures. Ces imprimeries impriment essentiellement des travaux de ville (cartes de visite, prospectus…), de la presse mais très peu de livres. Beaucoup d’entre elles sont encore des organismes plus ou moins sous la tutelle de l’Etat ou à la merci des marchés de l’Etat (formulaires administratifs, presse nationale). Le cas du Togo est intéressant : une imprimerie fabrique le quotidien national, proche du pouvoir, et emploie 300 personnes.
Ignace Hien, éditeur au Burkina Faso, écrit :  » Il y a une soixantaine d’imprimeries au Burkina Faso, mais elles sont toutes versées dans les travaux de ville. Elles manquent de personnels techniques compétents pour le travail du livre et sont équipées de machines de seconde main souvent dépassées. En somme, elles sont sans capacité de production, qualitativement et quantitativement parlant.  » Mais ce constat n’est pas une généralité car dans les pays étudiés, des imprimeries disposent de moyens performants de production. En revanche, la cherté du papier pousse les éditeurs à imprimer de plus en plus en Tunisie et en Europe, essayant de trouver le meilleur rapport qualité/prix, considérant les différents postes de coûts (cf. Le livre et la politique), soit la fabrication, le transport… Le papier et autres intrants sont non seulement onéreux à l’achat mais aussi surtout fortement taxés à l’importation ; il est donc plus intéressant de fabriquer dans un pays où ceux-ci sont moins taxés ou moins chers, et de réexporter les livres finis qui ne subissent plus de taxes à l’importation.
La question du papier est un des points clés de la fabrication sur place ; en effet, il n’y a pas de papeterie dans les pays étudiés, et pourtant beaucoup sont producteurs de bois. Deux projets de création de papeterie ont existé et ont malheureusement échoué. Les raisons de ces échecs restent opaques. Cependant, le ministère de l’Industrie, du Commerce et de la Promotion de l’emploi du Bénin (2) annonce le projet d’achat de machines de transformation de pâte à papier en papier (c’est le cas de l’Afrique du Sud qui produit avec cette technologie son papier sur place). Si ce projet se réalise, la fabrication locale du papier pourrait changer considérablement la chaîne du livre : prix, diffusion, distribution.
L’édition en langues africaines
Sur une population totale de près de 200 millions de personnes, pratiquement chaque individu parlerait au moins une des 16 langues africaines qui, selon l’expression de l’Agence intergouvernementale de la francophonie, sont les  » possibles langues partenaires du français « . Dans ces 200 millions, l’OIF compte 25 millions d’élèves apprenant en français et 3,2 millions apprenant le français. Ces élèves font partie du groupe de personnes comptabilisées dans les 46 millions de celles appelées francophones (20 millions) et/ou francophones partiels (usage du français dans un contexte limité, 26 millions). Ces données agrégées à partir de nombreuses sources d’informations (3) offrent quelques indications des lecteurs potentiels dans les pays étudiés. Car parler ne veut pas dire écrire et lire…
Une écrasante majorité de ces apprenants en français et du français sont des jeunes de moins de 20 ans. Et tous ces francophones le sont aussi si nous regardons les taux d’alphabétisation pour les moins de 15 ans. Les taux sont bien sûr beaucoup plus forts dans les villes que dans les campagnes et que les filles et les femmes sont sous-représentées dans ce potentiel de lecteurs, même si leur nombre augmente, encore trop lentement, depuis 10 ans. Or, la production des éditeurs africains est majoritairement en langue française, langue officielle dans les pays étudiés, mais aussi une production pour les adultes – seulement 348 titres de jeunesse sur les 1 167 titres disponibles.
En 2003, un premier roman écrit en wolof vient de paraître chez un éditeur de littérature générale sénégalais (cf. interview de Boubacar Boris Diop). Cet événement signe-t-il de nouveaux temps africains ? Les livres en langues africaines devraient voir leur nombre s’accroître grâce à des politiques nationales d’éducation où le bilinguisme entrerait enfin dans les petites classes comme c’est le cas du Mali aujourd’hui, bientôt du Sénégal. Mais déjà l’éditeur canadien Beauchemin, anticipant ces nouveaux enjeux, est présent dans le capital d’éditeurs en langues nationales, comme les éditions Hamaria au Burkina Faso. Tout récemment, Beauchemin vient de prendre une part majoritaire dans le capital des EENAS au Sénégal (cf. encadré Coopération canadienne). D’autres sont déjà présents, comme les coéditions du Caméléon vert avec l’éditeur Kalaama, toujours au Sénégal. Comme le demande Sarah Turquety :  » Le livre en langues africaines restera-t-il longtemps africain ?  » (cf. Editer en langues africaines).
Des prix grevés par les coûts de production
Sachant que 200 millions de personnes sont des locuteurs d’au moins une des 16 langues africaines codifiées, pourquoi l’essentiel de la production est-elle en langue française ? A notre question :  » Editez-vous en langues africaines ? Et en quelle langue éditez-vous ? « , seuls 14 éditeurs répondent  » oui  » à la première question et le français l’emporte à la seconde. Cependant, quelques-uns éditent quelques livres en anglais, et un seul éditeur des 19 pays observés édite en arabe ou en graphie arabe (le CODESRIA au Sénégal).
Parmi ceux qui éditent en langues africaines, nous retrouvons en tête les éditeurs du Sénégal (6 éditeurs), puis le Mali (3), le Burkina Faso (2), le Rwanda (1), la Côte d’Ivoire (1) et la Guinée (1), soit 14 éditeurs dont deux ne sont pas encore dans le catalogue Afrilivres. A côté de ces éditeurs, beaucoup d’associations et/ou d’ONG, des structures publiques et/ou parapubliques, voire des structures associatives confessionnelles (se réclamant d’obédiences catholique et musulmane) éditent un grand nombre de brochures et/ou de petits livres en langues nationales et/ou bilingues (surtout la Bible et le Coran commentés). Ces brochures et/ou livres  » papier pauvre  » (livres dont la qualité est souvent inférieure à la moyenne), sont soit distribués gratuitement, soit vendus à un prix symbolique (de 100 à 1 000 FCFA). En revanche, cette production a un tirage beaucoup plus élevé (10 000 exemplaires en moyenne) que les livres édités en français (tirage à 1 000 exemplaires en moyenne et un prix moyen de 3 000 FCFA).
Les lecteurs et lectrices d’Afrique, potentiels acheteurs des livres, ont un pouvoir d’achat relativement faible. Les salaires moyens varient selon les fonctions et les pays. Ils oscillent entre 30 000 Francs CFA pour un pays comme le Mali et 200 000 F CFA en Côte d’Ivoire ou au Gabon. Un livre vendu en moyenne 3 000 F CFA peut ainsi représenter 10 % du budget mensuel.
La composition du prix du livre en France est différente de la composition du prix du livre en Afrique. En effet, la diffusion et la distribution occupent entre 42 et 62 % (4) du prix de vente TTC en France, alors qu’en Afrique, c’est le coût de la fabrication qui représente parfois plus de 50 % (inclus les frais de réimportation des livres dans le cas de la fabrication à l’étranger). La difficulté dans les pays étudiés est de combiner un faible tirage et un prix de vente acceptable pour la population. La coproduction et la coédition permettent aux éditeurs d’abaisser les charges de fabrication (cf. Alternatives solidaires).
Le prix du livre en Afrique est libre, à l’exception du livre scolaire dont le prix peut être réglementé dans les circuits légaux. Parfois, dans le même pays, il subit des variations inexpliquées. Les éditions CEDA de Côte d’Ivoire se plaignaient ainsi du prix de vente de leurs livres au Mali, pays où le prix du livre est le plus cher d’Afrique de l’Ouest.
Droits d’auteur : le poids des gros
Les livres disponibles Afrilivres sont écrits et/ou illustrés par 849 créateurs pour un total de 1 167 titres édités (cf. tableau n° 5). La Côte d’Ivoire (CEDA et NEI), disposant du plus grand nombre de livres disponibles, arrive naturellement en tête avec presque 300 auteurs et illustrateurs. Les écrivains de Côte d’Ivoire sont nombreux et certains sont connus : Kourouma, Adiaffi, etc. NEI et CEDA attirent non seulement les auteurs de Côte d’Ivoire mais aussi de nombreux auteurs venus du continent africain. N’oublions pas que ces éditeurs achètent des droits aux éditeurs de la sous-région, du continent africain, et qu’ils obtiennent aussi des conditions d’achat de droits avantageux auprès de leurs partenaires du Nord (CEDA et NEI ont dans leur capital des participations de Hachette, EDITIS et Hurtubise HMH). Les éditeurs qui achètent ou vendent des droits en dehors de CEDA et NEI sont peu nombreux. C’est par exemple le cas du Figuier qui a acheté et vendu des droits à Gallimard, et des éditions GTI qui ont vendu des droits à la télévision nationale burkinabé.
Des professionnels sans formation
Tous se forment sur le terrain, ils apprennent à éditer en éditant. Néanmoins, les professionnels citent les formations – trop courtes – de l’APNET, de l’Agence de la Francophonie et du Centre africain de formation à l’édition et à la diffusion (CAFED, Tunis) ou celles du ministère français des Affaires étrangères. Mais beaucoup déplorent le manque de formations et/ou de filières des métiers du livre dans leurs pays respectifs.
Ignace Hien, président de l’Association des éditeurs du Burkina Faso écrit, en parlant du CAFED de Tunis et de l’Ecole des bibliothécaires, archivistes et documentalistes (EBAD) de Dakar :  » Ce sont des institutions qui font du bon travail. Aujourd’hui, l’édition africaine, il faut le reconnaître, a été renforcée grâce au CAFED. Malheureusement, rien n’a été prévu ni fait pour le suivi des stagiaires formés. C’est ainsi que certains disparaissent dans la nature avec leur savoir-faire, d’autres sont employés dans des domaines n’ayant rien à voir avec ce pour quoi ils ont été formés, etc. Depuis quelques années, ces deux institutions sont en perte de vitesse ; elles n’ont plus leur engouement de départ et donnent l’impression d’une certaine lassitude prématurée. « . A la question des formations au Burkina, il répond :  » Ces formations n’existent pas en tant que telles. L’université de Ouagadougou avait un projet d’ouverture de la filière formation aux métiers du livre pour la rentrée 2000/2001 ; cela ne s’est pas réalisé et on ne sait pas pourquoi. Seule l’Assedif (Association des éditeurs du Faso) se bat, depuis sa création en 1998, pour organiser des ateliers de formation sur différents thèmes au profit des acteurs du livre sur toute la chaîne. « .
Serge Kouam, directeur du maison d’édition camerounaise, répond :  » Une formation en édition est donnée au niveau de l’université de Yaoundé II Soa et les enseignements sont assurés à l’intérieur de l’Ecole supérieure des sciences des techniques de l’information du Cameroun (ESSTIC). Il vient également de se tenir la première session d’une formation certificative à caractère régional organisée par l’APNET avec l’appui de l’Agence intergouvernementale de la francophonie dans la même école. « .

1. CNUCED/CCI : Conférence des Nations Unies pour le Commerce et le Développement, Chambre de Commerce International.
2. Rapport de préparation acheteurs vendeurs, CNUCED/CCI, Dakar, mai 2003.
3. Atlas de la Banque mondiale 2002, Rapport mondial sur le développement humain, PNUD 2002, elles-mêmes retraitées par l’Organisation internationale de la Francophonie (OIF) et publiées dans La Francophonie dans le monde 2002-2003, Organisation internationale de la francophonie, conseil consultatif, Larousse (Hachette), 2003.
4. S’y ajoute un pourcentage de la part éditeur, estimé entre 11 et 20 %, pour la réalisation des catalogues, l’envoi des services de presse, etc. Le pourcentage du coût de la fabrication varie entre 15 et 19 % du prix TTC et les droits d’auteur sont de 8 à 12 %.
///Article N° : 3170

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