Al’lèèssi – une actrice africaine

De Rahmatou Keïta

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 » Je suis la fille de l’eau, le fleuve ne peut pas m’avaler « . Zalika Souley puise dans son origine l’indiscipline qui lui permettra malgré le qu’en dira-t-on d’être la grande actrice du cinéma nigérien.  » Si les insultes pouvaient tuer, il y a longtemps que je serais morte et enterrée, souligne-t-elle. Je me suis mise au karaté et au judo pour me défendre !  » Le Retour d’un aventurier, Le Wazou polygame, Cabascabo, Saïtane, Le Médecin de Gafiré, Nuages noirs… Les images magnifiques de ces films essentiels et trop méconnus alternent avec des plongées dans l’intimité de ce personnage hors du commun, restée pauvre parce que mal payée certes, mais aussi parce qu’elle flambait vite l’argent qu’elle gagnait. Ce sont les contradictions vitales de ce personnage attachant que restaure avec finesse Rahmatou Keïta : elle saisit l’actrice dans son quotidien : toilette, cuisine, prière… tout en lui donnant la parole, magnifiant ainsi sa présence humaine et sa beauté de femme à la fois respectueuse et insoumise.
La construction du film sur une journée concourre à l’homogénéité de son propos. Les anecdotes croustillantes sont légion, ainsi que les témoignages d’amis, souvent drôlissimes, élargissant le destin d’une actrice au tableau historique du cinéma nigérien. Il se termine dans la nuit, à l’image de l’état actuel du cinéma nigérien. Le film en devient plus qu’un témoignage sur une femme magnifique : un passionnant hommage aux pionniers du cinéma africain.

///Article N° : 2920

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