Benanteur, Empreintes d’un cheminement

De Djilali Kadid

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Excellente initiative de Djilali Kadid, journaliste-critique d’art et peintre, que d’avoir donné la parole – et disséqué son œuvre – à l’un des peintres algériens les plus connus et les plus prolifiques. Benanteur est non seulement un peintre au talent reconnu sur le plan international mais également un graveur très doué qui a illustré une centaine de livres de poètes entres autres. Kadid, qui ne cache pas son admiration pour l’artiste, affirme que les termes qui expriment le mieux son émotion devant sont art sont : lenteur, exigence, inquiétude ou sérénité, patience et impatience, insatisfaction et minutie… Après une introduction brillante de l’oeuvre, Kadid se lance dans un entretien fleuve passionnant avec Benanteur qui évoque sa période de formation à l’école des Beaux Arts durant les années quarante dans une ville d’Oran très « attirante sur le plan artistique », de son départ qu’il ne soupçonnait pas définitif pour Paris, d’autres artistes algériens prestigieux comme Guermaz ou Khadda.. En passant, Benanteur définit joliment la grandeur de l’artiste :  » Le grand peintre est celui qui sait écouter ce qu’elle (la peinture) dit…  » ; la postérité :  » C’est la peinture qui reste, non le peintre, si génial soit-il. L’homme s’efface malgré tout son génie…  » ; du rapport de la calligraphie avec la peinture dont les lois respectives sont inconciliables ; de sa passion pour l’oeuvre de Giotto, de Patinir ou de Cosme Tura ou des japonais Hokusai, Outamaro et Hiroshige. Kadid pousse également l’artiste dans les cordes en lui parlant de l’engagement de l’art. Benanteur est formel :  » Dans un tableau, il s’opère une distance intérieure qui rend l’engagement au sens politique impossible ou illusoire...  » Tout le livre est de la même veine et se lit d’un trait. Benanteur est non seulement un peintre talentueux, mais il sait aussi parler de l’art avec une très belle autorité (16 quadrichromies de l’oeuvre de l’artiste accompagnent le texte).

Benanteur, Empreintes d’un cheminement, de Djilali Kadid, Ed. Myriam Solal, 1998, 214 p. 145 FF.///Article N° : 559

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