« creer, c’est ma maniere a moi de positiver la crise »

Entretien d'Andry avec Hanitra Rasoanaivo

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Africultures : La crise politique, pour vous, c’était quoi ?
Hanitra Rasoanaivo : En fait, j’ai vécu la crise sur deux volets. Il y a eu d’abord le plus évident, le grand découragement qui a gagné tout le monde. Avec le pouvoir d’achat des Malgaches qui se dégringolait, pas de spectacle, pas de vente d’albums. Rien. Il fut même un temps où j’étais prête à tout laisser tomber. Car même notre carrière internationale s’en trouvait affectée. Nous devions par exemple jouer dans un festival à Zanzibar. En pleine crise, et avec les perturbations au niveau des vols aériens, il nous était impossible d’y aller.
A. : Et l’autre volet ?
H.R. : La crise, je l’ai aussi vécue à travers les diverses émotions qui ont émaillé des événements dramatiques qui se sont déroulés tout au long. Mais je n’ai pas fait que regarder et être émue. J’ai évidemment couché quelques lignes sur le papier : les prochaines chansons de Tarika. Créer en m’inspirant des derniers événements, c’est ma manière à moi de positiver la crise. »
A : Vous parlez d’émotions mais pas de révolte…
H.R. : Bien sûr que je suis révoltée. D’ailleurs, je suis en révolte permanente. Comment voulez-vous rester insensible au spectacle de tous ces morts, toutes ces destructions ? Je me souviens que je me suis rendue à Ifatihita pour voir le pont qu’on venait de dynamiter… Ce jour-là, tout ce que j’ai ressenti, c’était une grande colère.
A : Et pourtant, vous ne vous êtes pas engagée politiquement, contrairement à certains de vos congénères…
H : J’ai toujours pensé qu’un artiste n’a pas à s’engager politiquement. Ce n’est pas ce que son public attend de lui. La politique, je m’en suis toujours tenu éloignée. Ceci dit, concernant les derniers événements, je n’avais pas de préférence pour tel ou tel candidat. J’étais pour le changement. C’est tout.

///Article N° : 2962

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