L’intérêt majeur du livre de Bella Ola, paru en 2012 réside dans l’emploi de denrées typiquement continentales.
Les graines de courge, le manioc, le saka-saka restent pour la plupart des gastronomes de la métropole, des produits méconnus parce qu’ils n’ont pas (encore) eu l’occasion d’en apprécier les saveurs et les potentialités d’utilisation dans la préparation d’un plat. Même chose pour l’okok, sorte de liane commune dans le sud camerounais, connue lement sous le nom d’ambiare ou de fumbwa, dont les feuilles une fois cuites et mêlées à l’arachide écrasée, à un cube de bouillon, à du piment et de la sauce graine, donnent une sauce agrémentant une viande ou un poisson séché. On découvre également l’attiéké, semoule de manioc cuite à la vapeur, plat national du Golfe du Bénin et les galettes d’arachides roulées en feuilles de bâtonnets. Le consommateur a tout à gagner avec ces denrées, du point de vue gustatif mais également diététique – l’okok, égapar exemple, est riche en acides aminés et en protéines. Ce livre est aussi porteur de toute une culture populaire que la diaspora met un point d’honneur à entretenir. C’est le cas avec le pépé-soupe, plat caméléon à base de poisson ou d’abats. La nourriture apparaît ainsi comme un marqueur culturel d’importance. Bref, les recettes ici proposées engagent non seulement le lecteur à se familiariser avec l’art de cuisiner en Afrique mais constituent une excellente introduction à l’étude des civilisations africaines dans toute leur diversité.
Cuisine actuelle de l’Afrique noire, Éditions First – Gründ, Réédition 2012 – D’Alexandre Bella Ola et de Joëlle Cuvilliez.///Article N° : 13408