Dakar chante son deuxième FILID sous les auspices du poète-président

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Du 26 au 29 juillet, le monde du livre bat à Dakar au rythme du festival international de littérature de Dakar (FILID), dont le thème de cette édition 2023 est « Patrimoine littéraire et écriture contemporaine ».

Pendant cinq jours, son directeur, Abdoulaye Fodé Ndione, accueille des auteurs, des éditeurs et des critiques venus du Sénégal, de Côte d’Ivoire, de RDC, du Mali, de Guinée, de France ou de Belgique, à qui il a souhaité la bienvenue en leur offrant une visite privée du musée Léopold Sédar Senghor, installé dans l’ancienne demeure du président et dirigé par Mariama Ndoye, ainsi qu’une découverte du très beau et très inspirant salon estival des arts visuels présenté jusqu’au 17 août à la Galerie nationale des Arts.

Si le grand théâtre Doudou Ndiaye Coumba Rose a accueilli ensuite la cérémonie d’ouverture et la conférence inaugurale d’Abdoulaye Racine Senghor, de nombreux autres lieux culturels ont également ouvert leurs portes aux débats, donnant un aperçu de la richesse et de l’implication des institutions culturelles sénégalaises. Pour ne retenir de l’ampleur des tables rondes que l’aspect particulier de l’exil et des langues nationales comme éléments du patrimoine littéraire et moteur des écritures contemporaines, l’autrice ivoirienne Tanella Boni résume superbement la question : où qu’il soit, un écrivain peut se sentir en exil, y compris chez soi, où qu’il soit, un écrivain emporte ses bagages avec lui et s’enrichit de ses expériences, et n’est nulle part en exil, y compris ailleurs.

Les journées sont denses, enchaînant jusqu’à six tables rondes du matin au soir, autant d’occasions de rencontres et de découvertes, dont le récent beau livre de Werewere-Liking qui permet d’appréhender la complexité d’un parcours à la croisée des arts plastiques, du spectacle vivant et de la littérature. Et, comme souvent, des vœux aussi sont formulés, tel cet appel des éditeurs du continent à se fédérer pour faciliter la coopération entre professionnels et la circulation du livre. Il y a quelques mois, à la rentrée littéraire de Bamako, le même souhait se faisait entendre et avait donné lieu à un début d’organisation. Il n’est sans doute pas si utopique de rêver que ces deux espoirs se croisent au-dessus du ciel de Dakar, pour que les différentes manifestations du continent, profitant de leur dynamique notoire des dernières années, débouchent enfin, au-delà des débats, sur de vraies conversations.

En forme de clôture, manière également de patienter jusqu’à la prochaine édition,  samedi 29 juillet, des récitals de poésie et slam accompagnent la remise du prix international de littérature Cheick Hamidou Kane décerné à Beyrouk, du prix du roman sénégalais Racine Senghor, qui a récompensé Khalil Diallo pour L’Odyssée des oubliés et du prix international de poésie Annette Mbaye d’Erneville, pour Tanella Boni. Le premier et le troisième de ces prix, ouverts aux écrivains du monde entier, constituent une originalité unique, qui ne fait pas que prôner un décloisonnement, mais le met en œuvre, plaçant ainsi le continent devant tous les autres et faisant de la langue la vraie patrie des livres et des écrivains.

 

Annie Ferret Dakar,  juillet 2023

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Un commentaire

  1. Balla Camara le

    Pourquoi les jeunes ecrivains du senegal Oriental tel que Balla Camara l’auteur du  » Le rêve effondré de ma jeunesse  » ne sont pas invités?

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