Pour devenir Haïti, il fallait que Saint-Domingue, colonie singulière à plus d’un titre, conjugue divers mouvements émancipateurs.
La proclamation de l’indépendance de la colonie française de Saint-Domingue, qui reprit aussitôt le nom indigène d’Haïti, eut lieu aux Gonaïves le 1er janvier 1804, il y a deux siècles aujourd’hui. La rupture du lien de subordination coloniale entre la France et sa plus puissante colonie était unilatérale et brutale ; elle s’avéra irréversible. La première république fondée par les anciens esclaves qui avaient imposé l’abolition de l’esclavage dix ans plus tôt venait ainsi bouleverser l’ordre colonial du Nouveau Monde et perturber pour longtemps les relations politiques, commerciales et financières entre l’Europe et les Amériques, d’une part, à l’intérieur du vaste continent américain lui-même, d’autre part.
L’indépendance d’Haïti, aboutissement de la Révolution de Saint-Domingue, s’inscrit à la croisée des trois grands mouvements révolutionnaires qui ont traversé les sociétés atlantiques, entre le dernier tiers du XVIIIe siècle et le premier tiers du siècle suivant : la Révolution française qui proclama haut et fort, » à la face de l’univers « , les droits de l’homme ; la Révolution des esclaves, dont Saint-Domingue fut l’archétype et l’épicentre ; les Révolutions du Nouveau Monde, aboutissant à la naissance d’Etats souverains là où il y avait depuis des siècles des empires coloniaux. La proclamation de l’indépendance des Etats-Unis inaugura ce cycle, continué par les indépendances des colonies espagnoles et portugaises au début du XIXe siècle. La proclamation de l’indépendance d’Haïti procède ainsi, simultanément, de ces trois révolutions : elle fut sans aucun doute un des aspects majeurs de l’impact de la Révolution française, l’application la plus conséquente des principes de liberté et d’égalité proclamés en France, même si cette lecture universaliste des droits de l’homme n’avait été ni prévue ni souhaitée par la plupart des rédacteurs du texte voté le 26 août 1789. Elle fut aussi une révolution anticoloniale, aboutissant, comme en Amérique du nord vingt ans plus tôt et comme en Amérique espagnole un peu plus tard, à la création d’un nouvel Etat souverain. Elle fut enfin, et ce fut bien là son aspect le plus nouveau et le plus inquiétant pour les métropoles, une » révolution nègre « , aboutissement d’un long processus de refus de l’esclavage et de maintien, contre toutes les répressions et toutes les politiques de déculturation, d’un sentiment profondément enraciné d’appartenance à l’Afrique, ce que Franklin Midy désigne par la formule » l’imaginaire d’un pays afro-créole « .
Ainsi, bien qu’incontestablement à la croisée des » révolutions atlantiques « , l’indépendance d’Haïti fut un phénomène unique, d’une complexité déroutante, croisement de plusieurs mouvements historiques bien connus pris isolément mais dont le télescopage a donné naissance à une société et à un Etat inédits, projetés dans le concert des Nations à un moment où l’idée même d’une » émancipation des peuples coloniaux » restait étrangère à la pensée occidentale qui, tout à l’opposé, préparait les fondements théoriques d’une nouvelle vague de colonisation qui allait faire de l’Europe, ou plus exactement de ses seules grandes puissances navales, la maîtresse de territoires immenses, en Afrique, en Méditerranée, en Inde et en Extrême-Orient. Deux siècles après ce 1er janvier 1804, il est utile et nécessaire de porter son regard sur les origines et les fondements de cet Etat de type nouveau, né d’une insurrection victorieuse contre la servitude, transformée en une guerre de libération nationale après que la métropole eût radicalement changé d’orientation coloniale en voulant rétablir l’esclavage après huit années de » liberté générale « .
Sans naturellement reprendre ici l’histoire de cette colonie, il importe d’en esquisser à grands traits les caractères singuliers qui faisaient d’elle un monde colonial à part. En moins d’un siècle de présence française sur la partie occidentale de la grande île, le mode de mise en valeur avait radicalement changé, formant un vif contraste avec la partie espagnole, encore massivement vouée à l’élevage extensif des bufs et des cultures vivrières pour approvisionner les navires en route vers l’empire espagnol du continent. La » partie française » était au contraire devenue l’île à sucre par excellence, exportatrice de ce précieux produit pour une clientèle étendue à l’Europe tout entière. C’était le premier producteur mondial de sucre ; la canne envahissait l’espace cultivé jusqu’à se rapprocher d’une quasi monoculture qui ne laissait guère de place aux autres cultures d’exportation (café, indigo, etc.) et moins encore aux cultures vivrières.
De cet impératif dicté par l’exportation de quantités toujours croissantes de sucre, découla des conséquences de portée immense que bien peu de contemporains avaient décelées au moment de la splendeur de la » perle des Antilles « .
La suite inéluctable de cette course à la production sans cesse plus grande de sucre, alors même que l’on était dans l’incapacité d’améliorer les rendements, était la mise en culture de superficies toujours plus grandes, par extension des défrichements et par recul des cultures non sucrières. Mais, là comme ailleurs aux îles d’Amérique, le moteur de cette croissance extensive était la main d’uvre servile. Ainsi la priorité absolue donnée au sucre, pour répondre à une demande en forte hausse, eut pour conséquence l’importation de quantités toujours plus grandes d’esclaves, grâce à un essor sans précédent de la traite, tant licite que de contrebande. A la fin des années 1780, l’intensification de la plantation sucrière, dévoreuse de main d’uvre plus que tout autre culture tropicale, fit de la Saint-Domingue française la plus forte concentration esclavagiste de toute la Caraïbe, voire de l’Amérique entière. Il y avait, sur une superficie modeste, plus de 500 000 esclaves, pour moins de 30 000 Blancs et 25 000 » libres de couleur « . Au même moment, la Jamaïque n’en comptait pas plus de 230 000, Cuba beaucoup moins encore et les Etats-Unis n’avaient, sur leur immense territoire des Etats du Sud, qu’à peine 700 000 esclaves, soit un rapport entre non-libres et libres de l’ordre de 30 % pour les Etats sudistes, contre plus de 90 % dans la colonie française.
Le besoin de main d’uvre esclave porté à ce point eut une autre conséquence, elle aussi mal perçue à l’époque : le poids des esclaves nés en Afrique, ceux que les textes qualifient de bossales par opposition aux esclaves créoles, nés dans la colonie, a augmenté très rapidement dans les années 1770-1780, pour atteindre, au moins dans le Nord de la colonie, la proportion exceptionnelle dans les sociétés coloniales de 60 % de l’ensemble des non-libres. Or, et c’était une des préoccupations principales des premiers administrateurs des îles au XVIIe siècle, il était admis qu’un nombre trop important d’Africains, par rapport aux Blancs et aux Créoles de couleur, constituait un risque majeur pour la colonie : cette population déracinée, arrachée par la violence à sa terre natale, encore attachée aux murs et aux religions d’Afrique, ne pouvait être durablement soumise que par un rapport de force qui excluait tout espoir de victoire d’une révolte d’envergure. Les nécessités du commerce colonial, surtout après 1763, avaient fait disparaître ces précautions des premiers temps de la colonie : pour avoir toujours plus de sucre, les colons, encouragés par le pouvoir royal, avaient rassemblé à Saint-Domingue toutes les conditions d’un soulèvement en masse des esclaves.
La réalité de la société coloniale était encore plus complexe que la classique division binaire entre maîtres blancs et esclaves noirs. Ici, beaucoup plus que dans les petites Antilles et que dans les îles anglaises, une catégorie nouvelle avait lentement mais puissamment émergé : les » libres de couleur « . Composée de Noirs affranchis, de Noirs nés libres et surtout (et de plus en plus) de » sang-mêlés « , souvent qualifiés de » mulâtres » dans les textes. Cette catégorie, en croissance rapide, était née du métissage complexe entre Blancs et femmes esclaves, puis entre Blancs et mulâtresses, enfin au sein de la société émergeante des » sang-mêlés « . Libre juridiquement, ces » gens de couleur » étaient souvent aisés, propriétaires de terres et d’esclaves. Mais, préjugés de couleur oblige, ils ne pouvaient prétendre à la pleine égalité des droits avec les Blancs de la colonie : une législation discriminatoire les tenaient en lisière de la société coloniale, les frappant d’interdits pour les vêtements, les noms de famille, les professions à exercer…
Ainsi il y avait deux catégories de possesseurs d’esclaves, aux droits inégaux. Cette situation existait dans toutes les colonies à esclaves (l’affranchissement était un droit du maître et il n’avait jamais été possible d’empêcher le métissage, même quand les mariages entre couleur différentes étaient prohibés), mais nulle part ailleurs qu’à Saint-Domingue le poids social des » libres de couleur » n’était aussi important : ils représentaient une population presque égale à celle des Blancs (souvent non résidents permanents pour une partie d’entre eux), possédaient environ 30 % des terres et 25 % des esclaves. Il y avait bien une élite de couleur, mais elle était reléguée à un rang subalterne, autant en vertu du » préjugé de couleur » qu’en raison d’une idée fortement ancrée dans les mentalités des colons selon laquelle cette inégalité fondée sur la séparation stricte des » races » étaient le rempart le plus efficace contre les révoltes serviles. Accorder l’égalité des droits aux mulâtres eût brisé cette » barrière morale » entre les couleurs et eût fait croire aux Noirs qu’eux aussi pouvaient devenir les égaux des mulâtres. C’était oublier que seules les milices formées de mulâtres étaient capables de chasser les Noirs fugitifs et de réprimer les insurrections d’esclaves.
Cet édifice, d’apparence puissante et prospère, fut violemment secoué par l’impact de la Révolution française, qui prônait un ordre fondé sur des valeurs qui en elles-mêmes condamnaient l’esclavage, même si la décision d’abolir n’était pas envisagée à court terme par l’immense majorité des dirigeants révolutionnaires.
Ce furent d’abord les colons qui virent dans la Révolution un espoir de libération de la tutelle écrasante à leurs yeux de la métropole : tutelle politique, fiscale et commerciale. Les événements révolutionnaires de 1789 eurent ainsi pour première conséquence coloniale le réveil des ambitions autonomistes blanches à Saint-Domingue, exprimées à maintes reprises depuis les années 1760 et remises au devant de la scène par le triomphe des colons américains qui avaient créé un Etat distinct de la métropole. Cet autonomisme blanc n’eut certes pas l’ampleur du soulèvement armé des Insurgents d’Amérique du Nord vingt ans plus tôt ; il n’en ébranla pas moins l’équilibre politique de la colonie, notamment au moment où l’Assemblée de Saint-Marc prétendit créer un véritable pouvoir local quasi indépendant de Paris. Vouée à l’échec, cette revendication autonomiste des colons fut pourtant une première faille dans les rouages du système en place.
Le second ébranlement vint des mulâtres qui, s’appuyant sur la Déclaration des droits de l’homme, exigèrent la fin des mesures ségrégationnistes qui les frappaient depuis trop longtemps. Le refus, sous la pression constante des colons, opposé par l’Assemblée constituante d’accéder à leurs demandes déclencha l’insurrection armée des plus combatifs d’entre eux, prenant l’exemple du tiers état français qui venait de détruire la Bastille par les armes. L’insurrection, déclenchée en septembre 1790 sous l’impulsion de Vincent Ogé, fut écrasée par la répression des colons qui infligèrent aux » meneurs » un supplice terrible, » pour l’exemple » au début de 1791. Par ce refus de l’égalité entre les maîtres de toutes les couleurs, les colons prenaient le risque de briser la solidarité des maîtres en cas de révolte servile massive.
Sans qu’un lien de causalité directe puisse être établi entre la répression sanglante des mulâtres et l’insurrection des Noirs, il n’en est pas moins certain que cette division brutale des » forces réprimantes » fut immédiatement comprise par les esclaves. L’insurrection qui se déclencha après de minutieux préparatifs secrets dans la plaine du Nord, la nuit du 22 au 23 août 1791, prit d’emblée une ampleur sans précédent et ne put être réduite, malgré l’envoi de renforts, les » alliances » tardives entre Blancs et libres de couleur et la loi votée à Paris le 4 avril 1792 accordant un peu tard l’égalité des droits aux mulâtres et l’action des commissaires civils envoyés par l’Assemblée législative. A toutes ces causes, en quelque sorte intérieures, vinrent s’ajouter les effets de la guerre contre l’Angleterre, l’Espagne et la Hollande, au début de 1793. Cette guerre, européenne d’abord, s’exporta aux Antilles, selon un scénario classique tout au long du siècle qui avait vu les colonies devenir un enjeu majeur dans la rivalité entre les puissances. Dès lors, la question de l’esclavage se trouvait au centre d’un conflit géopolitique de dimension planétaire : entre la France et l’Angleterre se jouait le contrôle des mers et des colonies, c’est-à-dire la suprématie absolue. Cette guerre apparaissait comme l’ultime phase de ce que l’on a appelé » la seconde guerre de cent ans « , qui fut navale avant tout, inaugurée à la fin du siècle de Louis XIV et qui allait se terminer en 1805, à Trafalgar, par la destruction de la puissance navale française, faisant pour longtemps de l’Angleterre la » maîtresse des mers « .
En 1793, dans ce contexte de guerre navale où la flotte anglaise menaçait de prendre Saint-Domingue comme la Martinique venait de l’être et comme la Guadeloupe semblait devoir l’être prochainement, la seule issue possible pour les commissaires de la République française consistait à accorder sans plus de retard la liberté aux centaines de milliers de Noirs qui, de toute façon, étaient en train de l’imposer par les armes. Ce fut ainsi que Sonthonax, le 29 août 1793, proclama la liberté générale dans le Nord de l’île, suivi par Polverel le 21 septembre pour le Sud et l’Ouest. L’abolition de l’esclavage était proclamée pour la première fois depuis la découverte du Nouveau Monde. L’évènement était de portée universelle et ce fut bien ainsi que la Convention nationale le comprit en accueillant en son sein non sans hésitations et revirements les trois députés envoyés pour annoncer en France la fin de l’esclavage dans la colonie. Le vote du décret du 16 pluviôse an II (4 février 1794) consacrait la victoire des insurgés de 1791 et étendait à toutes les colonies l’abolition venue de la seule Saint-Domingue. Par l’insurrection des esclaves, victorieuse, la Révolution française avait été contrainte de mettre pleinement en acte les principes pourtant proclamés dès l’origine du nouveau régime. La Déclaration des droits de l’homme trouvait enfin son application universelle par cette loi du 4 février 1794, impulsée, voire imposée, par l’insurrection noire de Saint-Domingue.
Dès lors une question se pose : les insurgés de 1791, dans la plaine du Nord, avaient-ils d’emblée voulu conduire la colonie à l’indépendance en créant un Etat souverain ? La réponse ne se trouve hélas pas dans des déclarations en forme de programme explicite. Pourtant un trait de la nouvelle société qui s’esquisse rapidement après la fin de l’esclavage donne une piste intéressante : les » nouveaux libres » ont résisté systématiquement aux volontés sans cesse réaffirmées par les gouvernants, blancs ou de couleur, de maintenir intact le système de la plantation vouée aux cultures d’exportation, principalement le sucre. Dans ce schéma, les anciens esclaves devenaient des salariés, rémunérés soit en argent soit en parts de récoltes. Il y eut refus massif de ce salariat, ce qui amena les responsables successifs de la colonie (Sonthonax, Laveaux, Toussaint Louverture
) à prendre des mesures coercitives pour contraindre les » cultivateurs » à travailler sur les plantations. Ce furent les » règlements de culture « , forme à peine déguisée de réquisition forcée de main d’uvre, aboutissant à une sorte de » servage »
Derrière ce refus du salariat se dresse en réalité toute une conception, largement partagée, du devenir des anciens esclaves dans la société désormais fondée sur la » liberté générale « . Pour les » nouveaux libres « , l’avenir est au travail pour ses propres besoins, sur une terre possédée en bien propre et non sur celle d’un planteur, fut-il lui aussi noir. La liberté individuelle, revendication abstraite des abolitionnistes, se traduit pour l’esclave par une notion plus terre à terre : l’autonomie du moyen d’existence de chacun, c’est-à-dire de la micro-exploitation familiale conquise sur les mornes ou la plantation elle-même. Cette volonté de ne jamais retourner sur le champ de canne fut au cur de la nouvelle société sortie de l’insurrection victorieuse. Dès lors, il est aisé de comprendre le mécanisme qui a conduit au refus massif de tout projet de rétablissement sous une forme quelconque de la domination esclavagiste, qui se serait traduite par le triomphe de la grande plantation exportatrice de sucre. Les velléités de Bonaparte de rétablir l’esclavage, effectivement réalisées en Guadeloupe par Richepance, déclenchèrent une » guerre d’indépendance » d’une rare violence, opposant en un combat sans merci deux visions incompatibles du devenir de ce qui était encore une colonie.
La défaite des troupes françaises à Vertières, le 18 novembre 1803, scella le destin de la puissante Saint-Domingue, qui devint la République d’Haïti le 1er janvier suivant, échappant à jamais à la tutelle métropolitaine. L’insurrection pour la liberté de 1791 s’était transformée, en 1802-1803, en guerre d’indépendance par refus d’un retour à la dépendance des nouveaux libres, qui ayant rejeté le salariat ne pouvaient accepter un retour à l’esclavage, sous aucune forme. Le nouvel Etat héritait des structures de l’administration coloniale qu’il entendait vider de son contenu économique et social en fondant une nation nouvelle sur des valeurs qui affirmaient tourner le dos aux pratiques imposées par le » pacte colonial » qui subordonnait les colonies à la métropole et dont l’exportation des denrées tropicales constituait la clé de voûte. L’indépendance, en permettant l’essor d’une paysannerie parcellaire, était l’aboutissement logique du refus de la plantation sucrière, symbole de servitude, comme modèle dominant et exclusif de mise en valeur de la terre.
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Christophe Wargny, Haïti n’existe pas, Paris, Autrement, 2004.Historien, Marcel Dorigny est docteur de l’université de Paris et maître de conférences au département d’histoire de l’université de Paris VIII Saint-Denis. Sa recherche porte sur les courants du libéralisme français au XVIIIe siècle et dans la Révolution française, principalement dans les domaines coloniaux : la place de l’esclavage dans les doctrines libérales du XVIIIe siècle, les courants antiesclavagistes et abolitionnistes, les processus d’abolition de l’esclavage dans les colonies d’Amérique, notamment le cas de Saint-Domingue-Haïti, et leurs rapports avec les mouvements d’indépendance des colonies américaines.
Auteur de nombreux ouvrages, il est aussi secrétaire général de la Société des études robespierristes, rédacteur en chef de Dix-huitième siècle, membre du Comité des travaux historiques et scientifiques (CTHS) du ministère de la Recherche, et membre du Comité de réflexion et de proposition pour les relations franco-haïtiennes, présidé par Régis Debray.
A paraître en 2004 : La plantation coloniale esclavagiste : du travail servile au travail libre, actes du Congrès des Sociétés savantes, Nancy, 2002, Editions du CTHS, Paris.///Article N° : 3285