Fiche Dvd
Cinéma/TV
2008
Hyènes
Blaq out
Production : Blaq out
Pays de réalisation : Sénégal
Date de sortie : 01 Juillet 2008
Prix : 34.00

Français

Synopsis
Colobane, une petite cité endormie dans la chaleur poussiéreuse du Sahel, fantôme d’une ville au charme foudroyé par la misère. On annonce le retour, après trente années d’absence, de Linguère Ramatou, devenue multi-millionnaire, « plus riche que la Banque mondiale ». Linguère arrive en train, majestueuse et vêtue de noir et or. La foule se précipite avec au premier rang Draman qui fut jadis son amant. Linguère confirme qu’elle va faire pleuvoir ses largesses sur la ville et lui redonner vie à une seule condition : que Draman soit condamné à mort, car il l’a autrefois trahie…

Histoire d’une rencontre
Pourquoi « La visite de la vieille dame » ? Pourquoi Friedrich Dürrenmatt ? Une curieuse histoire qui remonte aujourd’hui à il y a 15 années. A Dakar, au Sénégal, je vivais dans les quartiers du port, entouré de prostituées. L’une d’elles me fascinait par sa grandeur. Tout le monde l’appelait Linguere Ramatou.
Linguère signifie Reine Unique dans noter langue. Ramatou est un oiseau rouge de la légende de l’Egypte noire pharaonique. Un oiseau sacré que l’on ne tue pas impunément. Il est l’âme des morts.
On l’appelait Linguère Ramatou parce qu’elle ne travaillait pas dans les bas-fonds du port. Chaque vendredi, elle descendait des hautes sphères de la finance et partageait tout avec nous. Ces vendredis-là, tout le monde était au champagne.
Linguère Ramatou était là.
Vers minuit, après avoir payé discrètement les notes de chacun, elle disparaissait pour un prochain vendredi. Elle était inquiétante de beauté. Un vendredi où elle n’était pas descendu, je lui ai imaginé une histoire. J’en rencontré sa genèse.
Je la vois appartenir à un village antique. Elle a sept ans. Elle vit dans une humble maison auprès de son arrière grand-père, de son arrière grand-mère, de sa grand-mère, de sa mère. Son père s’en est allé. Linguère Ramatou, fille unique.
Une ombre planait sur toute cette famille. Elle était soupçonnée de sorcellerie. Le village l’accusait de tous ses maux. Une sécheresse terrible ravageait la contrée. C’est alors que le peuple décida de la supprimer, une nuit, par le feu.
Aux premiers rayons de soleil, le peuple revint sur les lieux. La maison était devenue un amas de cendres blanc comme neige. Le peuple constater les corps calcinés de toute la famille… mais point de la petite Linguère. On chercha partout. L’amas de cendre blanc comme neige fut saccagé.
En vain. La petite Linguère était introuvable.
Le peuple prit une grande peur. Un vent soudain créa la panique, un vent qui transporte les cendres dans l’air, blanchit les visages affolés.
Une grande dame dans la plaine chante le mystère de Linguère Ramatou. Le peuple ainsi vécut dans la hantise d’un retour de la petite Linguère.
Linguère Ramatou ne revint plus dans les bas-fonds du port. Nul ne sait où elle avait émigré.
J’en restais là.
A Genève, quelques années plus tard, j’entrepris de retourner à sa rencontre. C’est alors que… me revint l’idée d’une femme rencontrée au début des années soixante au cinéma, Madame Ingriid Bergman, tout de blanc vêtue, descendant d’un train dans sa ville natale qui l’attendait. Elle avait pour partenaire Antony Quinn. C’était la « Rancune » de Bernhard Wicki d’après la pièce de Friedrich Dürrenmatt « Der Besuch der alten Dame » (La visite de la vieille dame).
Je retrouve Linguère Ramatou portée en triomphe par un grand poète germanique. Tout se confond et se prolonge.
Il me revient la joie de rendre hommage à Friedrich Dürrenmatt.
Djibril Diop Mambéty umike


Selection officielle du Festival de Cannes 1992

Langues : version originale en wolof et version française en Dolby Stéréo 2.0
Sous-titre : : français, anglais et espagnols

Multizone – Durée 1h46 – Couleur

Bonus : Rencontre avec Djibril Diop Mambéty (9 mn)
Rencontre avec Wasis Diop (9 mn)
« La visite de Djibril Diop Mambéty » (15 mn)
Chapitrage
CD de la BOF

Les bonus accompagnent avec bonheur le film :
– la rencontre est basée sur une émission de RFI où le réalisateur s’exprime avec sa belle voix grave, brillamment illustrée par des photos et extraits du film.
– de même, l’interview de Wasis Diop, également une voix sur des images du film. Il évoque sa relation avec son frère et pourquoi il avait décidé de quitter Dakar et de se concentrer sur la musique pour revenir pour faire celle de Hyènes. Et explique les origines diverses des musiques du film.
– mais le top est bien sûr l’entretien live avec le réalisateur, toujours aussi joueur et acteur, mais d’une magnifique profondeur.
O.B.
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