São Tomé et Principe est un archipel formé par ces deux îles et quelques îlots, situées dans le golfe de Guinée à une distance près de 300 km de la côte africaine, au large du Gabon. Les deux îles, distantes de 200 km, couvrent juste 1000 km², São Tomé étant la plus grande avec 858 km².
La ligne de l’équateur passe au sud de l’île de São Tomé, dans l’îlot das Rolas : les jours y sont pareils aux nuits !
Dans cette zone de convergence des deux hémisphères, et sous l’influence du courant froid de Benguela, la pluviosité est très forte, surtout au Sud. Des microclimats sont liés aux quelques montagnes comme les Pics de Cão Pequeno e Cão Grande, le Pic de São Tomé (2024m) et dans l’île de Principe le Pic Papagaio qui enveloppe majestueusement la Ville de São Antonio et dont les assises descendent jusqu’à la mer. La flore est très riche, parfois luxuriante, et tisse toutes les tonalités du vert, selon les deux saisons biens distinctes : celle des pluies de septembre à mai avec une température moyenne de 28º et celle de la gravana (saison sèche plus fraîche) de fin mai à août qui tourne autour de 18º.
On suppose, d’après des sources portugaises, que les îles ont été découvertes par des navigateurs portugais, en 1470 et 1471, durant leurs incursions dans le continent africain. Ces sources indiquent que le territoire n’était pas peuplé, ce que contestent certains chercheurs en raison de la proximité du continent et des mouvements maritimes ayant existé dans la région. Les Angolares – une population, dont le territoire ethnique est surtout le sud de l’île – a été depuis le commencement de la colonisation un groupe de difficile pénétration et assimilation coloniale, ce qui amène d’aucuns à affirmer que les Angolares pouvaient constituer le groupe ethnique le plus ancien de l’île. Mais les Portugais ont attribué leurs existence a un naufrage ayant eu lieu entre 1540 et 1544 près de l’îlot des Sete Pedras au sud de l’île de São Tomé.
Le peuplement aurait été réalisé sur l’ordre du Roi du Portugal de l’époque, avec les déportés portugais, quelques Européens attirés par le gain de la canne a sucre (renommée au XVIè siècle), des enfants juifs arrachés a leurs parents pour des motifs religieux et, surtout, des esclaves amenés du continent africain, du royaume de Manicongo, du Bénin et de tout le golfe de Guinée.
« La marche des plantes a été aussi la marche des hommes » disait l’écrivain saotoméen Francisco José Tenreiro, ce qui suggère que São Tomé et Principe a toujours servi les lâches intérêts de l’économie mondiale par le biais de la Métropole. Après la canne a sucre, pendant le XIXè siècle, ont été introduits le café et surtout le cacao, dont la production était soutenue, en accord avec la Conférence de Berlin, par la main d’oeuvre des autres colonies portugaises. Cette culture forcée en monoculture a été développée dans les grands espaces coloniaux de l’occupation, les dites Roças.
Paradoxalement, l’Indépendance des îles, le 12 juillet 1975, n’a pas toujours réussi à aller contre cette monoculture du cacao, qui reste la principale source d’exportation. Ces deux dernières années, une étude sismique a permis de détecter de l’or noir, du pétrole, ce qui devrait rétablir la balance de paiements, l’investissement dans le secteur productif et la réduction de la dette externe.
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