Fiche Film
Musique Cinéma/TV
LONG Métrage | 2004
Miracle de Candeal (Le)
Date de sortie en France : 13/07/2005
Pays concerné : Brésil
Durée : 126 minutes
Genre : société
Type : fiction

Français

Mima Fleurent présente

Un plaidoyer musical en faveur de la solidarité et de la joie de vie

A Salvador de Bahia, ville brésilienne où la musique et les traditions africaines ont été préservées de la façon la plus pure, il existe un endroit unique : la Favela de Candeal. Un homme, Carlinhos Brown, musicien surdoué à la renommée internationale et leader charismatique de la communauté, a changé la destinée de cette favela en la transformant en un véritable lieu de vie, pépinière de musiciens de tous âges et modèle d’insertion sociale. Avec la musique pour seule arme et la ferme conviction que l’évolution sociale est toujours possible, il mène depuis 20 ans différents projets visant à améliorer les conditions de vie des habitants. La venue de Bebo Valdés, célèbre pianiste cubain de 85 ans, qui rêvait depuis toujours de découvrir Bahia et de retrouver ses racines africaines, sera le fil conducteur d’une série de rencontres avec la communauté de Candeal et les musiciens bahianais proches de Carlinhos Brown : Caetano Veloso, Gilberto Gil, Marisa Monte, les Hips hop roots…

C’est un film sur la transmission entre générations,
C’est une histoire sur la rencontre des cultures,
C’est un hymne d’espoir et de paix,
C’est le miracle de Candeal.


« La révolution détruit, l’évolution construit. Candeal représente la construction du sens, de la gentillesse et de la bonté. Nous ne voulons pas d’actions paternalistes, nous voulons un changement social. Faut-il nourrir ou enseigner à semer ? Il faut apprendre et transmettre les connaissances pour qu’elles soient au profit de tous. L’humanité a besoin de danser ensemble, de danser pour toujours. »
Carlinhos Brown

Goya 2005 :
Meilleur documentaire
Meilleure chanson originale Zambie Mameto pour les musiciens brésiliens Carlinhos Brown et Mateus

Espagne – 2004 – 2h06 – couleur – Format 2.35 – Dolby Digital – V.O.S.T.F.

Quelques mots sur Salvador de Bahia

Situé à l’Est du Brésil, Salvador de Bahia est l’un des principaux centres culturels du pays.
Terre de l’un des plus fameux carnavals du Brésil, Salvador de Bahia peut revendiquer sa
vocation de capitale des percussions. Dans le Bahia, plus que partout ailleurs, les cultures et les ethnies se sont mélangées. On dit de cet état qu’il est le plus africanisé du Brésil. La musique et la religion sont là-bas tout aussi importantes et vitales que boire et manger.

Le Miracle de Candeal vous présente ses personnages :


Carlinhos Brown : Chanteur, compositeur, percussionniste afro brésilien. A l’origine de tous les projets musicaux et sociaux de Candeal.

Bebo Valdés : Pianiste Cubain

Mateus : Chanteur et compositeur de musique afro baroque. Un des meilleurs représentants de la musique antique bahianaise. A l’origine du groupe Os Tincoas.

Marisa Monte : Chanteuse, l’une des plus brillantes artistes féminines brésilienne du moment

Gilberto Gil : Ministre brésilien de la culture et compositeur, interprète. Artiste pour la paix.

Caetano Veloso : Musicien, poète, compositeur et chanteur brésilien

Felipe de Souza : Violoniste et leader des Hip Hop Roots

Dona Angelina : Mère des Saints, elle conserve en mémoire toutes les oraisons et prières ancestrales

Gracieta : Militante sociale qui travaille pour l’association Pracatum Accion Social

Patricia Marchesini : Travaille sur le programme de développement communautaire Ta Rebocado.

El Senor Mariano : Il créa la première radio du Candeal, il a 33 petits enfants, beaucoup d’entre eux sont des musiciens professionnels

Pedrinho : A 17 ans, il donne des cours d’éducation politique aux jeunes de Candeal

Maestro Pintado do Bongô :
Percussionniste, premier maître de Carlinhos Brown

Jair Rezende : professeur et directeur de l’école Lactomia

Petit lexique des projets musicaux et éducatifs développés par Carlinhos Brown à Candeal


PRACATUM : Ecole professionnelle de musique, qui emprunte son nom au rythme du tambour, elle forme des musiciens de tous âges. Equipée d’un studio d’enregistrement, d’une salle informatique et d’une bibliothèque, cette école gratuite peut accueillir jusqu’à 200 élèves. C’est le seul conservatoire de musique populaire qui existe au Brésil.

TA REBOCADO : Projet de développement communautaire dont l’objectif est de redonner la dignité humaine aux habitants de Candeal, en améliorant leurs conditions de vie. Ses actions portent sur la rénovation des maisons, l’installation de canalisations et des techniques d’assainissement, mais aussi sur l’accès à l’emploi, à la santé et à l’éducation. Grâce à ce programme plus de cinq cents maisons ont été restaurées et plusieurs autres ont été construites. Un centre médical y a été créé et une école devrait voir le jour prochainement. Ce travail, mené par Carlinhos Brown depuis plusieurs années a fini par faire réagir le gouvernement qui collabore désormais avec eux. « Ta rebocado » dépend de l’Association Pracatum Action Social (APAS).

TIMBALADA : 200 percussionistes, chanteurs et compositeurs, jouant à l’unisson, ce groupe fut le premier créé par Calinhos Brown, il est aujourd’hui un des plus représentatifs de la scène bahianaise moderne. Rythme aux sonorités métissées et afro-brésiliennes, cette musique puise ses racines au Carnaval de Bahia. Le groupe a déjà enregistré 8 disques, produits par Brown. En 1993 l’album « Timbalada » a été qualifié de meilleur disque produit en Amérique Latine par la revue américaine Billboard.

HIP HOP ROOTS : mélange avant-gardiste de violons et percussions.

LACTOMIA : groupe formé par des jeunes musiciens entre 7 et 23 ans qui ne jouent que sur des instruments élaborés à partir d’objets recyclés : des canettes, des bouteilles d’eau, etc. Le but de ce projet est de développer la perception musicale de ces enfants et adolescents tout en leur transmettant une conscience écologique.

CANDYALL GUETTO SQUARE : salle de concerts d’une capacité de 2500 places, elle sert également de lieu de répétitions pour le groupe Timbalada. Cet auditorium représente une source de revenus pour des centaines d’habitants du Candeal.

Fernando Trueba parle de son film :

« Tout a commencé de façon très curieuse. Je voulais vendre un disque et on m’a vendu un film. Je cherchais un distributeur pour Làgrimas negras chez BMG, lorsque Carlos Lopez, le producteur de Carlinhos Brown, me demanda ce que je pensais de sa musique. Je lui répondis que cela me plaisait beaucoup, et que ce qui me plaisait par dessus tout, était ce qu’il était en train de faire dans son quartier à Bahia. A partir de là, Carlinhos vînt à la maison, et m’invita à lui rendre visite à Candeal, le quartier où il est né. Je fis plusieurs allers-retours et dès le premier voyage je suis resté fasciné.

Il y a quelque chose qui change en toi lorsque tu arrives à Candeal.
Il n’y a jamais une minute de silence. Tous les gens là-bas sont musiciens. C’est une merveille de pouvoir se promener et entendre toutes ces musiques. Il y a des groupes de petits garçons, de petites filles, de jeunes, de rappeurs, de rockeurs…

A vingt ans, Carlinhos Brown commença à gagner sa vie en composant des hits pour Sergio Mendes ou Caetano Veloso, entre autres. Un jour, de retour d’une tournée en France avec Caetano, il apprit qu’au cours d’une descente de police, cinq ou six de ses amis étaient morts, des garçons avec qui il avait grandi. Carlinhos se rendit compte que sans la musique, il aurait pu mourir cette nuit-là. La musique lui avait sauvé la vie. Dès lors, il se mit à acheter des instruments pour son quartier et commença à créer des groupes de musique avec les enfants. C’est ainsi que l’Ecole de Musique Populaire Pracatum et le Candyall Guetto Square purent voir le jour ou encore le projet social très démocratique et rassembleur « Ta Rebocado ».

En transformant Candeal en centre musical, en travaillant avec les gens du quartier pour former plusieurs générations de musiciens, Carlinhos Brown a réussi a faire de cet endroit un petit village où la criminalité est inexistante. A Candeal il n’y a ni violence, ni armes.
Bebo Valdés m’avait dit un jour que le seul endroit où il souhaitait aller avant de mourir était Bahia. Lorsque plus tard je m’en suis souvenu, j’ai eu un déclic, et j’ai pensé au film. J’ai commencé à imaginer Le Miracle de Candeal. J’ai alors dit à Bebo : « Je vais faire un film pour que tu puisses aller à Bahia ».

Avec l’arrivée de Bebo Valdés dans la favela de Candeal, nous découvrons la vie et la musique d’une communauté qui a lutté et qui continue à lutter pour sa dignité. On y retrouve Gilberto Gil, Caetano Veloso et Marisa Monte, chantant, bavardant avec Bebo Valdés, et bien sûr Carlinhos Brown en grand maître de cérémonie, l’âme, le moteur qui insuffle de l’énergie à tout Candeal.

Les enfants sont aussi des acteurs essentiels du film, toujours présents dans les classes de musique, dans les rues, jouant des percussions, dans les cours où Carlinhos Brown leur apprend que la percusussion est à l’origine de la vie et que même la plus petite chose, l’objet le plus insignifiant, peut servir à faire de la musique et à la vivre.

J’ai toujours dit que mon cinéma était utopique. Je crois que le cinéma doit enseigner et montrer que les choses peuvent être meilleures. Je suis un optimiste. Je n’ai pas caractère à dépeindre le malheur ou la cruauté. C’est pour cela que j’ai refusé de filmer la pauvreté, car je crois que ce que l’on trouve là-bas, c’est de la beauté à l’état pur. Les gens du Candeal sont plus « riches » que beaucoup d’autres.

J’aime dire que Le Miracle de Candeal est un film musical social. Je voulais qu’il ait un côté très cinématographique, presque de fiction, tout en sachant que nous réalisions un documentaire et que nous saisissions une réalité qui parfois nous dépasse. Il faut raconter l’histoire depuis l’intérieur, fuir l’objectivité. L’objectivité est un point de vue extrêmement prétentieux dans lequel on ne voit rien. Le Miracle de Candeal raconte le voyage d’un homme, mais également l’histoire d’une communauté, les similitudes entre Cuba et le Brésil, et nous parle de musique, de couleur de peau, d’esclavage… Je ne sais pas si tout cela sera remarqué dans le film, mais je l’espère.

J’aimerais que Le Miracle de Candeal contribue à faire connaître cette communauté exemplaire par la façon dont ils font face aux problèmes et pour ce qu’ils ont déjà réussi à faire. Parce qu’ils nous prouvent concrètement que le monde peut s’améliorer. »

Fiche Technique :

Réalisation : Fernando Trueba
Image : Juan Molina
Son : Pierre Gamet
Mixage : Jose Luis Crespo, Jose Antonio Bermudez
Montage : Carmen Frías
Direction de production : Angélica Huete
Produit par : Cristina Huete pour Fernando Trueba P.C.S.A., BMG Music, Espagne, Iberautor
Producteurs exécutifs : Cristina Huete, Carlos Lopez (BMG)
Producteur associé : Carlos Cuadros (Iberautor)
Durée : 2h13
Format : 2.35
Son : Dolby Digital
Espagne 2004

Version originale : espagnol/portugais sous-titrée français

Une production :
Fernando Trueba P.C.S.A.,
BMG Music, Espagne, Iberautor

Avec la participation de :
TVE
Canal+ Espagne
Sociedad General de
Autores y Editores
Forum Barcelona 2004

Avec la collaboration de : Air Europa

Sortie de la B.O.F.
« Le Miracle de Candeal »
le 4 juillet 2005
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