Une authentique bouffée d’air pur qui entraîne le Blues sur un bout de lagon de la Grande île. La passion malgache, bien que légèrement trahie parfois par un léger humour cajun, a l’air ici d’avoir longuement transité sur toutes les mers du monde. Dans un Océan d’influences aux limites infinies. Tao et Vincent le français se connaissent depuis vingt ans. Ils ont longtemps écumé les bars et les clubs de Paris, avant d’aller séduire les publics du monde entier. Ils ont déjà deux premiers albums à leur enseigne. Il est donc normal que leurs talents se marient aussi merveilleusement sur un album aussi mature.
Le premier est né à Madagascar. Son histoire est simple. Il débarque en France à douze ans, y découvre par un curieux hasard le banjo et la mandoline, s’engouffre dans le monde de Blues à ses vingt ans comme on entre à l’armée, se taille ensuite une bonne réputation dans le milieu, finit quelques années plus tard par accompagner certaines de ses idoles (Homesick James et Eddie C. Campbell, pour ne citer que ceux-là), avant de redécouvrir les pratiques instrumentales de son île d’origine (valiha, kabosy), qu’il marie enfin à sa musique. Aux côtés du second, qui, lui, débute à l’harmonica vers l’âge de quinze ans à Paris, où il rencontre une référence du genre (Sugar Blue), qui lui fera faire sa première scène. Luther Allison, Eddie Shaw, Louisiana Red ou encore Graeme Allright et Patrick Verbeke… La liste est certainement longue. Mais serait-ce en accompagnant les bons qu’il l’est lui-même devenu ou bien serait-ce parce qu’il était déjà bon qu’il l’ont accepté ? Toujours est-il qu’il s’est pris d’amour pour Tao. Et que leur aventure nous mène loin dans l’histoire du blues malgache sur cet album. Un album sur lequel on notera aussi la présence du percussionniste Gustavo Ovalles, plus quelques autres généreuses contributions (avec Loy Ehrlich et Solo Razaf notamment).
Hé, là-bas !, de Tao Ravao et Vincent Bucher (Cobalt)///Article N° : 495