« Invitation à la création africaine d’aujourd’hui »

Entretien de Maureen Murphy avec Hélène Joubert

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Vous êtes conservateur au département d’Afrique du MAAO, vous avez organisé l’exposition des Boubous… Pourquoi ce défilé ?
Ce n’est pas moi qui ai organisé ce défilé, d’abord parce-que nous ne sommes pas en mesure ici d’organiser un défilé, surtout à un niveau professionnel. L’idée est venue à partir de l’exposition, sur cette idée d’un peu plus d’un siècle et demi de création. On a, en effet, des boubous dans l’exposition, qui pour les plus anciens remontent avant 1850, et les plus récents sont tout à fait contemporains, ils ont été ramenés en 1999 ou 2000. On avait une histoire du costume, de cette pièce de costume en particulier, le boubou qui est un vêtement qui se met par-dessus une tunique, un pantalon, etc. Qui se porte avec un petit chapeau éventuellement, un foulard pour les femmes… Donc il y avait l’idée de prolonger cette exposition qui s’étend jusqu’à nos jours par une vision vivante, portée, du vêtement. Evidemment on se sent un petit peu frustré quand on voit, présentées un petit peu comme des tableaux, des œuvres qu’on peut voir dans la rue, qu’on peut voir en Afrique (comme on le voit par exemple dans le diaporama). C’était une manière à la fois d’inviter l’Afrique à revenir au musée puisque c’est la dernière saison du musée et de faire renouer le musée avec cette politique des grands événements, sans vouloir revenir à l’époque coloniale. Une manifestation très vivante, pour finir dans la gaîté et pas uniquement dans le vêtement momifié, muséographié.
Apporter de la vie au musée. Vous concevez donc ce défilé comme un prolongement de l’exposition.
Tout à fait. C’est une façon aussi de rendre hommage à la créativité africaine, d’une autre façon. Il faut bien dire qu’il y a encore beaucoup de créateurs qu’ils soient en Afrique ou en France, je pense que c’est une très bonne occasion de les faire mieux connaître et de leur proposer, sur cette thématique du boubou, une carte blanche en fait. Telle a été la démarche, celle d’une invitation.

///Article N° : 2763

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