La culture, une industrie ?

Le séminaire sur les industries culturelles de Rabat

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Du 12 au 16 mai se sont réunis dans la capitale marocaine, à l’initiative du Forum francophone des affaires, une pléiade d’opérateurs culturels et de représentants d’organisations internationales pour une réflexion sans œillères sur une idée de plus en plus moderne : la culture comme facteur de développement, non seulement par l’éducation mais aussi par les échanges économiques qu’induisent les créations culturelles.
Le fait est nouveau : voilà des organisations internationales vouées à la promotion des échanges commerciaux investir temps et argent sur ce sujet. Le Forum francophone des affaires a l’originalité de penser que, comme le disait son président Steve Gentili dans son discours inaugural, « il y a autant d’économies qu’il y a de cultures ». « Tous les modèles sont faillibles, ajoutait-il : on a pas grand chose à gagner dans l’imitation des autres »
Le discours est neuf et réjouissant, face à une doxa de l’universalisme des règles économiques en général en vigueur ! La civilisation mondiale chère à Malraux ne serait donc pas un aplatissement des cultures. La diversité culturelle – nouvelle expression qui, en étant à la mode, se vide peu à peu de sens – retrouve une nouvelle jeunesse si on quitte le terrain miné des coopérations pour considérer la culture comme « une ressource infiniment partageable », pour reprendre l’expression d’Alain Sancerni, expert délégué par la Commission européenne.
Non pas qu’il faille remettre la culture dans le rang des produits commerciaux et ranger l’exception culturelle au placard : la résistance à la globalisation culturelle reste de mise mais elle se veut positive. Si la valse des ministres dans les gouvernements ou leur incapacité de penser les empêchent de mener des politiques culturelles suivies, qu’on se débrouille par soi-même, a-t-on souvent entendu durant le séminaire. L’autonomie suppose de trouver sa propre économie de survie. Et certains participants ne furent pas tendres avec les quelques officiels venus présenter leur action lorsque ceux-ci tombaient dans la langue de bois.
Ce fut le cas du directeur du bureau marocain des droits d’auteur qui oublia de se représenter l’après-midi après ce qu’il avait dû endurer le matin. Car la question de la piraterie ne laisse pas dormir un opérateur culturel tranquille. « On régresse ! dira même Bichr Bennani qui dirige les éditions Tarik. Au Maroc, les artistes ne produisent plus car ils ne peuvent vendre sans être aussitôt piratés au vu et au su de tous. On en arrive à un état de sous-production culturelle ». Tous réclament plus de moyens pour que les bureaux de droits d’auteur puissent contrôler et verbaliser. Mais quand on sait que le législateur sénégalais ne condamne qu’à 50 000 FCFA (77 euros) de dommages celui qui exploite illégalement une œuvre, on aurait tort de se priver de le faire !
Fait nouveau, en plus de réclamer une fois de plus d’une seule voix la poursuite des contrevenants ou la recherche de solutions techniques ou technologiques sans cesse à renouveler, les participants ont constaté que si le piratage est là, force est de vivre avec et de l’intégrer au paysage avec lequel il faut compter. Il n’y a là aucune démission mais la simple constatation d’un fait culturel : le piratage s’ancre tellement dans la culture que, même si de nécessaires mesures peuvent en limiter l’ampleur, il s’agit aujourd’hui d’apprendre à vivre avec. Plutôt que de le considérer comme un diable à éradiquer, essayons d’être compétitifs avec lui mais aussi d’encourager l’intégration dans le circuit économique de cet informel qui sait si bien trouver son marché. L’idée est d’essayer de mieux le réguler : sous la pression des poursuites, les contrevenants préfèrent souvent montrer patte blanche s’ils sentent qu’ils pourront maintenir au moins une partie de leurs profits. On voit ainsi au Burkina Faso les « vidéoprojectionnistes » se constituer en association et prendre un registre de commerce pour passer comme commerçant.
Les containers de contrefaçon qui entrent dans les pays à la barbe des autorités, profitant souvent de pots de vins bien placés, mettent bien sûr en cause la crédibilité de l’action des Etats. Bien que difficile à localiser, on sait souvent qui est derrière la grosse corruption et le problème devient politique. Cela n’empêche pas l’importance d’un cadre juridique organisé et international, tant le piratage se réalise souvent à grande échelle à l’étranger et peut s’importer dans le pays visé. Au Maroc, comme le soulignait le consultant Mustapha Sehimi, qui citait aussi le cas algérien, l’informel est souvent dans les mains de réseaux islamistes qui se financent ainsi à bon compte.
Le piratage pervertit toute diffusion culturelle : lorsqu’un film comme « Le Pari de l’amour » de Didier Aufort (Côte d’Ivoire) passe sur TV5, on s’aperçoit que tout le monde l’a vu alors que seulement 6 % des foyers sont équipés du décodeur approprié. Les décodeurs piratés sont passés par là… Les photocopieuses sont obtenues à trop bon marché si bien que la photocopie concurrence directement le livre au Maroc. Au Mali, on voit même des imprimeurs reproduire des livres existants ! Au Burkina, le producteur de Kadi Jolie, série télévisée à succès, voulait sortir des VHS mais a renoncé car elles existaient déjà partout. Au Sénégal, on voit les producteurs de musique s’associer pour se prendre en charge eux-mêmes et apposer un hologramme sur leurs productions puisque le bureau des droits d’auteur n’a pas les moyens de faire son travail.
S’aligner sur les prix des pirates est impossible dans l’environnement actuel. La solution développée en Europe de taxation des cassettes et cd vierges semble s’imposer à partir du moment où l’on accepte l’idée que l’on éradiquera pas la piraterie comme une maladie et que l’on n’applique pas cette taxation aux industriels de la culture pour leur permettre de couvrir ainsi les coûts évités par l’informel.
Ainsi, outre ses nombreuses recommandations pratiques pour favoriser le développement des industries culturelles, ce séminaire marque-t-il un tournant dans la pensée face au piratage qui les mine. Réunir ainsi des opérateurs de terrain et des représentants d’institutions internationales est toujours productif de contacts et avancées. Une information passe, souvent difficile à appréhender autrement. Et une remarque s’impose : l’ignorance est générale sur l’existence d’études remarquables faites par telle ou telle organisation. Un gouffre sépare celles qui mettent l’accent sur la culture et celles qui privilégient les échanges commerciaux, avec pourtant des travaux pouvant intéresser tout le monde, comme des modèles de contrats d’édition et de coédition élaborés par le Centre du commerce international ou des études sur les industries culturelles en Afrique australe réalisées par le BIT.
L’information toujours… Elle est à la base de l’action culturelle. Africinfo en Afrique, Africultures pour les autres pays trouvent une fois de plus tout leur sens.
Synthèse générale et recommandations
Un séminaire sur les « Industries Culturelles » s’est tenu à l’Hôtel Hilton à Rabat (Maroc), du 12 au 16 mai 2003. Organisé par le Secrétariat international et le Comité marocain du Forum Francophone des Affaires (FFA), cet événement s’est inscrit dans le cadre du programme « Partenariats et Transferts Technologiques » de l’Agence Intergouvernementale de la Francophonie.
Outre les membres du Secrétariat international et du Comité marocain du FFA, le séminaire a réuni une trentaine de représentants de PME des secteurs du livre, de l’édition, de la diffusion, de la musique et de l’audiovisuel venant du Burkina Faso, de la Côte d’Ivoire, du Mali, du Maroc, du Sénégal et de la Tunisie. Il y a lieu de noter la présence, à ce séminaire, des partenaires au développement tels que l’UNESCO, l’Union Européenne, le Centre du Commerce International (CCI), le Ministère de la Culture de la République française ainsi que des ONG œuvrant dans la promotion des Industries Culturelles (Africultures, Africinfo, Groupe 30,…).
Ce séminaire avait pour objectifs de :
familiariser les participants avec le cadre légal et juridique international existant, touchant la protection de la propriété intellectuelle et son application (contraintes et opportunités dans le contexte africain) ;
identifier les actions requises, contraintes et opportunités et solutions pour que le secteur culturel devienne une source de diversification de plus en plus significative des exportations des pays du Sud.
Ce séminaire s’est articulé autour de trois grands thèmes :
– la propriété intellectuelle, le droit d’auteur et les droits connexes ;
– le commerce et l’exportation ;
– le financement, les structures d’appui et les programmes de coopération dans le domaine des Industries Culturelles.
Les biens et services culturels sont des « marchandises pas comme les autres » : culturelles, parce qu’elles sont porteuses d’identité, de valeurs et de sens, elles sont aussi de nature économique et constituent l’un des secteurs les plus prometteurs ainsi qu’un enjeu fort pour le développement social. C’est pourquoi, la volonté des Etats doit s’affirmer à travers l’adoption de politiques publiques fortes en vue de faire des Industries Culturelles un véritable facteur de réduction de la pauvreté dans les pays du Sud.
Le séminaire s’est longuement penché sur le respect et l’application du droit d’auteur et des droits voisins ainsi que sur la place prise par la piraterie. L’application effective et transparente des droits d’auteurs qui dépend tant des pratiques des professionnels que des sociétés de gestion collectives et des autorités publiques concernées, a fait l’objet de jugements souvent sévères. Quant à la piraterie, elle est devenue une réalité économique puissante implantée durablement dans la société tant elle répond à une soif de produits culturels et identitaires de la part de populations aux moyens financiers particulièrement limités. Face à ce fléau qui ne cesse de s’aggraver, il s’avère indispensable que les acteurs, publics et privés, s’engagent dans la mise en place de politiques de long terme comportant divers volets tant il ne peut exister de réponse unique. L’accès aux biens et services culturels dans les pays en développement est une question qui ne peut être éludée.
Le séminaire a dégagé les recommandations suivantes :
1. Amener les professionnels à se rassembler en un groupe de pression et exiger des pouvoirs publics une réelle mise en œuvre des textes nationaux et internationaux en vigueur, éventuellement renforcés.
2. Identifier des pratiques optimales en matière de lutte contre la piraterie à travers l’examen des différentes stratégies existantes.
3. Sensibiliser le grand public et les usagers.
4. Former les professionnels et renforcer les sociétés de gestion collective en adaptant leur mode de fonctionnement pour une application plus efficace et transparente du droit d’auteur.
5. Demander aux pouvoirs publics l’application d’exonérations de droits de douane et de TVA sur les pellicules, cassettes, CD, papier, encre et autres produits et services nécessaires à la fabrication des produits culturels.
6. Demander la suppression des droits de douane inter-états grevant la circulation des produits culturels ainsi que l’application effective des dispositions des textes nationaux et internationaux.
Les débats portant sur le développement du commerce et des exportations ont mis en évidence l’ampleur des déséquilibres et inégalités dans les échanges de biens et services culturels. La présentation de différents programmes et initiatives de la société civile, d’associations professionnelles et d’organisations intergouvernementales qui proposent des alternatives à cette situation a permis d’identifier des stratégies novatrices visant à accroître la présence des Industries Culturelles du Sud sur les marchés sous-régionaux, régionaux et internationaux.
Il importe de souligner la nécessité de pouvoir disposer de données statistiques et socio-économiques fiables sur les filières d’Industries Culturelles permettant de mesurer l’impact de celles-ci en termes de création de richesse et d’emploi dans les pays du Sud.
Le séminaire a dégagé les recommandations suivantes :
1. Assurer l’accompagnement et la préparation des acteurs dans leurs approches commerciales afin d’optimiser leurs échanges dans le cadre de festivals, séminaires de formation, foires professionnelles,…
2. Structurer et professionnaliser les Industries Culturelles pour engager des actions communes destinées à renforcer leur profil international et développer des stratégies à l’exportation.
3. Intensifier l’échange d’information à travers la mise en réseau comme moyen d’augmenter la visibilité des productions et marchés du Sud.
4. Demander aux autorités publiques de s’engager à aider les entreprises culturelles locales à tirer pleinement parti des occasions d’affaires qui se présentent à l’extérieur à travers une intégration effective du secteur de l’économie de la culture dans l’ensemble des plates-formes de promotion des exportations existantes.
5. Promouvoir des partenariats Sud-Sud entre professionnels des différents pays (co-production, co-édition,…) afin de diminuer les coûts et d’élargir les marchés.
Au cours du séminaire, les besoins des Industries Culturelles en matière de financement, conditions de leur viabilité économique, ont été mis en évidence. Divers types de réponse ont été proposés allant de la structuration de politiques sectorielles cohérentes en concertation avec le secteur privé aux programmes d’appui. Les besoins impérieux de financement peuvent trouver des solutions dans des instruments comme le fonds de garantie, outil qui a fait l’objet d’une analyse approfondie de ses modalités, confirmant l’importance de nouer de véritables relations entre Industries Culturelles et secteur bancaire.
Le séminaire a dégagé les recommandations suivantes :
1. Acculturer les milieux bancaires aux spécificités des Industries Culturelles quant à la nature des risques encourus et à la valeur des actifs immatériels qu’elles détiennent en terme de catalogue et de droit. Professionnaliser les acteurs des Industries Culturelles en matière de définition de projets et d’établissement de plans d’affaire de manière à répondre aux exigences tant des banques que des bailleurs de fonds.
2. Identifier et recourir de manière privilégiée à l’expertise locale dans la gestion et l’évaluation des projets.
3. Positionner des structures techniques d’appui au plus près des Industries Culturelles locales.
4. Demander aux autorités publiques l’adoption de mesures fiscales, parafiscales et réglementaires préférentielles pour les Industries Culturelles afin de mettre en place un environnement favorable à leur création et développement.
5. Généraliser la pratique des fonds de garantie lancée par l’AIF et évaluer sa pertinence pour développer une offre diversifiée de produits financiers répondant aux besoins spécifiques des Industries Culturelles.
6. Mettre en œuvre un système de contrôle des fonds alloués par les organismes internationaux aux « Industries Culturelles » pour qu’ils atteignent leurs objectifs initiaux.
Enfin, en ce qui concerne les suites du séminaire, les participants demandent que soit envisagée la mise au point d’un « intranet » entre les participants pour leur donner la possibilité de concrétiser leur volonté de continuer à travailler ensemble.
Rabat, mai 2003.
Liste des intervenants
Monsieur Abdelmalek ALAOUI
Président du Comité National du FFA
rue des Princesses, Souissi, Rabat 10 000, MAROC
Tel : +212 37 75 05 30
e-mail : [email protected]

Monsieur Omar ALAOUI BENHACHEM
CCG DU MAROC
Directeur Général
Boulevard Ar Ryad, Hay Ar Ryad
Rabat BP 2031, MAROC
Tel : +212 37 71 68 66
e-mail : [email protected]

Monsieur Olivier BARLET
AFRICULTURES
Responsable Rédaction
Les Pilles, 26110 Nyons, FRANCE
Tel : + 33 475 27 74 80
Fax : +33 475 27 75 75
e-mail : [email protected]

Madame Silvia CRAVERO
UNESCO
Spécialiste Patrimoine Culturel
35, rue du 16 novembre, BP 1711, Rabat, MAROC
tel : + 212 37 67 03 72/4
+ 063 52 07 52
fax: + 212 37 67 03 75
e-mail [email protected]
UNESCO
Commission Nationale Marocaine – RABAT
3 bis, rue Innanouen, Agdal BP 420, Rabat, MAROC
Tel : +212 37 68 24 81
Fax : +212 37 68 24 81
e-mail : [email protected]

Monsieur Steve GENTILI
Président International du FFA
3, place de la Coupole
BP 88, 94223 Charenton Cedex, France
Tel : +33 1 43 68 03 78
Fax : +33 1 43 53 41 80

Monsieur Abdelkader HALLAOUI
CENTRE DU CINEMA MAROCAIN
Chef de la Division de la Production
BP 421 Rabat, MAROC
Tel : +212 37 79 18 90
Fax : +212 37 79 81 05
e-mail : [email protected]

Monsieur Imamo Ben Mohamed IMAMO
C.C.I.
54-56, rue de Montbrillant
1202 Genève, SUISSE
Tel : +41 22 730 03 48
Fax : +41 22 730 05 70
e-mail : [email protected]
web : www.intracen.org

Madame Félicité KABORE
PSIC Burkina Faso
Coordonnatrice Nationale
06 BP 9286 Ouaga 06
Tel : +226 36 06 62
Fax : +226 36 90 64
e-mail : psic.fed8@cenatrin

Madame Lucile M. LAMBERT
SGIFFA
Secrétaire Général du FFA
63, avenue d’Auderghem, 1040 Bruxelles, BELGIQUE
Tel : +32 2 230 84 00
Fax : +32 2 280 33 76
e-mail : [email protected]

Monsieur Abdellatif LAASSADI
CENTRE DU CINEMA MAROCAIN
Chef de la Division de la Promotion et de la Coopération
BP 421 Rabat, MAROC
Tel : +212 37 79 18 90
Fax : +212 37 79 81 05
e-mail : [email protected]

Madame Melika MEDICI
UNESCO
Alliance Globale pour la Diversité Culturelle
1, rue Miollis, 75007 Paris, FRANCE
Tel : +33 1 45 68 55 95
e-mail : [email protected]

Monsieur Abdellah OUADRHIR
BMDA (Bureau Marocain des Droits d’Auteur)
Directeur Général
6, Zenkat Laghouat
Rabat BP 35, MAROC
Tel : +212 37 72 21 97
Fax : +212 37 73 26 40
e-mail : [email protected]

Monsieur Simon OUEDRAOGO
OMPI
Conseiller principal
4, Chemin des Colombettes
1211 Genève 20, SUISSE
Tel : +41 22 338 92 22
+41 22 338 91 11
Fax : +41 22 338 94 49
+41 22 733 54 28
e-mail : [email protected]

Monsieur François ROUET
Ministère de la Culture et de la Communication
Chargé d’études
2, rue Jean Lantier, 75001 Paris, France
Tel : +33 1 40 15 79 11
e-mail : [email protected]

Monsieur Oumar SALL
GROUPE 30
Administrateur
BP 2801 Dakar, SENEGAL
Tel : + 221 827 49 77
: + 221 552 73 37
Fax : + 221 827 49 77
e-mail : [email protected]
web: www.africinfo.org

Monsieur Alain SANCERNI
Commission Européenne
Expert National Détaché
41, rue de la Loi, 1049 Bruxelles, BELGIQUE
Tel : +32 2 299 69 30
Fax : +32 2 299 49 47
e-mail : [email protected]

Monsieur Mustapha SEHIMI
Professeur de Droit (Université Mohammed V) Consultant
Rue Pivoine, Im. Joundoul, Apt 5
Secteur 18, Hay Riad, Rabat, MAROC
Tel : +212 37 71 18 59
+212 61 16 12 73
Fax : +212 37 71 18 59

Monsieur David UWEMEDIMO
CISAC
20/26, Boulevard du Parc, 92200 Neuilly-sur-Seine, FRANCE
Tel : +33 1 55 62 08 51
Fax : +33 1 55 62 08 60
e-mail : [email protected]

Monsieur Youssou SOUMARE
Cité Keur Khadim Villa n°62c
BP 10643 Dakar/Liberté, SENEGAL
Tel : + 221 684 66 15
Fax : + 221 867 01 58
e-mail : [email protected]
Liste des participants
Monsieur Ihssane Mokhtar ABOU
INES
Bd Chefchaouni Km 11,5 Ain Sebaa
20 205 Casablanca, MAROC
Tel : +212 22 67 32 64
Fax : +212 22 66 27 87
e-mail : [email protected]

Monsieur Almouzamil AG MOHAMED
ASSOCIATION EFES
BP 563 Bamako, MALI
Tel : + 223 222 38 91
+ 223 671 16 20
e-mail : [email protected]

Monsieur Mohamed Aly ANSAR
ASSOCIATION EFES
Président
BP 563 Bamako, MALI
Tel : + 223 675 01 61
e-mail : [email protected]
[email protected]

Monsieur Nabil AYOUCH
ALI’N PRODUCTION
Directeur Général
rue Assanâani Résidence 37
Bourgoune, Casablanca 20 050, MAROC
Tel : +212 22 49 28 28
Fax : +212 22 26 76 30
e-mail : [email protected]

Madame Annie AZZOU
EDITIONS LE FENNEC
Rés Ibn Zaïdoune 89B, Bd d’Anfa
20 000 Casablanca, MAROC
Tel : +212 22 20 93 14
+212 22 20 92 68
Fax : +212 22 27 77 02
e-mail : [email protected]

Monsieur Kamal BELGHMI
SANDLINE PRODUCTION
tour Atlas Place Zellaqa
Casablanca 20 000, MAROC
Tel : +212 22 54 25 56
Fax : +212 22 54 15 57
e-mail : [email protected]

Monsieur Abdelaziz BELKHODJA
APOLLONIA EDITIONS
Gérant
4, rue Claude Bernard, Tunis, TUNISIE
Tel : + 216 71 786 381
Fax : + 216 71 799 190
e-mail : [email protected]

Monsieur Hichem BEN AMMAR
5/5 PRODUCTION
Gérant
119, avenue Jugurtha, 1082 Tunis, TUNISIE
Tel : + 216 71 289 462
Fax : + 216 71 289 462
e-mail : cinqsurcinq-prod@voilà.fr

Monsieur Bichr BENNANI
TARIK EDITIONS
Gérant
321, route d’El Jadida, 20100 Casablanca, MAROC
Tel : +212 22 25 90 07
+212 22 25 23 57
Fax : +212 22 23 25 50
e-mail : [email protected]

Monsieur Mohamed BOUKAA
TINGITANIA FILMS
Directeur Délégué de Production
32, rue Gourna – Kasbah, Tanger, MAROC
Tel : +212 39 37 51 77
+212 67 53 95 77
Fax : +212 39 37 51 77
e-mail : [email protected]

Monsieur Rachid CHRAÏBI
MARSAM
15, avenue des Nations Unies Agdal, Rabat, MAROC
Tel : +212 37 67 40 28
Fax : +212 37 67 40 22

Madame Martine DUCOULOMBIER
DIALOGUE PRODUCTION
Productrice
01 BP 2081 Abidjan 01, COTE D’IVOIRE
Tel : + 225 22 44 18 49
Fax : + 225 22 44 61 30
e-mail : [email protected]

Monsieur Hicham EL JEBBANI
THEATRE NATIONAL MOHAMMED V
e-mail : [email protected]

Monsieur Abdelkarim EL OUAZZANI
CENTER FOR CROSS CULTURAL LEARNING
11, Zkt Hassani, Derb Jirari Av, Lahlou Medina, Rabat, MAROC
Tel : +212 37 20 23 65
+212 37 20 23 66
Fax : +212 37 20 23 67
e-mail : [email protected]

Monsieur Sarim FASSI-FIHRI
MOROCCAN PRODUCTION & SERVICES
26, route Casablanca Al Jadida
Had Soaulem, Casablanca, MAROC
Tel : +212 22 96 44 44
Fax : +212 22 96 41 77
e-mail : [email protected]

Monsieur Moussa GUEYE
MEDIA CENTER DAKAR – SARL
Coordonnateur National « Festival du film de quartier »
avenue Cheikh Anta Diop X Canal 4
BP 84 82 Dakar – Yoff , SENEGAL
Tel : + 221 821 07 71
+ 221 687 02 10
Fax : + 221 823 97 92
e-mail : [email protected]

Monsieur Ignace Ansomwin HIEN
EDITIONS GTI
Directeur Editorial et Littéraire
633, rue Maurice Bishop, Ouagadougou, BURKINA FASO
Tel : + 226 31 67 69
+ 226 26 63 04
Fax : + 226 31 79 07 + 226 31 67 69
e-mail : [email protected]

Monsieur Joseph ILBOUDO
CDT INTERNATIONAL
Directeur des Etudes et des Projets
01 BP 4912 Ouagadougou 01, BURKINA FASO
Tel : + 226 36 21 34
+ 226 33 18 26
+ 226 20 37 22
Fax : + 226 36 91 97
+ 226 33 18 27
e-mail : [email protected]

Madame Félicité KABORE
PSIC Burkina Faso
Coordonnatrice Nationale
06 BP 9286 Ouaga 06
Tel : +226 36 06 62
Fax : +226 36 90 64
e-mail : [email protected]

Monsieur Hicham KADIRI HASSANI
DAR ATTAKAFA
32/34, bd Victor Hugo, 20500 Casablanca, MAROC
Tel : +212 22 30 23 75
+212 22 30 76 44
Fax : +212 22 30 65 11

Madame Antoinette KONAN
18 BP 313 Abidjan 18, COTE D’IVOIRE
Tel : + 225 21 26 28 02
+ 225 21 26 28 02
Fax : + 225 21 25 77 70
e-mail : [email protected]

Monsieur Ousmane KONATE
LE FIGUIER
Directeur Editorial / Directeur Adjoint
rue 826, Porte 32 Faladjé Sema, Bamako, MALI
151, rue 56 badala SEMA 1, Bamako, Mali
Tel : + 223 223 32 11
+ 223 672 54 89
Fax : +223 223 32 11
e-mail : [email protected]

Monsieur Abdellah LAHRIZI
SOCHEPRESS
Angle Rahal Ben Ahmed et Saint Saëns
20 300 Casablanca, MAROC
Tel : +212 22 40 02 23
Fax : +212 22 24 95 57

Monsieur Imane MESBAHI
CANAL 4
207-209, bd de la Résistance, Casablanca, MAROC
Tel : +212 22 20 48 15
Fax : +212 22 20 48 16

Monsieur Oumar SALL
GROUPE 30
Administrateur
BP 2801 Dakar, SENEGAL
Tel : + 221 827 49 77
+ 221 552 73 37
Fax : + 221 827 49 77
e-mail : [email protected]
web : www.africinfo.org

Monsieur Oumarou SANFO
JOVIAL PRODUCTIONS
Coordonnateur festival Fêt’arts, artistes en fête
Administrateur Général
09 BP 1190 Ouagadougou , BURKINA FASO
Tel: + 226 30 01 62
+ 226 62 03 52
Fax: +226 30 01 62
e-mail : [email protected]
web : www.jovial-prod.com

Monsieur Sanon SANOGO
KORA FILMS
Directeur Administrateur
202, rue 372, Magnambougou BP 2337, Bamako, MALI
Tel : +223 220 05 43
Fax : +223 220 05 44
e-mail : [email protected]

Monsieur Moez SOUABNI
MRS/ADIVAN (fabriquant cd, dvd)
Directeur Général
BP n°7 Parc Technologique 2088 Cedex, Ariana, TUNISIE
Tel : + 216 71 85 62 52
Fax : + 216 71 85 62 74
e-mail : [email protected]
web : www.swisscd.com

Monsieur Youssou SOUMARE
Cité Keur Khadim Villa n°62c
BP 10643 Dakar/Liberté, SENEGAL
Tel : + 221 684 66 15
Fax : + 221 867 01 58
e-mail : [email protected]
[email protected]

Monsieur Boubacar SOW
TRINGA MUSIQUES & DEVELOPPEMENT(Africa fête)
348, rue de la Paix, Gilbraltar II, BP 22 161 Dakar, SENEGAL
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///Article N° : 2918

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