Le Cameroun à la conquete de la planete rap

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Coïncidence ou signe des temps ? L’actualité musicale a été, à la fin de l’année, marquée par l’arrivée sur le marché d’un rap « made in Cameroun » : avec la sortie, au Cameroun, de la première compilation rap 100% camerounais et celle, en France, du premier CD du groupe UMAR CVM. Après les Sénégalais ou les Ivoiriens, les rappers camerounais sauront-ils se faire une place sur la scène rap internationale ?

Compilation rap 100 % Cameroun
Au début des années 90, les courants du Hip-Hop atteignent les grandes métropoles africaines, offrant à la jeunesse africaine une nouvelle forme d’expression pour dire ses aspirations.
Faire du rap au Cameroun n’a jamais été une sinécure. Catalogués comme étant des voyous, les rappers camerounais ont longtemps évolué dans l’ombre. Mais le discrédit qui pesait sur eux ne les a pas découragé. Bien au contraire, arrosés par les images des satellites et d’internet, ils ont redoublé d’ardeur au travail et atteints aujourd’hui un niveau respectable. Plus que de pâles copies, de leurs confrères occidentaux, les rappers camerounais ont su donner une identité à leurs créations.
Pour rendre hommage à ces créateurs, l’association RE.M.Y. (Rencontres Musicales de Yaoundé), en partenariat avec la Mission française de coopération et d’action culturelle, a décidé de produire la première compilation de rap 100% camerounais. Un projet ambitieux qui trouve sa raison d’être au moment où le rap est en train de devenir une véritable industrie dans certains pays africains.
La préparation des rappers camerounais à la réalisation de cette compilation a démarré en 1997, à travers les SUNDAY RAP PARTY. Ces spectacles de rap, organisés pendant les vacances scolaires et qui étaient basés sur des « free style », ont attiré plusieurs milliers de jeunes pendant huit semaines. Les rappers ont alors fait montre d’une maîtrise scénique inimaginable avant. Une vingtaine de groupes sur la centaine participant furent retenus pour la Matinée rap des Rencontres Musicales de Yaoundé. Après l’annulation de ce spectacle, l’association des RE.M.Y. et la Mission française de coopération ont convenu d’une nouvelle date. C’est ainsi que le 1er août 1998 s’est tenue la première Nuit du Rap à l’espace African Logik. Une expérience inédite dont le succès populaire et artistique ont poussé les RE.M.Y. à rééditer l’opération le 18 août dernier, avec la deuxième Nuit du Rap, toujours avec la collaboration de la Mission française de coopération et le Centre Culturel Français de Yaoundé. Quatre groupes de Douala ont participé à ces deux spectacles.
Outre les groupes retenus pour les spectacles, vingt autres ont proposé des titres pour la compilation. Dix ont été retenus et sont entrés en studio en novembre, grâce au soutien financier de la Mission de coopération. Les groupes sélectionnés sont : Cité M, Malekum-Ful, Section Extreme, Bantou Possee, Kevin Kastel, Magma Fusion, Tchek. V, Arborigènes, La Source et… Umar CVM. Cette compilation permet d’explorer les multiples facettes de la culture Hip-Hop dans sa version camerounaise.
Afin de rendre hommage aux différents groupes ayant participé à la compilation, et pour fêter sa sortie, l’association RE.M.Y. a organisé le 29 décembre 98, une 3ème Nuit du rap à l’espace African Logik (Yaoundé).

Contact. Association RE.M.Y. – Alex Siewe – Tél : (237) 21.72.35///Article N° : 675

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