« Le Pacte » joue sur un suspens entretenu jusqu’à la fin pour démonter les supercheries des féticheurs encore en vigueur aujourd’hui. Un homme d’affaire s’est engagé à un acte horrible pour que ses affaires marchent. La dureté de l’acte qu’il finira par commanditer pour échapper à la malédiction sur sa famille est là pour démontrer l’importance de se prémunir de telles croyances mais une contradiction traverse le film : le pouvoir magique du féticheur est affirmé autant que sa volonté de nuisance et confirme la crainte que l’on peut en avoir, ce qui ne facilite pas la démystification. « Le Pacte » affirme ainsi une chose et son contraire.
Mais le problème narratif va plus loin dans le parallèle établi entre la famille de l’homme d’affaires et les trois fillettes qui vendent des fruits de porte en porte. L’une d’elles, Bintou, rêve sans cesse que son père vient la chercher sans que cet élément ne soit réellement utilisé dans le récit. La menace ressentie par les fillettes face au gardien est de même isolée dans la diégèse et ne profite pas à la tension du film. Seules, les scènes mettant en scène le féticheur, interprété par Rasmané Ouedraogo, arrivent à convaincre de par la force évocatrice de l’acteur. Le film peine ainsi à trouver son rythme et sa cohésion et finit par générer distance et ennui avant que n’arrive la terrible fin.
2002, 24 min, 35 mm, images : Frédéric Macelin, musique : Sostène Yaméogo, avec Rasmané Ouedraogo, Barthélémy Bouda. Prod : les films du Mogho. ///Article N° : 2793