« Lors de ce débat littéraire à Paris ( ), vous, Madame, une femme blanche dans le public, m’aviez demandé si je me définissais comme un écrivain noir. Je vous avais dit sèchement: « Je ne crois pas que cela ait une quelconque importance. Lisez plutôt mes livres. » Je compris aussitôt que ma réponse était une sottise, même si votre question ne valait pas mieux. » (Sami Tchak, La Couleur de l’écrivain), p. 11
DERRIERE CE TITRE aux accents volontiers provocateurs, se cachent en réalité une multitude de questions. Et pour commencer, qu’est-ce qu’un « écrivain noir » ? Pourquoi cette précision ? Dire d’un auteur qu’il estmalien, guadeloupéen ou réunionnais, malinké ou créole, indiquerait un ancrage géographique et/ ou culturel dont on imagine qu’il pourrait effectivement avoir un impact sur l’écriture. Mais en quoi la pigmentation serait-elle déterminante?
Il ne s’agit...