Entre avril et juillet 1994, on estime que 800 000 Rwandais hommes, femmes et enfants, principalement Tutsi, ont été tués au Rwanda. On parle du génocide des Tutsi. On appelle génocide la destruction méthodique d’un groupe humain. De nombreux textes ont été écrits après ce génocide. Ces textes cherchent à l’expliquer par des livres d’histoire. D’autres essaient de le raconter , pour mieux comprendre, par des récits journalistiques ou littéraires.
Ecoutez Alice Lefilleul qui présente ces textes dans le Mag du Journal Afrique de TV5Monde.
Dans les écrits journalistiques, on trouve Jean Hatzfeld. Il a été reporter de guerre pour des grands médias français. Il s’est rendu au Rwanda pour rencontrer les populations, recueillir leurs témoignages, leurs histoires de vie. Le premier texte : Dans le nu de la vie, récit des marais rwandais, rassemble des témoignages de rescapés Tutsi. Le deuxième texte Une saison de Machette, rapporte des témoignages de tueurs Hutu, et le troisième récit La stratégie des antilopes relate la sortie de prison des génocidaires.
En 1998, dix écrivains africains se sont rendus au Rwanda. Ils décident d’écrire par « devoir de mémoire ». Ce groupe, qui comptait le djiboutien Abdourahman Ali Waberi, le guinéen Tierno Monénembo, le sénégalais Boubacar Boris Diop ou encore l’ivoirienne Véronique Tadjo souhaitait réagir au silence des africains sur le génocide car « se taire ce serait comme un second génocide ». De ce séjour sont sortis des textes différents, du théâtre, de la poésie, des essais pédagogiques, des romans dont Murambi, Le livre des ossements de Boubacar Boris Diop ou La Phalène des collines de Koulsy Lamko.
Les Rwandais eux aussi ont eu besoin d’écrire sur le génocide. L’écrivaine la plus connue est Scholastique Mukasonga. Son premier roman Inyenzi ou les Cafards évoque la violence et les remords des survivants. Son second texte est plus personnel, il est dédié à sa mère tuée lors du génocide. La question du génocide traverse tous ses textes, comme dans le roman Notre dame du Nil. Il se passe 20 ans avant le génocide mais montre comment il se prépare.
On rencontre aussi des textes qui parlent du génocide d’une façon poétique et détournée comme le roman de Gaël Faye, Petit Pays. Dans ce roman, sorti en 2016, ont suit un jeune garçon juste avant le début du génocide. La violence entre lentement dans la vie de l’enfant.
L’ensemble de ces textes permettent de se souvenir et de transcender l’horreur.