Installé à présent dans l’usine à sucre de Pierrefonds à la Réunion, le Théâtre Talipot mène depuis une douzaine d’années sous la direction de Philippe Pelen une recherche esthétique métissée explorant la fugacité des formes et des images, à la frontière des arts plastiques, du théâtre et de la danse. Mais il n’a pas posé ses malles pour autant. Fidèles à leur vocation de théâtre nomade les désormais célèbres artistes de l’océan indien étaient venus au Festival offrir un spectacle sur la soif pour mieux étancher le regard altéré des spectateurs à la source de la beauté. Et ils se bousculaient aux portes du Théâtre Big-Bang, ceux voulaient remplir leurs yeux secs des eaux lumineuses de Talipot.
Théâtre de formes et d’images, théâtre de corps et de son, théâtre de chair, de bois et de terre : Les Porteurs d’eau. Ils sont quatre, quatre corps nus, glabres et sculptés par la lumière et la couleur, quatre différences, grands et petit, noirs et blanc. Avec eux on remonte la rivière asséchée du temps. On explore avec simplicité et humour le petit monde d’une humanité ancestrale, moins éloignée de nous qu’on pourrait le croire.
Présenté pour la première fois en Afrique du Sud au National Arts Festival of Grahamstown, ce spec-
tacle a déjà un longue tournée derrière lui ; c’est un spectacle du voyage, où les acteurs sont des passeurs qui nous emmènent d’une rive à l’autre et transmettent par cette parabole de la soif à laquelle il donne vie une parole génésique d’unité et d’espoir à reconstruire.
Conception et mise en scène : Philippe Pelen (La Réunion)
Création musicale : Ricky Randimbiarison (Madagascar)
Décors : Modali (Les Comores)
Lumières : Joël Boyer (La Réunion)
Collaboration artistique : Savitry Naïr (Inde)
avec Bacari Ahmadi Abdouel Karimou (Les Comores), Fabrice Andriamilantonirinason (Madagascar), Thierry Moucazambo (La Réunion), Jean-Christophe Patin (La Réunion). ///Article N° : 453