Les résultats 2004 en France des films africains

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A l’heure du Fespaco 2005, il n’est pas inutile de jeter un coup d’œil sur le succès des films africains ou touchant aux cultures africaines sur le marché français. Ces chiffres ne concernent que les films sortis en 2004.

Avec 194,41 millions d’entrées en 2004, soit 11,6% de plus qu’en 2003, le cinéma se porte plutôt bien en France. On compte plus de 5000 écrans répartis dans plus de 2000 cinémas. Les films français ont réalisé 74,7 millions d’entrées soit une progression de 22,5% par rapport à 2003. Mais quand un blockbuster sort, il mobilise un millier d’écrans à lui tout seul. Il sort souvent près d’une quinzaine films nouveaux chaque semaine dont la durée de vie sur les écrans se limite parfois à une semaine. Le premier jour est déterminant (nombre d’entrées et réception médiatique) et l’expérience statistique indique à l’exploitant s’il doit garder le film ou pas et au distributeur s’il doit mieux le soutenir ou non.
Chaque année, Le Film français, journal professionnel, publie à la mi-février le bilan complet des entrées réalisées par les films en France durant l’année précédente. Nous reprenons l’info sur les films africains (ou dont nous avons parlé) dans Africultures depuis nos débuts. Voici les résultats 2004. Les statistiques du Film français indiquent les résultats du premier jour, de la première semaine, le nombre de salles et nombre d’entrées en combien de semaines sur Paris/périphérie de Paris et le nombre total d’entrées France. Le coefficient indiqué est la division du chiffre entrées France par celui de Paris/périphérie, ce qui permet de voir si le film a bien marché en Province (ce qui dépend bien sûr de sa distribution, plus difficile pour les films économiquement plus faibles).
Il est à noter que le nombre de semaines d’exploitation peut signifier seulement quelques séances dans la semaine et non forcément la mobilisation d’une salle à plein temps.
A titre de comparaison, le premier est un film français, Les Choristes (avant Shrek 2, Harry Potter 3 et Spider-Man 2), qui a fait 8 580 093 entrées en France dont 1 209 315 en région parisienne, donc avec un coefficient de 7,10, ce qui traduit une excellente distribution bien répartie dans tout le pays.
En 2003, Chouchou de Merzak Allouache était en 4ème position avec plus de 4 millions d’entrées.
En 132ème position, L’Esquive, d’Abdellatif Kechiche, sorti dans 12 salles sur Paris-Périphérie, y a fait 83 904 entrées sur 25 semaines d’exploitation et 283 578 entrées totales en France. Coefficient : 3,38.
En 163ème position, Viva Laldjérie, de Nadir Moknèche, a fait 74 067 dans 11 salles et en 14 semaines à Paris et 200 718 entrées en France. Coeff. : 2,71.
En 178ème position, The Soul of Man, de Wim Wenders (documentaire de la série de sept films sur le blues) : 45 217 à Paris dans 4 salles en 16 semaines, 151 033 en France, coeff. 3,34.
En 197ème position, She hate me, de Spike Lee : 76 655 entrées à Paris dans 21 salles en 6 semaines, 109 348 en France, coeff. 1,43.
En 215ème position, Du Mali au Mississipi, de Martin Scorcese (documentaire de la série de sept films sur le blues) : 22 233 à Paris dans 5 salles en 12 semaines, 84 223 en France, coeff. 3,79.
240ème : Les Yeux secs, de Narjiss Nejjar : 18 561 à Paris dans 6 salles en 10 semaines, 53 258 en France, coeff. 2,87.
245ème : Nowhere in Africa (Nulle part en Afrique), de Caroline Link : 22 422 dans 10 salles en 10 semaines, 51 882 en France, coeff. 2,31.
253ème : Le Grand voyage, d’Ismaël Ferroukhi : 16 805 à Paris dans 6 salles en 5 semaines (sorti le 24 novembre, encore en exploitation), 48 334 en France, coeff. 2,88.
254ème : Massaï, les guerriers de la pluie, de Pascal Plisson : 12 499 à Paris dans 24 salles en 1 semaine (sorti le 22 décembre, encore en exploitation), 48 100 entrées en France, coeff. 3,85.
291ème : Le voyage de James à Jérusalem, de Ra’anan Alexandrowicz (film israélien sur un Noir venu en Israël) : 15 847 à Paris dans 3 salles en 11 semaines, 33 448 en France, coeff. 2,11.
311ème: Alexandrie… New York, de Youssef Chahine : 13 701 à Paris dans 8 salles en 16 semaines, 27 628 en France, coeff. 2,02.
339ème : Le Soleil assassiné, d’Abdelkrim Bahloul : 8 859 à Paris dans 3 salles en 7 semaines, 20 507 en France, coeff. 2,31.
366ème: The Devil’s Fire, de Charles Burnett (documentaire de la série de sept films sur le blues) : 4071 à Paris dans 4 salles en 5 semaines, 14 818 en France, coeff. 3,64.
369ème : La Bataille d’Alger, de Gilles Pontecorvo (reprise) : 5 157 à Paris dans 2 salles en 10 semaines, 13 266 en France, coeff. 2,57.
381ème : Madame Brouette, de Moussa Sene Absa : 5 364 à Paris dans 4 salles en 7 semaines, 12 150 en France, coeff. 2,27.
420ème : The Agronomist, de Jonathan Demme (documentaire) : 3 612 à Paris dans 1 salle en 5 semaines, 8 364 en France, coeff. 2,32.
425ème : La Caméra de bois, de Ntshaveni Wa Luruli : 2 794 à Paris dans 6 salles en 5 semaines, 7 901 en France, coeff. 2,83.
453ème : Un fils, d’Amal Bejaoui : 4 772 à Paris dans 2 salles en 5 semaines, 5 534 en France, coeff. 1,16.
464ème : Brooklyn Babylon, de Marc Levin : 3 244 à Paris dans 3 salles en 4 semaines, 4 769 en France, coeff. 1,47.
486ème : Poupées d’argile, de Nouri Bouzid : 1 201 à Paris dans 3 salles en 5 semaines, 3 996 en France, coeff. 3,33.
496ème : La Vie sans Brahim, documentaire de Laurent Chevallier : 430 à Paris dans 1 salle en 4 semaines, 3 736 en France, coeff. 8,69.
516ème : Shaft, les nuits rouges de Harlem, de Gordon Parks (reprise) : 2 970 à Paris dans 1 salle en 10 semaines, 3 010 en France, coeff. 1,01.
528ème : Aliénations, documentaire de Malek Bensmaïl : 534 à Paris dans 1 salle en 2 semaines, 2 756 en France, coeff. 5,16.
560ème: La Porte du soleil, de Yousri Nasrallah (film de 4 h 20 sorti le samedi après avoir été diffusé en deux parties sur Arte) : 2 087 à Paris dans 1 salle en 11 semaines.
573ème : Agadez, Nomade FM, documentaire de C. Lelong et P. Mortimore : 712 à Paris dans 1 salle en 3 semaines, 1691 en France, coeff. 2,38.
583ème: Les Bandits, de Said Naciri : 1 005 à Paris dans 1 salle en 5 semaines, 1 377 en France, coeff. 1,37.
597ème : Khorma, le crieur de nouvelles, de Jilani Saadi : 213 à Paris dans 2 salles en 2 semaines, 1027 en France, coeff. 4,82.
Sont hors classement car les chiffres France n’ont pas été communiqués :
Biguine, de Guy Deslauriers (sorti le 10 novembre, encore en exploitation) : 6 507 à Paris dans 3 salles en 7 semaines.
La Valse des gros derrières, de Jean Odoutan : 721 à Paris dans 2 salles en 4 semaines.

Il n’est pas inintéressant non plus de s’intéresser au taux d’amortissement des films en salle, c’est-à-dire de savoir si les recettes couvrent les dépenses. Le Film français n°3084/85 du 11 février 2005 donne également l’amortissement des films français en salle en 2004. On trouve parmi eux deux films de notre liste :
– Viva Laldjérie : les recettes de ses 200 718 entrées (avec 61 copies), un score tout à fait honorable, ne couvrent qu’à 28 % son budget de 2,16 millions d’euros.
– Les Yeux secs : ses 53 258 entrées couvrent à 22 % son budget de 0,73 million d’euros.
En 2004, seuls trois films français ont amorti à plus de 100 % leur budget avec les recettes salles (Les Choristes à 486 %). Il faut donc vendre beaucoup de dvd et le vendre à des télévisions et autres circuits de diffusion comme les avions ou les hôtels pour rentabiliser un film !

///Article N° : 3686

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