Lettre de René Phiombe

Ne crois pas, un seul instant, que je t'ai oublié…

Batschenga, le 14.1.2001
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Mon cher « fils » Jean-Claude Awono,
Ne crois pas, un seul instant, que je t’ai oublié. Je me rappelle toujours – avec quel réconfort moral !- ces doux instants vécus pendant quelques jours, au centre culturel (1), à l’occasion du  » Printemps des poètes « . Mon seul et grand souhait, c’est que la  » Ronde des Poètes  » organise la réédition des ces journées qui ont marqué d’une pierre blanche notre obscure présence dans les annales de notre histoire.
La poésie ! C’est la raison de ma vie. Je ne puis m’en débarrasser – ainsi qu’aucune nation du monde. Malgré le mépris dont elle fait l’objet ici et là. La grandeur de la Grèce antique, et d’autres pays civilisés lui doit beaucoup. Elle confère à la bête humaine sa dignité. Nous, Camerounais, avons le devoir de la cultiver de toute la force de nos sentiments d’hommes libres, la conserver comme une manne sacrée pour la consommation des générations futures.
C’est pourquoi j’ai récemment salué  » L’Anthologie de la poésie Camerounaise  » de Patrice Kayo paru aux éditions CLE-Presse universitaire (2). Cependant, quelle n’a pas été ma furie en relevant dans ce livre d’énormes fautes d’impression ! Je me suis dégonflé de ma joie de déguster les délices poétiques et j’en suis tombé malade. Je me suis dit que je venais de prendre un repas empoisonné. J’ai adressé aux  » mauvais cuisiniers  » de ces plats une violente protestation.
J’en ai parlé à Mme Engama Stella. Elle m’a fait trois longues visites, longues et fructueuses. Elle se proposait de faire participer les hommes de plume au 21e sommet France-Afrique. Très dynamique, cette femme de lettres peut aller très loin. Pourvu qu’elle reconnaisse ses limites et se laisse encadrer sagement dans une structure convenable. Nous avions beaucoup parlé de toi et de la Ronde des Poètes, de l’A.P.E.C, etc. Que c’est beau de rencontrer une âme sœur !
Mais que devient Solange Angeline Bonono (3) qui a déclaré m’avoir adopté comme son père. Elle me doit une lettre sans écho. Chaque fois que je viens à Yaoundé, mes coups de téléphone sont restés sans effets. Je serai là-bas début Février2001, pour suivre mon dossier CNPS. C’est embêtant d’être retraité au Cameroun, après 22 ans de service au Centre Régional de Promotion du Livre en Afrique. Je viens d’être élu secrétaire général du comité de développement de Batchenga.
Ecris-moi, cher enfant. Donne-moi une bouffée de nouvelles fraîches de la capitale.

1. l s’agit en réalité de : Centre culturel français de Yaoundé.
2. Presses universitaires de Yaoundé
3. Angeline Solange Bonono
///Article N° : 4191

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