Patsa ou Naina (1) a une façon particulière de décliner les identités. En quelques propos lapidaires, il met sur le tapis tout le débat identitaire malgache : ancestralité / communautarisme, nationalité / nationalisme, dedans / dehors. Et s’interroge sur le statut de la pensée. Mais le plus important au présent, c’est la fatigue
Quel est ton nom ?
Qu’as-tu besoin de connaître mon nom ? Nous avons tous la même origine. Courbet l’a bien montrée ! Je viens comme toi du sexe de ma mère.
Pas de lignage, pas de patrie ?
Pour moi, le » tanindrazana « , la terre ancestrale en gros comme au détail, c’est le chemin pour aller chez les ancêtres, ni plus ni moins. A cet égard, je suis très diasporique
Qu’as-tu besoin de tout ça ? Les Malgaches disent le plus important sur l’Homme : » Olombelona » *, la Vie.
Quelle est ton identité culturelle ?
Où est mon unité culturelle ? Elle est issue d’une poubelle culturelle faite de jazz, hip hop, censure et liberté. Le marché est très diasporique.
Es-tu noir ?
J’ai une proposition d’émission intitulée » Liste Noire « .
Emergence ?
Indépendance ? Virage à droite ? Quelle possibilité d’émergence alors que les structures ne changent pas ? ! Va-t-on faire du neuf avec du vieux ? Ou allons-nous avaler du pré-mâché ? L’espoir d’émerger.
Quels problèmes à l’émergence ?
Le problème c’est le promotionnel et de calendrier
Quelles questions te poses-tu ?
Est-ce qu’on va vers une dictature ? Y a-t-il une pensée unique ? Il n’y a pas de critique constructive. Il n’y a pas de libre décodage. Où est l’imagination politique ?
Que dis-tu aujourd’hui ?
Insultes. Evitement. Qu’irons-nous encore faire au 13 mai ? Mon taux d’usure est de 50% et il augmente de 15% par semaine.
L’espoir d’émerger ?
Je ne peux pas écrire en ce moment
(1) : Patsa ou Naina, compositeur, est décédé en décembre 2002 à cinquante ans
(2) Olombelona : personne vivante, humain, humanité///Article N° : 2934