Un spectacle qui évoque les grandes heures du Théâtre du Splendid, mais avec Julius Amédée Laou ce n’est pas le père Noël qui est une ordure, c’est Mme Huguette. Julius Amédée Laou débusque avec humour et sarcasme ce racisme ordinaire qui n’a plus peur de s’afficher dans une société tellement imbue de sa démocratie qu’elle ne prend même plus la peine de la défendre et où le racisme oublie d’être un délit.
Petite bourgeoise distinguée, Madame Huguette n’a d’amour à donner qu’à son chien, car lui au moins ne la déçoit jamais et surtout ne la contredit pas. Et quels déboires pour cette pauvre femme qui n’aime ni les Noirs, ni les Arabes ni les Juifs, ni les Homosexuels… Impossible de le louer, ce bel appartement spacieux et clair ! Introuvable le locataire » normal « , bien blanc, Français de souche, hétérosexuel, sans enfant et… solvable tout de même !
Si le sujet est courageux, on assiste malheureusement à une galerie de tableaux qui parfois perdent en efficacité et en violence tant ils tirent en longueur. Mais l’engagement des acteurs, leur énergie, leur dynamisme pallient largement le trop grand conformisme de la mise en scène et le fatalisme comme la bonne humeur des personnages ne manquent pas d’être communicatifs. Un spectacle décapant qui dit tout haut ce que certains ne veulent pas entendre…
Théâtre des Pharaons
Décors : Malcom Sankara
Costumes : Catherine Dénoual
avec Christine Mantelli, Sylvia Edom, Mylène Ibazaténé, François Floris, Jean-Marie Blanche, Mamm Saïdini, Basile Siékoua. ///Article N° : 449