Egal à lui même, Maître Mwambayi, l’est resté jusqu’au bout : Mystique. D’abord sur les planches, dans la pièce « le Rocher du silence » jouée la veille 23 juin. Ensuite à l’espace carrefour organisé le lendemain dans le même cadre de l’espace Mutombo Buitshi. La dimension spirituelle qu’il tente de donner à ses créations via son Centre de recherche en arts et Spectacle africain, Crasa,n’est pas toujours facile à saisir. Elle déroute autant qu’elle suscite la curiosité. Même si après des applaudissements respectueux, on se demande quel message le metteur en scène, ici doublé d’acteur, voulait transmettre.
Sous le feu de la rampe, Mwambayi ne s’est pas départi de sa démarche . Il l’a plutôt soutenue. Que les spectateurs aient l’impression que » le Rocher du silence est un spectacle trop intimiste, qui privilégie une jouissance profonde entre Mwambayi, alias Orphée et Chouchou Bembe, Eurydice » Mwambayi assume. C’est Ambroise Mbia, vieux routier du théâtre qui réussira finalement à convaincre Mwambayi de la nécessité de communiquer avec le public, car, dit-il, » le théâtre est avant tout communication »
Avec son flegme habituel, Mwambayi souligne devant un parterre d’acteurs le dévorant d’yeux, comme pour élucider le mystère de son intimité. » Le public peut se relâcher au niveau du langage, dit-il , cela est dû au fait que depuis longtemps, on a tourné le dos à certains langages qui poussent à une dimension intime. On peut observer un silence qui peut décrocher l’attention du public. Mais cela est voulu. Il faut avoir l’audace de proposer quelque chose qui ressort la diversité théâtrale du spectacle, surtout pour une pièce d’inspiration mythologique. Mais nous ferons en sorte que lors des prochaines représentations, la communication soit établie avec tous les publics et non seulement avec les initiés. » Voilà qui est dit.
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