Le catalogue des éditions L’Harmattan s’enrichit au mois d’octobre d’un grand nombre de livres sur l’Afrique :
Pourquoi un énième ouvrage sur un projet de développement en Afrique noire ? Tout simplement parce qu’à l’aube du XXIe siècle et avec les tragédies économiques et humanitaires qui secouent le continent, entretenir la flamme de l’espoir est plus que jamais nécessaire. Contrairement aux prévisions alarmistes, une véritable recomposition souterraine, inachevée et irréversible des sociétés africaines s’est amorcée. Ce livre a pour ambition d’être à la fois un diagnostic des causes historiques de la faillite du développement en Afrique Noire et une amorce à la réflexion sur l’Afrique du XXIe siècle. Il est écrit par un auteur appartenant à la génération née dans les espoirs de la décolonisation et cruellement déçue aujourd’hui. Autres temps, autres mentalités.
Si l’auteur s’intéresse à la situation des étudiants noirs d’Afrique en France ou d’ailleurs, c’est davantage pour s’opposer à deux attitudes : la culpabilisation permanente de la France par les Africains et la légitimation des pratiques et discours des Africanistes. Au cours de leurs itinéraires universitaires Afrique-France-Afriques se construit la médiocrité qui accompagne une bonne partie de ces étudiants noirs. Une lecture des comportements liés à ce parcours doit rompre courageusement avec les prêts-à-penser idéologiques qui inclinent les diplômés africains à justifier l’injustifiable.
Thomas Sankara est l’un des leaders africains qui a le plus marqué ces dernières années. Grâce à son intégrité, sa résolution, son intelligence, il est en grande partie à l’origine du rayonnement de l’expérience révolutionnaire du 4 août 1983 au 15 octobre 1987, date à laquelle il a été assassiné. Le Burkina Faso, tout entier mobilisé, s’était lancé alors dans de profondes transformations suscitant un formidable espoir dans le pays mais aussi au-delà de ses frontières sur l’ensemble du continent africain.
Perdue dans l’immensité, au milieu de l’Océan Atlantique : l’archipel du Cap-Vert, le pays de Césaria Evora. Les Badiais ont élaboré une culture créole, remarquable synchrétisme entre l’Afrique et l’Europe. Mais Archipel rime avec pluriel. Chaque île est un monde, un microcosme à la personnalité complexe, avec ses paysages, ses traditions et ses secrets. Quelles perspectives pour un pays sans ressources naturelles, dont la population augmente et les réserves d’eau diminuent ? Le Cap-Vert est un cas d’école pour l’approche des problèmes de développement en Afrique sahélienne. Au fil des pages, ce livre nous donne une vision complète et originale de l’archipel encore trop méconnu dans le monde francophone.
L’Afrique est marquée par certaines lourdeurs sociologiques. Au point de ne trouver le salut économique que dans l’imitation du modèle occidental comme le suggèrent fortement le Fonds monétaire international et la Banque mondiale en lui imposant des programmes d’ajustement structurel ? Son avenir politique repose-t-il nécessairement sur le multipartisme et le type occidental de démocratie ? Y a-t-il un lien obligatoire entre la transformation économique et la transformation politique ? Ces questions posent le problème de la démocratie et du développement vécus dans des sociétés particulières.
Une autopsie de notre siècle, de l’hypocrisie de la guerre froide à la mascarade de démocratisation au Zaïre, en passant par la trahison des dictatures-ustensiles africaines ; tel est l’objet de cet ouvrage. Un point de vue de l’homme du tiers-monde, un regard non-diplomatique et peu spécialisé en relations internationales ; telle est sa » méthode « . L’idéal de liberté pour soi, d’indépendance véritable pour son pays et de possible oecuménisme de l’humain pour l’homme tout court ; telle est sa perspective ultime.
Lutter entend avant tout se libérer. Le droit de lutter se lit correctement comme le devoir de libération. Se libérer donc et d’abord de soi-même. Lutter contre les dogmes et les pratiques esclavagistes. Intérioriser l’exil contre (entre autres) le triple mythe du Blanc supérieur, du mobutisme salvateur, de l’Occident paradisiaque…Et choisir la liberté pour soi, l’indépendance véritable pour la nation, l’oecuménisme de l’humain pour l’homme tout court.
En 1969 paraissait au Congo-Kinshasa Le manifeste de la fraternité prolétarienne des paysans, ouvriers, intellectuels et étudiants congolais, conscients et révolutionnaires. Au-delà de la beauté formelle et du contenu passionnel du Manifeste, au-delà de ses utopies, un monde émerge dont il faut tout apprendre. L’auteur, à partir des termes, des images, des idées-clés, entreprend de décrypter ce Congo ignoré, dénué de sens pour les observateurs et interventionnistes occidentaux.
En 1948, un jeune agronome débarque au Congo belge. Il devient l’adjoint d’un chef de plantation située à Bumba dans la forêt équatoriale. Bientôt, il dirigera lui-même un programme de 2 000 hectares. Devenu recruteur de main d’oeuvre pour les Huileries du Congo belge, il sillonne la province de l’Equateur au-delà du fleuve Congo. Mais début 1959, la fièvre de la liberté a gagné la colonie. En 1960, rien ne va plus ! L’indépendance aux promesses extravagantes est emportée par la mutinerie des militaires congolais puis par les sécessions des provinces du Sud.
Le parcours orphique qu’empruntent Bilanga et Nanga respectivement dans Les chauves-souris et La trahison de Marianne a fait ressortir les caractéristiques narcissiques de chacun des personnages. Cet amour de soi est ici le point de convergence et de divergence de deux destinées qui veulent se faire, chacune à sa manière. Ces deux destins sortent d’un même esprit créateur, et sont les deux visages de la destinée. Les chauves-souris et la Trahison de Marianne deviennent ainsi les traces d’une même destinée celle de l’auteur, écrivain camerounais.
L’ouvrage s’attache à restituer les différentes étapes de la migration kabyle au début du siècle en France. Il analyse surtout les regards que les Kabyles portent sur leur propre histoire migratoire. L’émigration kabyle a dès le début de son histoire montré des capacités étonnantes à produire des actions et des discours militants, politiques et identitaires intenses et constants tout au long du XXème siècle. L’intérêt de l’ouvrage est de rompre avec l’image d’une émigration maghrébine uniforme et opaque trop longtemps maintenue dans les clichés réducteurs de la simple migration de travail ou de l’Islam.
C’est une analyse des modes d’habiter qui est le fruit de plus de quinze ans de travaux sur l’habitat et les villes marocaines, menés en alternant des périodes de recherche académique et des périodes d’investigations dans l’opérationnel. L’objectif de ce livre n’est pas de décrire les types d’habitat qui composent la ville aujourd’hui, mais bien de comprendre comment ils sont habités.
Née dans le dernier quart du XIXè siècle, l’idée d’inonder les chotts algéro-tunisiens pour fertiliser le désert en transformant son climat, aura encore des adeptes un siècle plus tard. Les auteurs racontent l’utopie de la Mer Intérieure saharienne depuis le premier projet du Capitaine Roudaire et de Ferdinand de Lesseps en 1874, jusqu’à ses avatars les plus récents des années 50 et 80. Les péripéties de cette aventure sont replacées dans leur contexte historique colonial et post-colonial et une critique approfondie est faite des travaux suscités par ce projet vieux de 138 ans. C’est l’occasion de faire le point sur les conditions géologiques, géographiques, hydrologiques et socio-économiques de la région des chotts, hier et aujourd’hui.
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