Il sont deux, un musicien, » Bambou man « , l’homme végétal, il est le bois, le son profond de la mangrove, et un comédien, une voix claire qui se lève, il est l’âme de la mangrove, sa lumière, et fait entendre une autre musique, celle du poète celle de Raphaël Confiant, celle d’un peuple du mélange, un peuple amphibie entre ciel et terre. Il est cette âme ensevelie par l’histoire sous les immondices d’une société toute entière tournée vers la consommation.
Les palétuviers ne sont pas aussi roses que le dit la chanson. Les fleurs sont des sacs plastiques que la nature ne digère plus et qu’elle revomit inexorablement. La mangrove n’a rien à voir avec ce rêve d’exotisme qui colle à la rétine des métropolitains, c’est un monde sombre et sale, où coulent des larmes amères.
Mais la mangrove n’est pas la mort, son pourrissement est aussi fermentation, germination, la vie y bouillonne comme l’espoir sous les mots parfois brutaux du poète.
Scénographie : Christian Marie et Ena Romney
Lumières : José Cloquell
Costumes : Patricia Dubois
avec Ruddy Silaire accompagné de Laurent Phénis.///Article N° : 958