Fiche Personne
Théâtre
Cinéma/TV
Littérature / édition
Wole Soyinka
Ecrivain/ne, Acteur/trice, Universitaire, Scénariste
Nigeria
© DR
Français
Né en 1934 au Nigeria, Wole Soyinka a vécu dans ce pays qui était encore sous domination britannique. Très tôt, il est impliqué dans le combat de son pays pour son indépendance. Universitaire formé à Ibadan puis en Grande-Bretagne, il explore dans son ?uvre littéraire théâtrale, romanesque et poétique le passé mythique de l’Afrique et les difficultés que ce continent dépecé par le colonialisme rencontre dès lors qu’il tente de se forger un avenir.
Très surveillé par les autorités, Wole Soyinka est arrêté et incarcéré en 1960, en raison de divers textes très critiques envers le gouvernement, puis, de nouveau quatre ans plus tard, sous prétexte d’avoir voulu occuper une station de radio afin d’empêcher la diffusion de résultats truqués lors d’une élection. Il est alors soutenu par la mobilisation d’écrivains tels que Norman Mailer ou William Styron. En 1967, au début de la guerre civile, il est accusé d’avoir aidé les rebelles du Biafra à acheter des armes, et passe alors vingt-sept mois en isolement dans une cellule minuscule. Il écrit sur tous les bouts de papier qu’il peut se procurer : ces notes de prison seront ensuite compilées et publiées en 1972. Libéré de prison en 1969, il prend la tête du département d’études théâtrales de l’université d’Ibadan, passe ensuite cinq ans en Europe, travaille pour le grand journal de l’Afrique, Transition, et enseigne à l’université du Ghana ainsi qu’à Cambridge.
En 1975, il rentre au pays et reprend sa carrière universitaire tout en poursuivant ses activités politiques militantes et en voyageant de par le monde : il enseigne notamment à Harvard, Yale, Cornell et Cambridge. En 1986, il reçoit le prix Nobel de littérature, qu’il est le premier écrivain d’Afrique à obtenir. Entre 1993 et 1998, il est à nouveau contraint à l’exil suite à son opposition aux exactions de la dictature militaire en place. Il est jugé par contumace pour haute trahison mais les charges sont annulées en 1998. Depuis lors, Soyinka est professeur émérite à l’université de Obafemi Awolowo, au Niger, tout en continuant à enseigner en Europe et aux Etats-Unis. En 1994, il devient Ambassadeur auprès de l’Unesco pour la promotion de la culture et de la communication en Afrique. En 1997, il est nommé Président du Parlement international des écrivains. Considéré comme un écrivain majeur dans le monde anglophone, ses pièces sont régulièrement représentées et son ?uvre, à la croisée des cultures yoruba et anglo-saxonne, africaine et européenne est souvent une « relecture africaine » des ?uvres occidentales (Euripide, Shakespeare, Brecht, Genet, Jarry), néanmoins en prise directe avec les événements politiques du continent africain et de son pays. Sa pièce King Baabu, écrite « à la manière d’Ubu Roi » d’Alfred Jarry, met en scène le dictateur Sani Abacha et ses folies assassines. Romancier et poète, Wole Soyinka est également l’auteur de deux livres autobiographiques, deux « docu-romans » selon ses propres mots, dans lesquels il raconte ses années de formation (Aké, les années d’enfance, Belfond, 1994) puis sa venue à l’écriture tandis que son pays accède à l’indépendance (Ibadan, les années pagaille, Actes Sud, 1997). En même temps que Climat de peur paraît, aux éditions Actes Sud-Papiers, la pièce de Wole Soyinka Baabou roi (avril 2005).
2007 : Il te faut partir à l’aube Actes Sud/octobre 2007
Très surveillé par les autorités, Wole Soyinka est arrêté et incarcéré en 1960, en raison de divers textes très critiques envers le gouvernement, puis, de nouveau quatre ans plus tard, sous prétexte d’avoir voulu occuper une station de radio afin d’empêcher la diffusion de résultats truqués lors d’une élection. Il est alors soutenu par la mobilisation d’écrivains tels que Norman Mailer ou William Styron. En 1967, au début de la guerre civile, il est accusé d’avoir aidé les rebelles du Biafra à acheter des armes, et passe alors vingt-sept mois en isolement dans une cellule minuscule. Il écrit sur tous les bouts de papier qu’il peut se procurer : ces notes de prison seront ensuite compilées et publiées en 1972. Libéré de prison en 1969, il prend la tête du département d’études théâtrales de l’université d’Ibadan, passe ensuite cinq ans en Europe, travaille pour le grand journal de l’Afrique, Transition, et enseigne à l’université du Ghana ainsi qu’à Cambridge.
En 1975, il rentre au pays et reprend sa carrière universitaire tout en poursuivant ses activités politiques militantes et en voyageant de par le monde : il enseigne notamment à Harvard, Yale, Cornell et Cambridge. En 1986, il reçoit le prix Nobel de littérature, qu’il est le premier écrivain d’Afrique à obtenir. Entre 1993 et 1998, il est à nouveau contraint à l’exil suite à son opposition aux exactions de la dictature militaire en place. Il est jugé par contumace pour haute trahison mais les charges sont annulées en 1998. Depuis lors, Soyinka est professeur émérite à l’université de Obafemi Awolowo, au Niger, tout en continuant à enseigner en Europe et aux Etats-Unis. En 1994, il devient Ambassadeur auprès de l’Unesco pour la promotion de la culture et de la communication en Afrique. En 1997, il est nommé Président du Parlement international des écrivains. Considéré comme un écrivain majeur dans le monde anglophone, ses pièces sont régulièrement représentées et son ?uvre, à la croisée des cultures yoruba et anglo-saxonne, africaine et européenne est souvent une « relecture africaine » des ?uvres occidentales (Euripide, Shakespeare, Brecht, Genet, Jarry), néanmoins en prise directe avec les événements politiques du continent africain et de son pays. Sa pièce King Baabu, écrite « à la manière d’Ubu Roi » d’Alfred Jarry, met en scène le dictateur Sani Abacha et ses folies assassines. Romancier et poète, Wole Soyinka est également l’auteur de deux livres autobiographiques, deux « docu-romans » selon ses propres mots, dans lesquels il raconte ses années de formation (Aké, les années d’enfance, Belfond, 1994) puis sa venue à l’écriture tandis que son pays accède à l’indépendance (Ibadan, les années pagaille, Actes Sud, 1997). En même temps que Climat de peur paraît, aux éditions Actes Sud-Papiers, la pièce de Wole Soyinka Baabou roi (avril 2005).
2007 : Il te faut partir à l’aube Actes Sud/octobre 2007
English
Wole Soyinka was born on 13 July 1934 at Abeokuta, near Ibadan in western Nigeria.
After preparatory university studies in 1954 at Government College in Ibadan, he continued at the University of Leeds, where, later, in 1973, he took his doctorate. During the six years spent in England, he was a dramaturgist at the Royal Court Theatre in London 1958-1959. In 1960, he was awarded a Rockefeller bursary and returned to Nigeria to study African drama. At the same time, he taught drama and literature at various universities in Ibadan, Lagos, and Ife, where, since 1975, he has been professor of comparative literature. In 1960, he founded the theatre group, « The 1960 Masks » and in 1964, the « Orisun Theatre Company », in which he has produced his own plays and taken part as actor. He has periodically been visiting professor at the universities of Cambridge, Sheffield, and Yale.
During the civil war in Nigeria, Soyinka appealed in an article for cease-fire. For this he was arrested in 1967, accused of conspiring with the Biafra rebels, and was held as a political prisoner for 22 months untill 1969. Soyinka has published about 20 works: drama, novels and poetry. He writes in English and his literary language is marked by great scope and richness of words.
The fact that Wole Soyinka has lived to write so much about the African experience is a miracle. Throughout his long and productive career, Soyinka’s politics have placed him in danger repeatedly. His upbringing reflected both African and Western influences, and the conflict and interaction between these two forces would occupy much of his writing, particularly in the play Death and the King’s Horseman. Through drama, poetry, essays, and autobiographies, Soyinka has documented not only the struggles of his homeland of Nigeria but of the African continent as a whole. His works earned him the Nobel Prize in Literature in 1986, and he used the occasion to highlight the plight of fellow activist Nelson Mandela. Soyinka’s life has been so full of intrigue and accomplishment that he has published several memoirs in which the hardships of the African nation overlap with Soyinka’s own personal evolution.
Essential Facts
Soyinka was imprisoned for nearly two years during the Biafran Civil War in the late 1960s. A few years after his release, he published a book chronicling the experience titled The Man Died: Prison Notes.
During a period of political unrest in the mid 1990s, Soyinka lived in exile in the United States and taught at Emory University.
In addition to his prolific writing career, Soyinka has founded numerous theatrical groups, including Nineteen-Sixty Masks and Guerilla Unit.
One of Soyinka’s most famous theatrical works was Opera Wonyosi, an adaptation of Bertolt Brecht’s The Threepenny Opera.
Soyinka has taught at numerous universities around the world, most recently as a literature professor at the University of Nevada, Las Vegas.
After preparatory university studies in 1954 at Government College in Ibadan, he continued at the University of Leeds, where, later, in 1973, he took his doctorate. During the six years spent in England, he was a dramaturgist at the Royal Court Theatre in London 1958-1959. In 1960, he was awarded a Rockefeller bursary and returned to Nigeria to study African drama. At the same time, he taught drama and literature at various universities in Ibadan, Lagos, and Ife, where, since 1975, he has been professor of comparative literature. In 1960, he founded the theatre group, « The 1960 Masks » and in 1964, the « Orisun Theatre Company », in which he has produced his own plays and taken part as actor. He has periodically been visiting professor at the universities of Cambridge, Sheffield, and Yale.
During the civil war in Nigeria, Soyinka appealed in an article for cease-fire. For this he was arrested in 1967, accused of conspiring with the Biafra rebels, and was held as a political prisoner for 22 months untill 1969. Soyinka has published about 20 works: drama, novels and poetry. He writes in English and his literary language is marked by great scope and richness of words.
The fact that Wole Soyinka has lived to write so much about the African experience is a miracle. Throughout his long and productive career, Soyinka’s politics have placed him in danger repeatedly. His upbringing reflected both African and Western influences, and the conflict and interaction between these two forces would occupy much of his writing, particularly in the play Death and the King’s Horseman. Through drama, poetry, essays, and autobiographies, Soyinka has documented not only the struggles of his homeland of Nigeria but of the African continent as a whole. His works earned him the Nobel Prize in Literature in 1986, and he used the occasion to highlight the plight of fellow activist Nelson Mandela. Soyinka’s life has been so full of intrigue and accomplishment that he has published several memoirs in which the hardships of the African nation overlap with Soyinka’s own personal evolution.
Essential Facts
Soyinka was imprisoned for nearly two years during the Biafran Civil War in the late 1960s. A few years after his release, he published a book chronicling the experience titled The Man Died: Prison Notes.
During a period of political unrest in the mid 1990s, Soyinka lived in exile in the United States and taught at Emory University.
In addition to his prolific writing career, Soyinka has founded numerous theatrical groups, including Nineteen-Sixty Masks and Guerilla Unit.
One of Soyinka’s most famous theatrical works was Opera Wonyosi, an adaptation of Bertolt Brecht’s The Threepenny Opera.
Soyinka has taught at numerous universities around the world, most recently as a literature professor at the University of Nevada, Las Vegas.
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