Africultures célèbre la poésie. Initiée en 2013, la série le Printemps des poètes continue avec des artistes du monde entier.Simplement parce que la poésie est « peut-être la meilleure manière pour communiquer avec l’intime, l’invisible, et les autres » (1).
La profondeur du noir allume les regards
Encastrés dans les vitres du passé
D’où rien ne filtre
Les persiennes de la respiration ont disparu
Reste le bois des fenêtres sans horizon
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Cette pensée corsetée ressemble à du prêt-à-porter
Qui fait grand bruit sur la place publique
Tu cherches le souffle qui résiste à tout vent
Tu ne l’aperçois pas encore
Les fenêtres se sont évaporées au rythme
Des mots qui font recette
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Avec tes pas d’espérance
Tu veux approcher le lointain horizon
Tu croises la toute-puissance du vide
Qui tisse des alvéoles parfumées
Loin de toute rive partagée
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Et le cours du miel grimpe parmi les mots
Les abeilles butineuses par essaims
S’envolent vers les meilleurs nectars
Tout pedigree déployé au grand jour
Et tant pis pour les voix discordantes
Qui comptent les étoiles aux pieds des humains
Ces voix qui content le monde inaudible
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Gare à toi qui sais fabriquer
Ton miel à fleur de peau
Ton miel du jour et de la nuit
Les gardiens des murs et cloisons
Épient tes yeux qui voient
Les ombres et les masques
Qui défient ton air de liberté
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Ici ou là-bas
Ils te regardent tisser les couleurs du temps
Ils dessinent tes pas de femme sur les murs du lieu
Ils disent que tu attires les tempêtes
Pourtant les larmes du ciel
Ne tuent pas le corps du temps
Tu imprimes sur ta peau l’humeur du monde
Et l’esprit du temps qui t’habite
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L’horloge de la mer des mots
N’indique pas le temps intérieur
En réalité tu as quitté les bruits de la Ville
Où les chats se métamorphosent
En hyènes tachetées qui s’ignorent
(1) Citation de Yanick Lahens. Extrait de la vidéo « A quoi sert la poésie ? A quoi sert la littérature? « ///Article N° : 12106
