Camerounais, batteur, chanteur-choriste, Gino Sitson embrasse le monde de la musique en côtoyant Papa Wemba, Brice Wassy, Ray Lema, Manu Dibango, Wally Badaru, Steve Pott, Lucky Dube, et de nombreux autres artistes (la liste est longue). Il se singularise par le scat et les percussions vocales, exerce son talent en composant des jingles radio et des « habillages d’antennes » pour France 3.
La sortie de son premier album solo, Vocal Deliria, en 1995 est un défi. Gino entre de plein pied dans la cour des grands. Le virtuose, souvent comparé à d’illustres vocalistes, propose un métissage musical qui trouve principalement sa source dans la culture bamiléké. Il trace ainsi sa voie à travers des thèmes « jazzy » aux accents roots. Son chant, a cappella, évoque aussi bien l’Afrique que l’Amérique. Il joue de son corps comme des percussions, accompagne ses mélodies, telles les mélopées entonnées par les femmes, parfois rythmées par les hommes. Son agilité vocale repose sur une flexibilité rythmique subtile.
Song Zin’…., « je vais vous raconter… », le nouvel opus de Gino Sitson, est un délice, une nouvelle histoire. Pour la raconter, il s’entoure de Denis Tchangou à la batterie, Noël Ekwabi à la basse acoustique, Carine Bonnefoy au piano, Jean-Baptiste Dobiecki au saxophone, Joëlle Esso, Valérie Bélinga et Xénia Caraïbe aux choeurs. Des invités de marque : Mario Canonge au piano, Orlando Poléo aux percussions et Vincent Segal au violoncelle. Son phrasé, pure et limpide, en médumba ou en anglais, perpétue les traditions. Chaque titre, à travers son message, pousse à la méditation. « Ngoyak » (black feelings), pour nous entraîner, « Lovely Dany-jo« , ne jamais abandonner, « Paper« , rien n’a changé ? « Vacassiko« , un regard sur les rythmes du Cameroun, « 400 years after« , que nous reste-t-il? « Bi Nyaï« , « Un vieux qui meurt est une bibliothèque qui brûle » (Hampaté Bâ). Un album intelligent.
Song Zin’… , de Gino Sitson (SMI/Scalen)****///Article N° : 1344