Après les abolitions et l’Émancipation
Sans doute les sévices du sucre s’édulcoreront, pensèrent-elles
Sans doute les sévices du sucre s’édulcorant
Les Nègres, Mélasses, Vesou, espéraient-elles
Etre délivrées de leurs corps-citadelles
Opprimées qu’elles étaient pour leur ventre-archipel
Car le peuple Rhizome s’enracine au-dedans d’elles
Elles chantaient déjà les Bleus à leurs ailes
Les ailes de leurs âmes blessées, leur sexe-chapelle
Profané
Elles scandaient la transe du Gospel
Car leurs âmes ne se noyaient plus à l’eau
Plutôt de l’Évangile s’imprégnèrent-elles des mots
Bleus
promesses d’une mort douce, belle
L’ Évanescence, L’Élévation de l’Esprit au ciel
Et ne point se laisser sombrer dans les eaux mortelles
Prier et chanter le Blues du Sucre
Le Blues du Sucre Amer, danser le Sucre Fiel
Nous parlions de sucre, non
?
Ça aussi c’est le sucre !!
Les cuisses sauvages des gazelles noires
Les mamelles nourricières au lait nectar
Et le sexe aux lèvres-parures, Une tiare !
Et sa croupe qui chaloupe, un faire-part
Pour les aspirants maitres et leur lupanar
Qu’ils veulent garnir pour jouir de leur braquemard
Donc
Des côtes d’Afrique, le Sucre d’Abyssines Concubines
Des côtes des Indes, le sucre Sik an sak kon farin’
Le sucre, partout le sucre
Sik toupatou, ou vwè !?
I an lizin, anlari, an Ronm, Adan l’Ekstaz
Ou sav’
Mèt-la té anvi dousi lyann-li an Sik a Fanm Ginen jistan i dédou
Mèt-la pa té pé rézisté lodè kann brilé a Fanm Ginen
Lè Swè’y ka koulé an do’y, toupannan i ka maché
E Sakwè Manbrèz, lè’y ka ranmasé
Kann-la
Adan an koulzyé Mèt-la fè rèd lè’w gadé
Irrésistible le sucre des femmes Guinée
Femme Sucre, Femme Sirop Batterie, épicée
Le suc de la verge cherche
I ka chèché Sik Zentray
Elle devait donc son corps donner, enferrer
Ma peau bronzée
Mes cheveux fins
Mes hanches t’invitent
Et mes lèvres t’enivrent
Ti doudou ba kimoun mwen yé ?
Taw si ou ni lajan pou achté
Kouman M’ap rélé ?
Map rélé Ti Sik
Ti Sik
Sweet Thing, Sweet Thing
Le petit sucre de l’homme qui peut m’acheter
Au fond, idée séculaire et des corps gangrénés
Mais tes filles, Femmes Mélasses, Vesou
Sont DEBOUT
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