Un jeune journaliste noir prépare un discours sur les relations entre les races. Il doit le présenter le soir même à l’école où enseigne sa fiancée, une femme blanche, et espère trouver de l’inspiration auprès de son meilleur ami, également blanc. En fait de concertation fructueuse, les deux amis se découvrent d’immenses différents à propos du rock et du disco, des films de Spike Lee, du procès de Rodney King, du Cosby Show ou des poupées Barbie. Forcé d’admettre que si son meilleur ami n’est pas raciste, il est en tout cas peu enclin à s’intéresser et encore moins à s’apitoyer du sort de ses compatriotes noirs, le journaliste s’en va continuer ses recherches auprès d’autres personnes. La caméra peut, elle, choisir de rester sur ce chauffeur de taxi qui peut-être détient la clef du mystère de la disparition des chauffeurs blancs, ou suivre ces trois adolescents, un Noir et deux Blancs, qui se courent après pour un sac volé ? une bagarre à terminer ? un défi sportif improvisé ? En tout cas pas pour ce qu’on a imaginé, influencé par ces idées préconçues que tant d’autres films ne font que renforcer.
Un Jour en noir et blanc est un film dont le message ne se veut pas subliminal. Mis au premier plan par le scénario, la question des relations entre les Noirs, les Blancs, et aussi tous les autres, sert de substance au mince fil qui relie les différents personnages entre eux. L’intrigue se retrouve parfois quelque peu noyée dans les discours socio-politiques des multiples personnages qui ont chacun l’occasion de s’exprimer. Le film tisse un patchwork emblématique de l’idéale démocratie américaine ; on ne peut que ressentir la déception de la savoir illusoire. Desmond Hall, d’origine jamaïcaine, offre sa vision du melting pot et nous éclairent sur ce que les Américains pensent d’eux-mêmes et de ces petites querelles culturelles qui cachent de grandes bagarres économiques et politiques.
A Day in Black and White (2000). Ecrit et réalisé par Desmond Hall. Avec Harold Perrineau, Anthony Desando, Francie Swift, Lonette McKee. Directeur de la Photographie : Peter Konczal. Producteur : Jon Gold.///Article N° : 2368