Afriscope

  • N° 34 | janvier 2014
  • Culture d’un peuple se lit dans son assiette (La)
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Edito : Les Antilles au présent Bande-son : « J’ai 10 ans et déjà beaucoup de choses me dépassent / J’apprends l’histoire d’un pays qui me parait si loin / Et selon certain ne serait pas le mien / Dans les bouquins je ne trouve quasiment rien / sur l’endroit d’où je viens / Avec mes camarades de classe, on parle créole à voix / basse / Paskè yo di nou kréyòl sé ba vyé nèg ki pa fè lékòl » ///Truc de Fou de E. sy Kennenga Plages paradisiaques, fruits exotiques et vacances au soleil, n’est ce pas là les clichés éculés sur les Antilles françaises, véhiculés par de nombreux métropolitains encore en 2014 ? Que savent la majorité des Français de l’hexagone de ces territoires géographiquement lointain, et tricolore pleinement depuis la départementalisation de la Martinique, de la Guadeloupe, et de plusieurs îles des Antilles depuis 1946 ? Que savent-ils de leurs compatriotes dont des milliers ont migré en métropole dans les années 60 et 70, sous le régime du Bumidom(1), cette « traite moderne du travail » selon l’historien Pascal Blanchard ? Qu’ont-ils compris de la grève générale en 2009 et de ce LKP, « Liyannaj Kont Pwofitasyon » mené par le charismatique Elie Domota ? En 2013, E.sy Kennenga chante son « impression bien assez folle, d’être une enfant illégitime de cette mère patrie / à propos de laquelle je me rappelle avoir tant appris / Et en contre partie, semble faire fit d’une partie de l’histoire qui nous lit « . Certes Aimé Césaire, martiniquais, poète et homme politique, désormais au Panthéon, a passé ce mur d’une mémoire sélective et d’une histoire tronquée diffusée sur les territoires de la République française. Certes l’histoire de l’esclavage profondément liée à celles de ces territoires, et à la France, est mieux enseignée. Mais depuis le XX et XXIe siècle, quid des mouvements d’indépendance, des problématiques sociales et économiques, de la création artistique ? Afriscope se penche dans ce numéro, sans exhaustivité, sur les dynamiques déployées là-bas et ici, dans le souci d’un dialogue contemporain ; des associations promouvant la langue créole, des artistes évoluant sur les deux côtés de l’Atlantique etc. Ne doutez plus, à l’instar de la chef cuisinière, star du petit écran, Babette de Rozières : « la France est riche de sa diversité ». Anne Bocandé Sommaire A la Une : – Une : « La culture d’un peuple se lit dans son assiette » Débats : – Des hauts et débats : Un Mémorial ACTe en Guadeloupe – Des hauts et débats : « Pour un retour des Outre-mer au coeur de la République » Citoyenneté : – On s’bouge : Créteil capitale des Outre-mer dans l’Hexagone – On s’bouge : Un collectif pour défendre les Ultramarins – On s’bouge : An nou pale kreyol ! – On s’bouge : Kamacuka : la culture comme moteur Culture : – Cinéma : Le Femi, 20 ans de cinéma en Guadeloupe – Poésie : Mousmée, une femme orchidée – Arts plastiques : D-Tone, à la bombe et au crayon – Graff : Du graffiti made in Caraïbes – Musique : Max Cilla, le maître de la flûte des Mornes – C de l’histoire : Le Bumidom, une organisation qui ne dit pas son nom – The Chronic : Île était une fois – Tribune : Y’a bon citation !
Y’a bon citation !

Pour Afriscope, les Indivisibles décryptent une phrase d’actu trahissant le racisme glissé dans les propos des personnalités politiques et médiatiques.