Afriscope

  • N° 36 | mai 2014
  • A la Mode ! Au Labo Ethnik 2014
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Edito : Tous les jours de mai… Bande-son : « Il commémore et puis après / Qui refera l’histoire au sang de nos destinées / Éveillons ces hommes qui votent les lois / Les amendements une foutaise quand ils nous pointent du doigt / Quoi ! n’a-t-on pas reconstruit la France / Ils sont combien au parlement à renier leurs migrances » /// Commémorations de Blade MC L’esclavage. Reconnus crime contre l’humanité depuis la loi Taubira de 2001, enseignés dans les programmes scolaires, l’esclavage et ainsi les affres de la traite négrière atlantique – du XVIe au XIXe siècle – sont largement connus. En 2014 pourtant, un maire frontiste refuse de célébrer les commémorations du 10 mai, qu’il qualifie de « mode » et d’ « autoculpabilisation ». Servant un discours de division et de concurrence des mémoires, ces déclarations illustrent violemment que rien n’est acquis. L’enjeu demeure de ne pas stigmatiser un héritage mais d’assumer une histoire commune. Rappelons que « l’esclavage colonial [est devenu]indispensable à la prospérité de l’Europe, il a accompagné la formation du monde moderne ». Il imprègne nos imaginaires et nos sociétés. Comme le note Édouard Glissant « les mémoires des esclavages ne cherchent (…) pas à raviver les revendications », elles invitent au partage. Longtemps auscultée par le regard des abolitionnistes, cette histoire doit être écrite et transmise à travers ses multiples voix et expressions. Et notamment son ancrage dans notre présent. Prenons en connaissance dans toute sa complexité et postérité, pour « que chacun d’entre nous soit déterminé à allumer le soleil des consciences afin que le monde se porte mieux « , écrit Maryse Condé. Des artistes, avec l’Institut du Tout Monde, interviennent auprès de lycéens pour créer autour des esclavages – passés et contemporains (p. 6). Faire œuvre de mémoire et faire dialoguer les histoires, c’est aussi ce que propose Maboula Soumahoro avec l’événement Africana. Avec l’expo Great black music, découvrez une histoire de la musique noire au XXe siècle à travers le monde, et sa corrélation avec l’histoire des peuplements. Et puis, le joli mois de mai c’est aussi le Labo Ethnik, un tremplin pour les créateurs de mode, notamment afro-caribéens. Sans oublier le rendez-vous des cinéphiles sur la Croisette et notre sélection Afri’festivals. De vraies « armes miraculeuses »! Anne Bocandé Sommaire A la Une : Une : Une mode actuelle, urbaine, décalée, oxygénante, colorée et innovante ! Débats : Des hauts et débats : « Qu’est-ce qu’être Blanc ? Une couleur ? Ce serait si simple… » Citoyenneté : On s’bouge : Mémoires des esclavages aux lycées On s’bouge : Africana célèbre les héros oubliés des années 1980 On s’bouge : Le carnaval guyanais en toutes saisons Culture : Cinéma : Cannes 2014 : le retour de l’Afrique Musique : Mundo Meu de Flavia Coelho Expo : Great black music : L’épopée des musiques noires à Paris Photo : Makeda, des récits en noir et blanc Danse : Hip-hop introspectif Sport : Freestyle brother’s Cuisine : Le mafé, c’est bon mais ça ne représente pas toute l’Afrique Cuisine : Mets un peu d’Afrique dans ton assiettes Festival : Festivals : où sont les artistes africains ? Chroniques : Littérairement Foot Tribune : Y’a bon citation !